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panégyrique

panégyrique [ paneʒirik ] n. m.
• 1512; lat. panegyricus, du gr., de panêguris « assemblée de tout (le peuple) »
1Didact. Discours à la louange d'une personne illustre, d'une nation, d'une cité. « Il est toujours à craindre que le panégyrique d'un monarque ne passe pour une flatterie intéressée » (Voltaire).
Spécialt Sermon qui a pour sujet l'éloge d'un saint. « Le Panégyrique de saint Paul », par Bossuet.
2Parole, écrit à la louange de qqn. apologie, éloge. Faire le panégyrique de qqn. vanter. Péj. Éloge outré, emphatique. dithyrambe. Iron. Discours malveillant, médisant. Voilà un beau panégyrique !
⊗ CONTR. Blâme, calomnie.

panégyrique nom masculin (latin panegyricus, du grec panêgurikos) Éloge fait en public ou par écrit de quelqu'un, d'une institution, d'un pays, etc. : Prononcer un panégyrique. Éloge le plus souvent excessif : Faire le panégyrique d'un collaborateur.panégyrique (difficultés) nom masculin (latin panegyricus, du grec panêgurikos) Prononciation Bien prononcer [&ph100;&ph85;&ph98;&ph89;ʒ&ph93;ʀ&ph93;&ph95;] (-irique comme dans satirique et non -érique comme dans Amérique). Orthographe Noter le y. Emploi Panégyrique / apologie. Dans le registre courant, ces deux mots peuvent être tenus aujourd'hui pour synonymes. À l'écrit, dans l'expression soignée, on réservera panégyrique à des situations impliquant un éloge officiel et public et apologie à des contextes où l'idée d'excuse, de justification ou de plaidoyer est présente. Remarque Selon son étymologie, le panégyrique est un discours à la louange d'une personne ou d'une institution, prononcé devant « tout le monde rassemblé »(grec panêguris). Le panégyrique est oral et public. En revanche, l'apologie (grec apologia) peut être soit orale, soit écrite ; elle a pour but la défense ou la justification d'une personne ou d'une action (l'anglais to apologize, s'excuser, a conservé quelque chose de ce sens). ● panégyrique (synonymes) nom masculin (latin panegyricus, du grec panêgurikos) Éloge fait en public ou par écrit de quelqu'un, d'une...
Synonymes :
- apologie
Éloge le plus souvent excessif
Synonymes :
- dithyrambe
panégyrique adjectif Qui a rapport aux panégyries, aux discours prononcés à leur occasion.

panégyrique
n. m. (et adj.)
d1./d LITTER Discours à la louange d'une ville, d'un personnage, d'un saint.
|| adj. Sermon panégyrique.
d2./d Cour. éloge sans réserve. Faire le panégyrique d'un artiste, de son oeuvre.
|| Péjor. éloge outré.

