cannelle [ kanɛl ] n. f. ♦ Écorce du cannelier, dépouillée de son épiderme (elle prend la forme de petits tuyaux). Cannelle en poudre. — Substance aromatique tirée de cette écorce et utilisée dans l'alimentation. Compote de pommes, vin chaud, punch à la cannelle. — Pomme cannelle. ⇒ anone. — Adj. inv. Couleur cannelle, brun clair. « Un carrick cannelle à cinq collets » (Goncourt).
● cannelle nom féminin (de canne) Écorce fournie par divers arbres et pouvant servir de condiment ou d'épice. ● cannelle (difficultés) nom féminin (de canne) Orthographe 1. Pomme cannelle. Avec cannelle toujours invariable : des pommes cannelle. 2. Des soies cannelle. Comme adjectif de couleur, cannelle reste invariable. ● cannelle (expressions) nom féminin (de canne) Pomme cannelle, fruit comestible d'une espèce d'anone. ● cannelle adjectif invariable et nom masculin Couleur roux clair. ● cannelle nom féminin (de canne) Pièce fixe d'un robinet. Bobine formée par un tube de bois sur lequel on enroule les mèches à la sortie du continu diviseur d'un assortiment de cardes. ● cannelle (difficultés) adjectif invariable et nom masculin Orthographe 1. Pomme cannelle. Avec cannelle toujours invariable : des pommes cannelle. 2. Des soies cannelle. Comme adjectif de couleur, cannelle reste invariable.
cannelle
n. f. écorce aromatique du cannelier utilisée comme condiment.
|| adj. inv. De la couleur brun rosé de la cannelle.
I.
⇒CANNELLE1, subst. fém.
BOT. Écorce aromatique du cannelier, utilisée en cuisine et en médecine. Vous vous mettrez au coin du feu, et vous nous commanderez un grand bol de vin chaud avec du sucre et de la cannelle (MUSSET, Il ne faut jurer de rien, 1840, III, 3, p. 153).
SYNT. Cannelle amère, blanche, poivrée; poudre de cannelle, ou cannelle en poudre, en bâtonnets; bonbon, chocolat à la cannelle; eau, écorce, essence, huile, infusion, sirop, teinture de cannelle; additionné, aromatisé, épicé de cannelle.
♦ Loc. Laisser tomber ou mettre en cannelle. Réduire en poussière. On envoie en Italie une si grande quantité d'énormes bombes, que j'ai bien peur qu'on ne mette en cannelle l'église de Saint-Zénon et les tombeaux de Scaliger (MÉRIMÉE, Lettres à M. Panizzi, t. 1, 1870, p. 47).
♦ Vieilli. [En parlant d'une pers.] Être ou tomber en cannelle. Être brisé.
— Subst. apposé avec valeur adj. [P. réf. à la teinte de l'écorce] Couleur cannelle. Son costume était fort propre : il consistait en une veste cannelle soutachée en soie de même couleur (T. GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, p. 155).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. 1re moitié XIIe s. subst. (Voyage de Charlemagne à Jérusalem, éd. P. Aebischer, 211 : Il i vendent lur teiles e lur siries, Coste, canele e peivre, altres bones espices); 1619 subst. mettre (qqc.) en canelle « mettre en morceaux » (AUBIGNÉ, Faeneste, IV, 9 ds HUG.); fig. 1798 mettre qqn en cannelle « le déchirer par ses discours » (Ac.). B. 1728 adj. « de la couleur de la cannelle » (VUIPPENS, Reg. not., 3058, 84 ac ds Gloss. des patois de la Suisse romande : Une cappe de fin drap canelle). Dér. de canne « roseau, conduit », suff. -elle en raison de l'aspect que prend l'écorce du cannellier en séchant; le mot existe dans la plupart des lang. rom. sans qu'il soit possible de déterminer son cheminement; le lat. médiév. cannella ne semble pas attesté en ce sens av. le XIIe s. (Mittellat. W. et DU CANGE, s.v. canella1, domaine ital.); l'intermédiaire du port. (REW3, n° 1602b) est sans doute à écarter, le Portugal ne semblant pas avoir pratiqué l'importation des épices aux XIIe-XIIIe s. (COR.); l'intermédiaire du prov. (EWFS2) ou de l'ital. (COR.) est possible mais insuffisamment établi [la date ca 1100 pour le judéo-fr. kaniele donnée par FEW t. 2, p. 202a, n'est pas sûre, le ms. du vocab. hébraïco-fr. édité par E. Boehmer ds Rom. Studien, t. 1, p. 163 sqq. étant de la 2e moitié du XIIIe s.].
