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certes

certes [ sɛrt ] adv.
• 1050; lat. pop. certas; lat. class. certo, de certus certain
1Littér. ou vieilli Certainement, en vérité. Ah !, certes non ! Certes, il est plus doué.
En réponse affirmative (style soutenu). Il proteste ? Certes. oui.
2Indique une concession. Certes, je n'irai pas jusqu'à prétendre que... ( ACADÉMIE ). Il l'a dit, certes, mais il s'est contredit le lendemain (cf. Sans doute).
⊗ CONTR. Aucunement, nullement. ⊗ HOM. Serte.

certes adverbe (latin populaire certas, du latin classique certus, certain) Littéraire. Marque une affirmation ou souligne une opposition ; certainement, assurément : Êtes-vous convaincu ? — Certes, avec de pareilles preuves !certes (difficultés) adverbe (latin populaire certas, du latin classique certus, certain) Registre Langue soutenue. Dans le registre courant, on dit plutôt : certainement, bien sÛr.

certes
adv. (En signe d'acquiescement, de concession.) A-t-il raison? Certes, mais...

⇒CERTES, adv.
A.— Littér. Marque l'affirmation par lui-même ou annonce une affirmation positive ou négative. Synon. assurément, certainement, à coup sûr, bien sûr, en vérité :
1. Si le Tiers État sait se connaître et se respecter, certes, les autres le respecteront aussi.
SIEYÈS, Qu'est-ce que le Tiers état? 1789, p. 48.
2. Il passe la main sur mon front. Il aperçoit ces deux enfants, raidis dans leur certitude... Ah, non, certes, ce n'est pas là qu'elle est, la vérité!
R. MARTIN DU GARD, Jean Barois, 1913, p. 515.
B.— Marque ou souligne une idée de concession, d'opposition, souvent en relation avec mais, néanmoins, etc. :
3. On a excessivement admiré cette faculté appelée la mémoire; et certes ce n'est pas sans raison : mais, pour être juste, il aurait fallu commencer par s'émerveiller de celle nommée sensibilité; ...
DESTUTT DE TRACY, Éléments d'idéologie, Idéologie, 1801, p. 41.
4. Après s'être jetée sur un petit canapé, qui certes avait été fort beau vers 1809, la baronne, indiquant à Crevel un fauteuil dont les bras étaient terminés par des têtes de sphinx bronzées dont la peinture s'en allait par écailles en laissant voir le bois par places, lui fit signe de s'asseoir.
BALZAC, La cousine Bette, 1846, p. 4.
5. Il me regarderait, certes, avec bienveillance, mais aussi avec son sourire énigmatique.
RENARD, Journal, 1907, p. 1140.
6. Certes, elle n'avait assurément aucune idée d'une force si merveilleuse, et néanmoins la voix inoubliée s'était tue qui en disposait à son gré.
BERNANOS, La Joie, 1929, p. 558.
7. Car certes nous communiquons, cependant les mots de nos livres ne contiennent point le patrimoine.
SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, p. 583.
Rem. Les dict. signalent que l's final peut être supprimé par licence poétique. Cela est confirmé par l'examen des occurr. de certe dans le fonds littér. TLF. Sur 64 occurr., 60 se trouvent dans des œuvres poét., notamment chez A. Chénier (6 occurr.), T. Gautier (Albertus, 3 occurr.), V. Hugo (27 occurr.), Ch.-M. Leconte de Lisle (7 occurr.), L. Dierx (4 occurr.), J. Moréas (3 occurr.) R. Ponchon (3 occurr.).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1050 (Alexis, éd. Storey, Paris, 1968, p. 177 : ,,Certes``, dist-il, ,,ne sai cui antercier``). Du lat. vulg. , acc. fém. plur. de certus, v. certain2 étymol. A, avec valeur adv. (G. Ebeling ds Z. rom. Philol., t. 43, p. 288; NYROP t. 3, § 587 et 597), qui a supplanté le class. certo « certainement »; cf. l'adv. lat. foras « dehors », acc. plur. de fora, doublet de foris « porte » (ERN.-MEILLET, s.v. fores). Il existe un doublet certe, rare, noté ds COTGR. 1611 et empl. vraisemblablement comme licence poétique par qq. aut. : Marot, La Fontaine, Molière, V. Hugo, Rostand (v. NYROP t. 3, § 586 et LITTRÉ). Fréq. abs. littér. :5 702. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 5 008, b) 5 342; XXe s. : a) 9 322, b) 11 507. Bbg. DARM. Vie 1932, p. 187.

certes [sɛʀt] adv.
ÉTYM. 1050; lat. pop. certas, qui a remplacé le lat. class. certo, de certus. → Certain.
1 (Indiquant ou renforçant une affirmation, positive ou négative). Certainement, assurément, bien sûr. || Oui, certes ! || Non, certes ! || Ah, certes non ! || Certes, je le vois bien.
1 Ah ! certes le détour est d'esprit, je l'avoue (…)
Molière, les Femmes savantes, I, 4.
REM. Au XVIIe s., certes vieillissait.
2 Certes est beau dans sa vieillesse, et a encore de la force sur son déclin (…)
La Bruyère, les Caractères, XIV, 73.
2 (Indiquant une idée de concession, d'opposition). || Certes, je n'irai pas jusqu'à prétendre que… (Académie).
Souvent en relation avec mais, néanmoins. || Certes je voudrais le croire, mais je ne le peux.
REM. Sans être archaïque, certes est marqué, en français moderne, comme régional ou légèrement affecté; on emploie plutôt, selon les valeurs, certainement, sûrement, bien sûr.

Encyclopédie Universelle. 2012.