cantine [ kɑ̃tin ] n. f.
• 1680; it. cantina « cave », de canto « coin, réserve »
1 ♦ Salle où l'on sert à manger, à boire aux personnes d'une collectivité. ⇒ buvette, réfectoire, restaurant. Cantine d'une école, d'une entreprise. Manger à la cantine. Var. Fam. CANTOCHE [ kɑ̃tɔʃ ]. La cantine et le mess des officiers. ⇒fam. popote. — Milit. Cantine ambulante. ⇒ cuisine, roulante; cantinière.
♢ Fam. Restaurant de prédilection, où l'on a ses habitudes. « sa « cantine », un bar de Pigalle où les serveurs la taquinent » (Télérama, 2000).
● cantine nom féminin (italien cantina, de canto, coin) Service chargé de la préparation des repas pour les ouvriers ou les employés d'un même établissement, les élèves d'une école, etc. Réfectoire où sont pris ces repas ; mets qui y sont servis. Coffre de voyage, malle, utilisés en particulier par les militaires. En Suisse, vaste tente dressée en plein air pour une fête, une manifestation. ● cantine (expressions) nom féminin (italien cantina, de canto, coin) Discours de cantine, en Suisse, discours électoral, souvent conventionnel.
cantine
n. f.
d1./d Local où les repas sont servis aux militaires d'une caserne, aux travailleurs d'une entreprise, aux enfants d'une école.
|| (Afr. subsah.) établissement servant des repas sommaires.
|| (Québec) Cantine mobile: service de restauration rapide assuré par un petit camion spécial. aménagé qui fait la tournée de chantiers de construction, de garages, etc., à l'heure de la pause, des repas.
d2./d Malle robuste.
|| (Afr. subsah., oc. Indien) Récipient utilisé pour transporter un repas.
d3./d (Afr. subsah.) Emplacement fermé qu'occupe un petit détaillant dans un marché ou sur la voie publique.
|| (Réunion) Débit de boissons installé dans un box sur un marché.
⇒CANTINE, subst. fém.
I.— A.— Vieilli. Malle à compartiments contenant des bouteilles, parfois des provisions.
B.— P. ext., usuel. Malle ordinaire et solide utilisée en particulier par les officiers dans leurs déplacements pour leurs effets personnels :
• 1. Le bel adieu d'un jeune Français aux Lettres, quand il ferme sa cantine de sous-lieutenant, et quelle image de soi-même à léguer, s'il meurt, à ses frères d'armes et de pensée!
BARRÈS, Les Diverses familles spirituelles de la France, 1917, p. 165.
— Spéc. Cantine médicale. Cantine d'un régiment en campagne ou en manœuvre contenant les instruments, les médicaments, les pansements d'urgence.
II.— A.— Endroit où l'on vend des boissons, de la nourriture, de menus objets aux membres d'une collectivité :
• 2. ... la cantine était ouverte au fond de la cour et desservait les trois divisions de Sainte-Pélagie. Seulement, les prisonniers politiques avaient seuls l'avantage de pouvoir y entrer et s'y mettre à table.
NERVAL, Bohême galante, 1853, p. 118.
— ARM. Cuisine et lieu de distribution des vivres d'une troupe en campagne :
• 3. On passait par la cantine prendre sa gamelle de soupe. (...). La baraque qui servait de cantine était envahie. On tendait sa gamelle, on recevait une louche d'eau grasse où flottaient des ronds de betterave et un bout de viande bouillie.
VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, p. 362.
B.— P. ext. Service subventionné chargé de préparer et de distribuer les repas dans une collectivité; les locaux qui l'abritent. Cantine scolaire, cantine d'entreprise. L'État accorde des subventions aux cantines, d'une part, pour frais de premier établissement (...); d'autre part, pour frais de fonctionnement (...). L'admission dans les cantines fait l'objet d'un contentieux en ce qui concerne les élèves des écoles privées (Encyclop. pratique de l'éduc. en France, 1960, p. 117).
