cancel [ kɑ̃sɛl ] n. m. ♦ Hist. Lieu entouré d'une balustrade où était déposé le grand sceau de l'État.
⇒CHANCEL, CHANCEAU, CANCEL, subst. masc.
ARCHITECTURE
A.— Grille, balustrade à jour, ordinairement en métal, en pierre ou en bois qui est placée dans une église autour du chœur ou du sanctuaire. Le chancel [des églises romanes]... traçait la démarcation entre la nef livrée aux fidèles et le chœur réservé au clergé et aux saints mystères (A. LENOIR, Archit. monastique, t. 2, 1856, p. 117). Bientôt on établit un ambon pour les lectures et les sermons, puis un cancel de séparation entre le presbyterium et le reste de la salle (RENAN, Hist. des orig. du Christianisme, Marc-Aurèle et la fin du monde antique, 1881, p. 517).
B.— P. méton.
1. Partie du chœur entourant le maître-autel et qu'une grille isole du reste des fidèles :
• 1. ... et le chaos redoutable du fond entrait dans le chaos de la nuit, obscurant le public si serré, si étouffé contre la barrière du chancel, que les prêtres, dans la foule, retournaient avec la langue les pages de leur semaine sainte.
E. et J. DE GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p. 87.
2. Chacun des barreaux d'une grille formant enceinte, principalement autour du chœur des églises :
• 2. Devant le chœur, qui est fermé par une grille dont les chanceaux de cuivre sont richement contournés et ciselés, s'étendent des dalles armoriées...
DU CAMP, En Hollande, 1859, p. 15.
3. HIST. Emplacement entouré d'une balustrade où se gardait le sceau de l'État.
Rem. Attesté ds Ac. 1798-1878, BESCH. 1845, Lar. 19e-20e, GUÉRIN 1892, ROB., QUILLET 1965.
Prononc. et Orth. :[]; []; []. N'est pas attesté ds Ac. 1932. Ac. 1718-1878 : cancel avec la rem. : ,,Quelques-uns disent chancel.`` Ac. ne consacre à chancel qu'une vedette de renvoi à cancel. C'est le cas également du reste des dict. gén. Cf. BESCH. 1845, Lar. 19e (qui juge chancel vieilli), Nouv. Lar. ill. et Lar. encyclop.; cf. encore GUÉRIN 1892, LITTRÉ et DG (qui explique chancel comme un compromis entre cancel, forme sav., et chanceau, forme pop.). ROB. renvoie aussi, s.v. chancel, à cancel tout en notant cependant que chancel est le synon. mod. de cancel. La forme chanceau attestée pour Ac. ds Ac. Compl. 1842 (mais non dans les autres éd.) et ds le reste des dict. gén. (sauf ROB. et Lar. Lang. fr.) est enregistrée dans la même vedette que chancel ds Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop. et QUILLET 1965. Étymol. et Hist. 1. 1130-60 chancel « balustrade, grille qui, dans une église, ferme le sanctuaire ou le chœur » (Couronnement Louis, 1770 ds T.-L.); ca 1389 chanseau (MAIZ., Songe du vieil pel., Ars. 2683, III, 61 ds GDF.); 2. 1845 « lieu fermé de grilles où se scellaient les actes royaux » (BESCH.). Du lat. chrét. cancellus (en lat. class. surtout au plur. « balustrade »), « grille, treillis placé devant l'autel des holocaustes » (Itala, Exod., 38, 24 [Lugd.] ds TLL s.v., 227, 56); « balustrade séparant le chœur de la nef » (GREG.-T., Mirac. Mart., 1, 2 ds BLAISE); v. Archéol. chrét. Fréq. abs. littér. Chanceau : 1.
cancel [kɑ̃sɛl] n. m.
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1 Vx. Dans une église, Balustrade qui ferme le chœur. — Var. (vieillie) : chancel.
2 (1845). Hist. Lieu entouré d'une balustrade où était disposé le grand sceau de l'État. — Var. : chancel.
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HOM. Formes des v. 1. et 2. Canceller.
Encyclopédie Universelle. 2012.