⇒PANÉGYRIQUE, subst. masc. et adj.
I. Subst. masc.
A. — 1. ANTIQ. GR. Discours d'apparat prononcé devant le peuple lors des grandes fêtes religieuses, exaltant la gloire nationale et vantant les avantages de telle ou telle entreprise ou voie politique. Quand Isocrate avait demandé aux Grecs de s'unir, il leur avait bien suggéré de placer à leur tête Sparte et Athènes; mais, dans une apparente digression qui était le fond même de son Panégyrique, il soutenait que, des deux villes, c'était Athènes qui avait le plus de droits à prendre les rênes en main (G. GLOTZ, Hist. anc., Hist. gr., Paris, P.U.F., t.3, 1936, p.121).
2. P.ext.
a) Discours d'apparat louant de son vivant un personnage illustre. Le Panégyrique de Trajan par Pline le Jeune. Les Polynésiens ont des récits fort compliqués sur l'origine de l'univers et les migrations tribales où la poésie lyrique et les panégyriques des chefs jouent aussi un grand rôle (LOWIE, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p.219).
b) Sermon à la louange d'un saint, prononcé le jour de sa fête pour inciter les fidèles à suivre son exemple. Jamais je ne me suis senti plus soulevé par cet excès des passions dont Bossuet fait l'apanage de la jeunesse, dans cet admirable panégyrique de saint Bernard que je relisais ce matin (GIDE, Journal, 1917, p.635).
3. Discours solennel, officiel qui met en évidence les mérites d'une personne. Il eût voulu ravaler le panégyrique préparé de son prédécesseur. Mais, consciencieux, il avait appris son texte par coeur et sa mémoire se refusait à en rien retrancher (DRUON, Gdes fam., t.1, 1948, p.163).
B. —Éloge oral ou écrit, enthousiaste et sans restriction d'une personne ou p.anal. d'une chose. La théorie d'une égalité pacifique, fondée sur la fraternité et le dévouement, n'est qu'une contrefaçon de la doctrine catholique du renoncement aux biens et aux plaisirs de ce monde, le principe de la gueuserie, le panégyrique de la misère (PROUDHON, Syst. contrad. écon., t.1, 1846, p.188):
1. Ils parlèrent longtemps de la jeune fille; Nicolas ne put s'empêcher de la louer avec enthousiasme. Toute l'imagination de l'écrivain se déploya dans ce panégyrique; le coeur y joignait aussi tout le feu dont il brûlait encore.
NERVAL, Illuminés, 1852, p.232.
Loc. Faire le panégyrique de qqn ou de qqc. Aujourd'hui, voici Guiches qui fait un panégyrique enthousiaste, dans le Figaro, de Larroumet (GONCOURT, Journal, 1891, p.32). Il serait vraiment banal de vous faire ici le panégyrique de notre climat, de la richesse de notre sol et de la beauté de nos sites (PINEAU, S.N.C.F. et transp., 1950, p.121). V. individu A 3 b ex. de Anouilh.
Péj. Éloge exagéré, emphatique. Je veux le déifier, le porter au-dessus du dix-huitième firmament. Ô mon ministre, je te tiens enfin! Je puis te parfumer des pastilles du sérail de l'éloge, t'embaumer avec un panégyrique de ma préparation! (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p.123).
P.iron. Discours, propos malveillant(s). Tu ne sais donc pas que je suis (...) un poltron, un lâche? (...) je croyais être mieux connu, depuis que Florence crie mon panégyrique à toute l'Italie (A. DUMAS père, Lorenzino, 1842, I, 13, p.218):
2. Écoutez le panégyrique que le voisin fait du voisin. Blanc sur blanc est féroce; si le lys parlait, comme il arrangerait la colombe! Une bigote qui jase d'une dévote est plus venimeuse que l'aspic et le bongare bleu.
HUGO, Misér., t.1, 1862, p.793.
II. Adjectif
A.ANTIQ. GR. [Corresp. à supra I A 1] Relatif au panégyrique. Depuis le jour où il [Isocrate] écrivit son Discours panégyrique, jusqu'à celui où il donna ses suprêmes conseils à Philippe, il se consacra tout entier à propager l'idée d'une union panhellénique contre la Perse (G. GLOTZ, Hist. anc., Hist. gr., Paris, P.U.F., t.3, 1936, p.450). Plusieurs indices donnent à penser que beaucoup d'Égypto-Grecs étaient démangés de la tentation d'écrire. Tant de morceaux épiques, panégyriques, lyriques, didactiques, dramatiques, religieux, magiques, dont les simples titres couvrent des pages et des pages du catalogue de R. A. Pack (L'Hist. et ses méth., 1961, p.516).
B. —[Corresp. à panégyrie]
1. ANTIQ. GR. Assemblées, fêtes, jeux panégyriques. Assemblées générales, fêtes populaires, grands jeux organisés à l'occasion des grandes fêtes religieuses. (Dict. XIXe et XXes. jusqu'à Lar. 20e).
2. P.anal., rare. Centre panégyrique. Lieu où toutes les grandes fêtes religieuses rassemblaient le peuple. En devenant ainsi le centre panégyrique de la nation, le temple devenait le centre du mouvement national (RENAN, Hist. peuple Isr., t.3, 1891, p.201).
Prononc. et Orth.: []. Ac. 1694, 1718: panegyrique; dep. 1740: -né-. Étymol. et Hist.A. Subst.1. 1512 «dans l'Antiquité, discours public à l'éloge d'une personne» (J. LE MAIRE, Les Illustrations de Gaule et singularitez de Troye, éd. J. Stecher, II, 307); 2. «louange qu'on fait de quelqu'un» un panégiric à la louange du duc d'Anjou (AUBIGNÉ, Hist. univ., VI, 15); 3. a) 1690 «discours médisant» vous luy faites un beau panegyrique (FUR.); b) 1842 «louanges outrées» (REYBAUD, loc. cit.). B. Adj. 1557 chant panegyrique (BUGNYON, titre: le chant Panegyrique de l'Île Pontine, Lyon d'apr. CIORANESCU 16e). Empr. au lat. panegyricus adj. «laudatif» subst. «éloge, panégyrique», lui-même empr. au gr. adj. «qui concerne une fête nationale», d'où «de fête, solennel» et empl. avec ou sans , comme subst. «éloge public prononcé dans une fête nationale». Fréq. abs. littér.: 86.

