cagnard [ kaɲar ] n. m.
• coignart 1480; du lat. cuneus « coin »
♦ Région. Lieu ensoleillé, abrité du vent. — Par ext. Soleil brûlant. Grimper sous le cagnard.
● cagnard nom masculin (ancien provençal canha, chienne, puis niche, abri) Dans le Midi, lieu exposé au soleil. En Suisse, petite pièce servant de débarras.
cagnard
n. m. (France rég.) Syn. de soleil (sens 3).
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cagnard, arde ou caniard, arde
adj. et n. (Réunion)
d1./d Inj. Se dit d'une personne paresseuse, marginale.
d2./d Se dit d'un lieu fréquenté par des cagnards.
I.
⇒CAGNARD1, ARDE, adj. et subst.
Fam., vieilli [En parlant d'une pers., de son comportement, de son existence] Indolent, nonchalant. Mener une vie cagnarde (Ac. 1835-78). Quasi-synon. fam. cossard, flemmard. Un vrai cagnard sans grande hardiesse à vivre! (R. MARTIN DU GARD, La Gonfle, 1928, II, 4, p. 1202).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Ds Ac. 1694-1932. Var. orth. cagniard (QUILLET 1965). Étymol. et Hist. Ca 1520 cagnar « paresseux, indolent » (J. MAROT, V, 304 ds LITTRÉ); 1589 caignard « id. » (P. MATTHIEU, Clytemnestre, II, 13 ds HUG.). Dér. de cagne1 « chienne »; suff. -ard. Terme de la France du Nord (v. aire géogr. ds FEW t. 2, p. 185b); le m. angl. caynard subst. « homme paresseux, traînard » (dep. 1275 d'apr. Barbier ds Proceedings of the Philosophical and Lit. Society, 1928-32, t. 2, n° 5) qui lui est empr., témoigne de son ancienneté. L'hyp. d'une dér. de cagnard subst. (Baist ds Z. rom. Philol., t. 43, 1923, pp. 85-86) fait difficulté, étant donnée l'antériorité de l'adj.; l'hyp. de FEW t. 2, p. 187a (cagnard adj. : dér. régr. de acagnarder, cagnarder, cagnardise, eux-mêmes dér. de cagnard subst.) présente la même difficulté chronologique. Fréq. abs. littér. :6.
DÉR. 1. Cagnarder, verbe intrans., fam., vieilli. Faire le cagnard, vivre en cagnard. Cet homme ne fait plus que cagnarder (Ac. 1798-1932). Il ne se leva qu'assez tard, vers les sept heures, après avoir cagnardé au lit (QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, p. 55). — []. Ds Ac. 1718-1932. — 1re attest. XVIe s. (CALVIN, Sermon sur le Deutéronome, 71 ds HUG.); de cagnard1, dés. -er. — Fréq. abs. littér. : 2. 2. Cagnardise subst. fém., fam., vieilli. Manière d'être d'un cagnard; pusillanimité, indolence, fainéantise. L'hypocrisie, la cagnardise, l'iniquité ne sont très souvent séparées d'elle [la charité] que par un fil (HUYSMANS, L'Oblat, t. 1, 1903, p. 159). Ac. Compl. 1842, Lar. 19e-20e et QUILLET 1965 enregistrent le synon. inus. cagnarderie, subst. fém. — []. Ds Ac. 1694-1932. — 1re attest. XVIe s. (CALVIN, Sermon sur le Psaume CXIX, 18 ds HUG.); de cagnard1, suff. -ise. — Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. — BAIST (G.). Vermischtes. Z. rom. Philol. 1923, t. 43, pp. 85-86. — BRESLIN (M. S.). The Old French abstract suffix -ise. Rom. Philol. 1969, t. 22, p. 419 (s.v. cagnardise). — SAIN. Sources t. 3 1972 [1930], p. 9.
II.
⇒CAGNARD2, subst. masc.
A.— Région. (Provence et Languedoc). Emplacement ensoleillé à l'abri du vent :
• 1. ... j'allais faire la sieste dans un cagnard ensoleillé, entre les racines d'un pin, au creux d'un rocher, au fond d'une anse secrète ou dans un de ces petits postes de guet toujours nichés dans une situation inattendue...
CENDRARS, L'Homme foudroyé, 1945, p. 99.
♦ Loc. Faire du cagnard. Se reposer au soleil. Vous devriez l'un et l'autre aller faire un peu de cagnard dans l'opportun midi (VALÉRY, Correspondance [avec A. Gide], 1920, p. 478).
— P. métaph. :
• 2. Les miradores s'échafaudent jusqu'aux toits, cagnards vitrés à l'abri du vent qui tourbillonne à travers la ville comme un mistral.