DÉR. Cannelier, subst. masc., bot. Arbre de la famille des Laurinées dont l'écorce fournit la cannelle. Le cannellier y croît [dans les montagnes] aussi sans culture, mais son écorce est moins aromatique que celle de Ceylan (DUMONT D'URVILLE, Voyage au Pôle Sud, t. 7, 1844, p. 323). — []. Ds Ac. 1762-1835 sous la forme cannellier; ds Ac. 1878 sous la forme cannelier. — 1re attest. 1575 adj. arbres canelliers (THÉVET, Cosmogr., XII, 7 ds HUG.), attest. isolée; 1645 subst. cannelliers (COPPIER, Histoire et Voyage, p. 52 ds ARV., p. 141), rare av. le XVIIIe s., figure ds les dict. gén. dep. Trév. 1743; de cannelle1, suff. -ier, terme créé et empl. par les voyageurs ou traducteurs de relations de voyages français aux Antilles (v. ARV.). — Fréq. abs. littér. : 4.
BBG. — ARV. 1963, pp. 141-142 (s.v. cannelier). — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 193. — Pt ROB. [Cr. ARVEILLER (R.). Fr. mod. 1968, t. 36, p. 342].
II.
⇒CANNELLE2, subst. fém.
Robinet de bois fixé à un tonneau ou à une cuve. Je ne me rappelle plus, comment on fait passer le vin des jarres dans les verres : il y a sans doute une cannelle au bas (T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, p. 182).
Rem. On dit aussi cannette.
Prononc. et Orth. :[], cannette []. Ac. 1718-1762 et Ac. 1932 : cannelle uniquement (cf. aussi GUÉRIN 1892, Lar. encyclop. et DUB.); Ac. 1798-1878 : cannelle ou cannette (cf. la majorité des dict. : Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, LITTRÉ, DG, Lar. 19e-20e, ROB. et QUILLET 1965. Étymol. et Hist. 1496 canelle « robinet qu'on adapte à un tonneau » (Ch. des gard. du sceau d'Aux., A. mun. Aux., case 4°, p. 117 ds GDF. Compl.). Dér. de canne; suff. -elle.
STAT. — Cannelle1 et 2. Fréq. abs. littér. :100.
1. cannelle [kanɛl] n. f.
❖
1 Substance aromatique constituée par l'écorce du cannelier dépouillée de son épiderme (elle prend alors la forme de petits tuyaux). || La cannelle est utilisée en cuisine, en pâtisserie, en parfumerie et en médecine comme stimulant. || Cannelle giroflée. || Cannelle blanche. || Cannelle en poudre. || Boire un bol de vin chaud parfumé avec de la cannelle. || Poudre de cannelle.
➪ tableau Noms de plantes médicinales.
2 ☑ Loc. fig. (1798). Vx. Mettre en cannelle : réduire en poussière, ruiner.
♦ ☑ Loc. Vx ou régional (Suisse). Tomber, partir en cannelle : tomber en pièces. ☑ Avoir les jambes en cannelle : être épuisé, fourbu.
3 Adj. (1728). || Couleur cannelle : de la couleur roux clair de l'écorce du cannelier.
0 Et le maître de la voiture (…) s'était fait faire pour la cérémonie un carrick prodigieux, un carrick cannelle à cinq collets, comme on en voit sortir à l'Ambigu des berlines d'émigrés.
Ed. et J. de Goncourt, Journal, 20 févr. 1853.
➪ tableau Désignations de couleurs.
❖
DÉR. Cannelier.
HOM. Formes du v. canneler; 2. cannelle, 3. cannelle.
————————
2. cannelle [kanɛl] n. f.
ÉTYM. 1718; canelle, 1496; de canne « conduit, tuyau ».
❖
♦ Techn. Petit tube, robinet que l'on adapte à une cuve, à un pressoir, à un tonneau. — REM. On dit aussi cannette (→ 1. Cannette).
❖
DÉR. Cannelé.
HOM. Formes du v. canneler; 1. cannelle, 3. cannelle.
————————
3. cannelle [kanɛl] n. f.
ÉTYM. 1929; kénelle, 1857; de canne « tuyau, bobine ». → 1. Canne, 1. canon.
❖
1 Techn. Rainures situées de chaque côté du chas d'une aiguille.
2 Dans les métiers à tisser, Bobine sur laquelle s'enroule le ruban provenant de l'étirage (ne pas confondre avec 2. canette).
❖
HOM. Formes du v. canneler; 1. cannelle, 2. cannelle.
Encyclopédie Universelle. 2012.