panégyrique [paneʒiʀik] n. m. et adj.
ÉTYM. 1512; lat. panegyricus, grec panêgurikos, dér. de panêguris. → Panégyrie.
———
I N. m.
1 Didact. Discours d'apparat composé à la louange d'une personne illustre, ou, quelquefois, d'une nation, d'une cité. Louange. || Le panégyrique d'Athènes, par Isocrate. || Le panégyrique de Trajan, par Pline le Jeune. || L'oraison funèbre peut contenir des critiques, le panégyrique n'admet que l'admiration.
1 Il est toujours à craindre que le panégyrique d'un monarque ne passe pour une flatterie intéressée. L'effet ordinaire de ces éloges est de faire rougir ceux à qui on les donne, d'attirer peu l'attention de la multitude, et de soulever la critique. On ne conçoit pas comment Trajan put avoir ou assez de patience ou assez d'amour-propre pour entendre prononcer le long panégyrique de Pline (…)
Voltaire, Panégyrique de Louis XV, Préface de l'auteur.
Spécialt. Sermon, morceau d'éloquence qui a pour sujet l'éloge d'un saint. || Le panégyrique de saint Bernard, de saint Paul, par Bossuet.
Liturgie grecque. Livre qui contient les éloges des saints pour tous les jours de l'année.
2 Cour. (mais style soutenu). Parole, écrit, ouvrage à la louange de qqn ( Apologie). || Commentaire qui n'est ni un panégyrique, ni une censure (→ Dépriser, cit. 1). || Faire le panégyrique, se lancer (1. Lancer, cit. 37) dans le panégyrique de qqn. Vanter.
Péj. ou iron. Éloge outré et emphatique. Dithyrambe.
1.1 C'est un grand patriote (…)
Le voilà qui part dans le panégyrique du savant. Capitaine d'active au cours de la guerre 14-18, médaille militaire, croix de guerre (…) Des citations longues comme ma jambe ! La France lui doit des flopées de découvertes utiles, telles que la crème contre le feu du rasoir (…)
San-Antonio, le Secret de Polichinelle, p. 31.
Iron. Discours malveillant, médisant (→ Oraison [cit. 3] funèbre).
2 Écoutez le panégyrique que le voisin fait du voisin. Blanc sur blanc est féroce; si le lys parlait, comme il arrangerait la colombe ! Une bigote qui jase d'une dévote est plus venimeuse que l'aspic et le bongare bleu.
Hugo, les Misérables, III, IV, IV.
———
II Adj. Didact. Qui est relatif, appartient au discours appelé panégyrique. || « La pompe et la majesté du style panégyrique » (Bossuet, Panégyrique de saint François d'Assise, I).
CONTR. Blâme, calomnie, censure.

Encyclopédie Universelle. 2012.