Rem. On rencontre ds la docum. le verbe trans. cantiner, arg. Faire des achats à la cantine d'une prison. Cantine de départ [pour le bagne] en linge et vivres (...) il arrive souvent que la came manque aux uns [qui l'ont payée] et que ceux qui n'ont rien cantiné en ont (A.-L. DUSSORT, Journal, 1930, p. 3). Emploi abs. [L'avocat à Arthur] — (...) je dépose au greffe une petite somme (...) vous pourrez ainsi cantiner jusqu'à votre transfert à Sainte-Anne (H. BAZIN, La Tête contre les murs, 1949, p. 160).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1680 « petit coffre dont on se sert à l'armée pour transporter les bouteilles » (RICH.); b) 1877 « petite malle d'officier » (LITTRÉ Suppl.); 2. 1720, 30 juill. « magasin pour fournir le tabac aux troupes » (Ordonnance du Roi ds Trév. Suppl. 1752); 1740 « magasin où l'on vend du vin et de la bière aux soldats » (Ac.); 1845 « lieu où l'on vend et où l'on sert de quoi manger et boire dans une collectivité (hospice, prison, caserne) » (BESCH.); 1867 « id., notamment dans une usine, une entreprise » (Lar. 19e). Empr. à l'ital. cantina (dér. de canto proprement « angle » d'où « coin retiré, débarras », v. chant2) (HOPE, p. 279) attesté ds BATT., dep. la 2e moitié du XIIIe s. au sens de « cave, cellier ». Fréq. abs. littér. :211. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 44, b) 365; XXe s. : a) 537, b) 340. Bbg. BOULAN 1934, p. 24. — HOPE 1971, p. 279. — KOHLM. 1901, p. 36.
cantine [kɑ̃tin] n. f.
ÉTYM. 1680; ital. cantina « cave, cellier », de canto « coin, réserve ».
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1 (Vx). Caisse divisée en compartiments, et servant à transporter des vins, des liqueurs.
2 (1689). Coffre de voyage utilisé par les officiers, les soldats. — Malle d'aspect rudimentaire (en bois, métal). || Cantine à bagages. || Cantine médicale : caisse à pansement, à pharmacie.
0.1 Quarante-trois caissettes, sacs ou cantines, contenant l'approvisionnement pour la seconde partie de notre voyage, seront expédiés directement à Fort-Archambault (…)
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 696.
3 Régional (Suisse). Ustensile de métal pour transporter un repas au lieu de travail, etc. ⇒ Gamelle.
0.2 Il préparait le dîner qu'il emportait dans une espèce de cantine en fer blanc.
A. Ribaux, Contes pour tous, p. 211.
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II
1 Établissement où l'on sert à manger, à boire aux personnes d'une collectivité. ⇒ Buvette, popote (fam.), réfectoire, restaurant. || La cantine d'une école, d'un atelier, d'un chantier, d'une entreprise. || Une cantine universitaire. ⇒ Resto U (fam.). || La cantine d'une prison (⇒ Cantiner). || La cantine et le foyer d'une caserne. || Cantine réservée aux officiers. ⇒ Mess. || La cantine d'un navire. ⇒ Cambuse. || Tu apportes une gamelle ou tu manges à la cantine ? || Le menu de la cantine. — Cantine ambulante, qui accompagne les troupes en campagne. ⇒ Cuisine, roulante.
1 Tu ferais une parfaite cantinière, petite Marie; mais par malheur, tu n'as pas de cantine, et je serai réduit à boire l'eau de cette mare.
G. Sand, la Mare au diable, VIII, p. 70.
2 Aussi était-il du bivouac et mangeait-il à notre cantine, au hasard de notre fourchette.
J. Vallès, le Bachelier, p. 29.
♦ Tenir une cantine, (vx) tenir cantine : gérer une cantine. ⇒ Cantinier.
3 (Les sous-officiers) étaient derechef à table (…) Son saisissement avait été si vif que, du plus loin qu'il aperçut le gros homme, il s'informa : — Qu'est-ce que c'est, maintenant ? Tu tiens cantine ?
Francis Carco, les Belles Manières, p. 10.
2 Service, généralement subventionné, qui prépare et distribue les repas d'une collectivité (et les sert dans une cantine, un restaurant d'entreprise, un self-service, etc.). || Cantine scolaire. || Cantine d'entreprise. || La cantine de notre usine fonctionne bien. Syn. fam. (suff. pop. -oche) : cantoche [kɑ̃tɔʃ] n. f.
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DÉR. Cantiner, cantinier.
Encyclopédie Universelle. 2012.