T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1963, p. 284.
— MAR. ,,Assemblage de planches ou de toiles fixées à l'avant et aux côtés d'une passerelle d'un pont de dunette, pour protéger un homme de veille contre le vent et la pluie`` (GRUSS 1952).
B.— 1. P. ext., vx. Abri non fermé et plus ou moins chaud où se rassemblaient des vagabonds :
• 3. Il était tout simple que ceux qui avaient pour lieu de travail quotidien le cul-de-sac vide-gousset ou la rue coupe-gorge eussent pour domicile nocturne le ponceau du chemin-vert ou le cagnard Hurepoix.
HUGO, Les Misérables, t. 2, 1862, p. 511.
2. P. méton. Réchaud pour se chauffer à l'extérieur.
— TECHNOL., vx. Fourneau de cirier.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. du XIXe s. ainsi que ds Lar. 20e et QUILLET 1965.
3. P. anal., CUIS., vx, rare. Le cagnard est une espèce de plat épais qui a quatre pieds, afin que, mis sur le fourneau, l'air, en circulant, empêche le feu de le faire éclater (BALZAC, La Rabouilleuse, 1842, p. 408).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1740-1932. Étymol. et Hist. 1. 1460 caigniart « réduit, abri misérable » (S. et A. GRÉBAN, Actes des Apôtres, éd. 1537, 3e journée, f. CXXI d'apr. Barbier ds Proceedings of the Philosophical and Lit. Society, 1928-32, t. 2, n° 5); 1514 [?] caignart (Les souhaits du monde ds Anc. poés. fr., Bibl. Elz. I, 311 d'apr. Barbier, ibid. et GDF. Compl.); 1611 cagnard (COTGR.); 2. 1527 cagnart « maison publique » (Chevalet ds ESN. s.v.); 1622 cagnard (SOREL, Hist. comique de Franc., II ds DUB.-LAG.); 3. 1751 « fourneau de cirier » (Encyclop. t. 2). Terme originaire de la France mérid. (dér. de l'a. prov. canha « chienne », v. cagne1) où il est fortement attesté (MISTRAL, s.v. cagnard, cagnas, et FEW t. 2, p. 185a); peut-être d'abord avec le suff. -ale, au sens de « niche, chenil », puis avec changement de suff. (NYROP t. 3, § 354) et p. ext. « endroit retiré, abri », les chiens aimant à dormir dans les coins abrités (Baist ds Z. rom. Philol., t. 43, 1923, pp. 85-86). Coignart « petite galerie abritée au coin d'un jardin » attesté dep. 1480 (D. D'ARCQ, Comptes de l'hôtel, 385 ds GAY et cité par Barbier, loc. cit.) relève de l'étymon cuneus « coin » (cf. FEW t. 2, p. 1535a). L'hyp. selon laquelle cagnard subst. serait dér. de cagnard adj. (Spitzer ds Z. rom. Philol., t. 40, pp. 697-99) ne tient pas compte de leur aire géogr., le subst. cagnard étant limité au domaine prov. et l'adj. à la France du Nord (FEW t. 2, p. 185b). Fréq. abs. littér. :2. Bbg. BAIST (G.). Vermischtes. Z. rom. Philol. 1923, t. 43, pp. 85-86. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 65, 176; t. 3 1972 [1930], p. 206.
1. cagnard, arde [kaɲaʀ, aʀd] adj.
ÉTYM. 1520, cagnar; de cagne « chienne ». P. Guiraud rattache le mot au préf. ca- « creux » et à l'anc. franç. niart « qui reste dans son nid ».
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♦ Vx ou régional (fam.). Paresseux (comme une chienne qui aime à demeurer au coin du feu). ⇒ Apathique, fainéant, mou, nonchalant, oisif; fam. cossard, flemmard. || Rendre cagnard. ⇒ Acagnarder. || Un homme cagnard. || Mener une vie cagnarde. — N. || Un cagnard : un paresseux (→ 1. Cagne, cit.)
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CONTR. Actif, courageux, dynamique, travailleur, vif.
DÉR. et COMP. Acagnarder, cagnarder, cagnardise.
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2. cagnard [kaɲaʀ] n. m.
ÉTYM. 1611; caignart « abri misérable, niche », 1420; de l'anc. provençal canha « chienne ». → 1. Cagnard, cagne.
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1 Vx. Arche de pont servant d'abri à des chemineaux, à des vagabonds.
b Endroit malpropre, recoin où s'amoncellent les immondices.
3 (1792). Mar., anciennt. Abri de planches ou de toiles fixées sur un pont de dunette pour protéger l'homme de veille des intempéries.
Encyclopédie Universelle. 2012.