cabine [ kabin ] n. f.
• 1759; cabain n. m. 1530; angl. cabin, p.-ê. altér. de caban (1382, du fr. cabane) par le picard cabine (« maison de jeu » 1364), o. i.
1 ♦ Petite chambre, à bord d'un navire. Retenir une cabine à bord d'un paquebot. ⇒ couchette. Cabine de luxe.
2 ♦ Petit local à usage déterminé. Cabine d'ascenseur. Cabine d'essayage (dans les magasins).— Cabine de bain, où l'on se déshabille avant le bain. Les cabines de la plage. — Cabine téléphonique publique. — Cabine de douche : ensemble des parois qui enferment le bac à douche et qui protègent des projections d'eau.
3 ♦ Partie d'un véhicule (camion, avion) réservée au conducteur ou au pilote. « il escalade la cabine, se jette sur le siège et appuie sur le démarreur » (Tournier). — Partie habitable d'un vaisseau spatial, qui revient sur la Terre.
● Cabine petite baraque où les baigneurs se déshabillent et se rhabillent ; salle de bains, dans les établissements de bains publics.
cabine
n. f.
d1./d Chambre, à bord d'un navire.
d2./d Petit réduit, local exigu servant à divers usages. Cabine de bain, où les baigneurs changent de vêtements. Cabine téléphonique. Cabine de peinture, pour peindre au pistolet.
d3./d Enceinte pour le transport des personnes (ascenseurs, téléphériques).
|| Partie du fuselage d'un avion réservée aux passagers.
— Cabine de pilotage, où sont regroupées les commandes de l'appareil.
|| Partie d'un véhicule spatial dans laquelle prennent place les astronautes.
⇒CABINE, subst. fém.
A.— Chambre dans un bateau. Synon. vieilli cabane :
• 1. Épuisé de réflexions, de regrets vagues, d'espérances plus vagues encore, je descendis à ma cabine : je me couchai, balancé dans mon hamac au bruit de la lame qui caressait le flanc du vaisseau.
CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 1, 1848, p. 245.
B.— P. anal. [Gén. avec un adj. ou un subst. qui détermine l'usage de l'obj. désigné] Local ou construction de petite dimension et à usage déterminé. Cabine de bain; cabine téléphonique; cabine d'ascenseur :
• 2. Les communications téléphoniques interurbaines, autorisées au début provoquèrent de tels encombrements aux cabines publiques et sur les lignes, qu'elles furent totalement suspendues pendant quelques jours, ...
CAMUS, La Peste, 1947, p. 1272.
— En partic.
1. CH. DE FER. Cabine (d'aiguillage, de signaux). Un rapide illuminé, grondant comme le tonnerre, fit trembler la cabine d'aiguillage (SAINT-EXUPÉRY, Le Petit Prince, 1943, p. 476).
♦ [Dans un train] Endroit où se trouve le conducteur. Cabine de conduite. Synon. poste de conduite. Ce fut Henri qui, le premier, du haut de sa cabine de vigie, (au sortir de la tranchée), signala le fardier en travers de la voie (ZOLA, La Bête humaine, 1890, p. 223).
2. AÉRONAUTIQUE
♦ [Dans un avion] Endroit où se trouve le pilote. Cabine de pilotage.
Rare. Endroit où se trouvent les passagers, carlingue. Sa cabine pressurisée [du Potez 840] lui permet suivant les aménagements de recevoir 16 ou 24 sièges (L'Industr. aéron. fr., 1962, p. 18).
♦ Cabine spatiale. Partie habitable d'un vaisseau spatial.
PRONONC. :[kabin].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1364 a. pic. « cabane (où l'on se réunit pour jouer) » (Franchises de Lille, éd. Roisin, 176, 26 et 27); considéré comme vieilli en 1771 par J.J. SCHMIDLIN, Catholicon, cité par Behrens dans Z. fr. Spr. Lit., t. 23, 2e part., p. 18; 2. 1530 mar. cabain « petite chambre à bord d'un bâtiment » (PALSGR., p. 202a); 1759 cabine (RICH.); 3. 1866 « petite pièce dans laquelle on se déshabille avant de prendre son bain » (Lar. 19e).
Orig. obsc. Étant donné que d'une part, cabine est, par ses signif., étroitement lié à cabane dont il partage les sens 1 (supra) et 2 (cabane, terme mar., RABELAIS, Quart. livre, 63 dans HUG.) et que, d'autre part, le m. angl. caban, empr. au fr. cabane (MED; NED), est attesté sous la forme de l'angl. mod. cab(b)in (1530, PALSGR., loc. cit.) dans tous les sens qu'il présentait en m. angl. (NED), il est difficile de dissocier cabine de cabane. Il est possible que cabane empr. par le m. angl. caban (peut-être à la faveur de la domination angl. en Aquitaine) au sens de « abri provisoire, refuge » avec divers emplois techn. (notamment mar. « petite chambre à bord d'un bâtiment » 1342 dans MED), devenu l'angl. cab(b)in, ait été sous cette forme réempr. par le m. fr. (pic.) cabine. L'hyp. selon laquelle cabine serait une altération de cabane par suff. -ine (EWFS) offre peu de vraisemblance. Étant donné que tout point d'appui manque pour déterminer un rad. corresp. néerl. ou flam., l'hyp. d'une orig. flam. (FEW t. 2, p. 13; BL.-W.5) fait difficulté.
STAT. — Fréq. abs. littér. :509. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 194, b) 1 008; XXe s. : a) 558, b) 1 123.
BBG. — BECKER 1970, p. 74. — BONN. 1920, p. 21. — BOULAN 1934, p. 102.
cabine [kabin] n. f.
ÉTYM. 1688; de l'angl. cabin (XVIe), moy. angl. caban (XIVe), p.-ê. du franç. cabane. → Cabane. — REM. L'anc. picard cabine « maison de jeu » est attesté en 1364; d'après Guiraud, mot normanno-picard, var. de cabenne, cabène, de ca- « creux, intérieur » (→ Caboulet, cahute), et benne, banne « panier », puis « hutte »; la forme cabine serait à rapprocher du normanno-picard binot, binette « corbeille ».
❖
1 (1759; cabain, 1530). Petite chambre, à bord d'un navire. — Syn. vx : cabane. || Retenir une cabine à bord d'un paquebot. ⇒ Couchette. || Cabine de luxe.
1 Nous avons été visiter notre navire, notre maison pour tant de mois ! Il est distribué en petites cabines où nous avons place pour un hamac et pour une malle. Le capitaine a fait percer de petites fenêtres qui donnent un peu d'air et de lumière aux cabines.
Lamartine, Voyage en Orient, 15 juin 1832.
2 La vie était saine et rude; ce froid plus piquant augmentait le bien-être du soir, l'impression de gîte bien chaud qu'on éprouvait dans la cabine en chêne massif, quand on y descendait pour souper ou pour dormir.
Loti, Pêcheur d'Islande, III, 10, p. 176.
3 La jeune fille fut installée dans une cabine, que les matelots disposèrent pour elle en peu d'instants et qu'ils rendirent aussi confortable que possible.
J. Verne, Un hivernage dans les glaces, p. 235.
♦ Cabine des cartes : chambre des cartes.
2 (XXe). || Cabine de navigation, cabine de pilotage, à bord d'un avion. — Cabine largable : cabine de pilotage d'un avion militaire, qui peut se séparer du fuselage s'il faut évacuer l'équipage. — Cabine spatiale : habitacle d'un vaisseau spatial ou d'un satellite artificiel. || « Mercury, les premières cabines habitées américaines, quittaient leur orbite terrestre et pénétraient dans l'atmosphère comme des boulets de canon en suivant une trajectoire purement balistique (…) Avec les cabines Gemini s'amorça une évolution » (le Monde, 13 déc. 1972, p. 21).
3 (1866). Petit espace clos où une personne au moins peut se tenir. ⇒ Cabinet, réduit. || Cabine de bain, où l'on se déshabille avant le bain. || Louer une cabine à la piscine. — (1862). || Cabine (téléphonique) : petit local affecté à l'usage du téléphone. || Cabine publique.
4 — Il a même fallu que je lui dise si j'étais seule ou non. Alors, il m'a expliqué que son coup de téléphone devait rester secret, qu'il ne m'appelait pas du ministère mais d'une cabine publique, qu'il était important pour lui d'entrer au plus tôt en contact avec toi.
G. Simenon, Maigret chez le ministre, p. 9.
♦ (1889). || Cabine d'ascenseur; la cabine d'un ascenseur.
5 À l'extrémité du couloir (…) pas d'ascenseur. Sonnerait-il ? Il descendit. À l'étage inférieur (…) une dizaine de personnes attendaient la cabine qui arrivait.
Malraux, la Condition humaine, Pl., p. 12.
♦ Cabine de vote. ⇒ Isoloir. — Ch. de fer. || Cabine d'aiguillage, de signaux. || Cabine de conduite : compartiment d'extrémité d'une voiture, où se tient le conducteur.
♦ Sur un véhicule utilitaire, Emplacement aménagé pour le conducteur (et généralement une ou deux autres personnes). || Le siège de la cabine d'un camion (cit. 6, Duras). || La cabine du chauffeur (→ Camion, cit. 7).
Encyclopédie Universelle. 2012.