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cabane

cabane [ kaban ] n. f.
• 1387; provenç. cabanna, bas lat. capanna
1Petite habitation grossièrement construite. baraque, bicoque, cabanon, cahute, case, hutte. Cabane de berger ( buron) , de bûcheron ( loge) , de pêcheur. Cabane de bambou. Cabane en planches, en terre battue; cabane couverte de chaume. chaumière. Cabane à outils. cabanon. Cabane de branchages construite par des enfants.
(Suisse) Refuge de haute montagne.
(1837; cabane du sucre 1707) Cabane à sucre, ou absolt cabane. Au Canada, Bâtiment construit à l'intérieur d'une propriété agricole dans une forêt d'érables, destiné à la fabrication du sucre et du sirop d'érable. érablière, sucrerie (d'érable). « Peut-être même est-ce la première cabane de la série de toutes les cabanes habitées ? Cabane à sucre abandonnée ? » (A. Hébert).
2Cabane à lapins : casier en planches pour élever les lapins. ⇒ clapier. Fig. Cabane à lapins.
3Case où l'on place les vers à soie pour qu'ils y filent leur cocon.
4(1925) Fam. En cabane : en prison. ⇒ taule. Mettre qqn en cabane. Être en cabane.

cabane nom féminin (provençal cabana, du bas latin capanna) Petite maison, le plus souvent en bois ; habitation médiocre, cahute. En Suisse, refuge d'alpinisme. Abri destiné aux animaux : Cabane à lapins. Populaire. Prison. Réduit fait de branches de bruyère où les vers à soie s'installent pour filer leur cocon. ● cabane (expressions) nom féminin (provençal cabana, du bas latin capanna) Cabane à sucre, au Canada, bâtiment où l'on fabrique le sucre et le sirop d'érable. Fonds de cabane, vestige d'une hutte préhistorique, reconnaissable, aujourd'hui, aux traces de construction, trous de poteaux, pierres de foyer, etc. ● cabane (synonymes) nom féminin (provençal cabana, du bas latin capanna) Petite maison, le plus souvent en bois ; habitation médiocre, cahute.
Synonymes :
- baraque
- bicoque
- cahute
- cambuse (populaire)
- case
- chaumière
- chaumine
- hutte
- loge
- maisonnette
- masure
Populaire. Prison.
Synonymes :
- tôle (populaire)

cabane
n. f.
d1./d Petite construction en matériaux légers, pouvant servir d'abri. Cabane de berger. Cabane de pêcheur. Cabane à outils.
d2./d (Suisse) Syn. de refuge (sens 2).
d3./d (Québec) Petite maison d'apparence misérable. Cabane de colon.
(Par antiphrase) Fam. Maison luxueuse. As-tu vu la cabane?
|| Loc. Fam. Pas de chicane dans la cabane!: exhortation d'une tierce personne pour calmer une discussion qui s'envenime.
d4./d (Québec) Cabane à sucre: dans une érablière, bâtiment équipé d'un évaporateur où l'on fabrique les produits de l'érable (sirop, tire, sucre, etc.).
d5./d (Antilles fr.) Lit fait de haillons. Dormir sur une cabane.

⇒CABANE, subst. fém.
A.— Construction rudimentaire servant d'habitation, d'abri ou de resserre. Synon. baraque, cahute, hutte. Cabane de cantonnier, de chasseur, de pêcheur; une cabane en planches; cabane à outils :
1. La tente convient à l'Arabe, le chariot au Tatare; mais à une famille qui a un foyer domestique, il faut une demeure qui dure. À la cabane de terre ou de bois a bientôt succédé la maison de pierre.
FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique, 1864, p. 72.
[Symbole de la pauvreté] :
2. ... je crois au Dieu du pauvre et du simple; je crois au Dieu que la cabane connaît, que l'enfance écoute, dont le malheur sait le nom, ...
LACORDAIRE, Conf. de Notre-Dame, 1848, p. 21.
Rare. Cabane de neige. Synon. de igloo :
3. « La tribu d'esquimaux chez laquelle nous arrivâmes n'habitoit point, comme la nôtre, dans des cabanes de neige; elle s'étoit retirée dans une grotte dont on fermoit l'ouverture avec une pierre. »
CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, p. 243.
B.— Spécialement
1. Vx. Synon. de cabine. Le pilote (...), dont la cabane est située près du gouvernail (BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 277); le bain de ma femme. Nombreux baigneurs; néanmoins, je l'aidai dans sa cabane (MICHELET, Journal, 1859, p. 481).
2. Cabane mobile, nomade, roulante :
4. Le berger, pour avoir un peu d'ombre, s'était assis contre la cabane à deux roues, qu'il poussait à chaque déplacement du parc, une étroite niche qui lui servait de lit, d'armoire et de garde-manger.
ZOLA, La Terre, 1887, p. 290.
3. Régional
a) Canada. Cabane à sucre. Cabane où l'on traite la sève d'érable. ... elle avançait à travers l'érablière, (...), vers la cabane à sucre (G. ROY, Bonheur d'occasion, 1945, p. 208).
b) Ouest de la France. Exploitation agricole.
Rem. Attesté dans Lar. 19e, LITTRÉ, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill.
C.— Pop. ou arg.
1. Maison d'habitation :
5. Cette cabane, Pierrot l'avait choisie isolée et plutôt grande (...). Comme c'était la bâtisse la plus importante du bled, les pécores l'appelaient le Château.
A. SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 148.
2. Prison. Ils [les gendarmes] m'ont foutu en cabane (GIONO, Les Grands chemins, 1951, p. 236).
3. Abri pour les animaux. Une cabane à lapins, à poules.
PRONONC. :[kaban]. (LITTRÉ rappelle que ,,d'après Chifflet, au XVIIe siècle, Gramm. p. 183, on prononçait cabâne, â comme âne``).
ÉTYMOL. ET HIST. — 1387 « petite habitation sommaire » (G. PHÉBUS, La Chasse, 197, Lavallée d'apr. Delboulle dans R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 285); 1462 « abri pour les animaux » (Lettres de rémission dans DU CANGE, s.v. cabanacum); 1928 « prison » (J. LACASSAGNE, L'Arg. du « milieu »).
Empr. au prov. cabana « cabane, chaumière » attesté en 1253 dans RAYN. (v. aussi DU CANGE, s.v. capanna), du b. lat. capanna (d'orig. prob. préromane), attesté a) dans le domaine hisp. comme synon. de casula par ISIDORE, XV, 12, 2 (ds SOFER, p. 124 : capanna), et très fréquemment comme topon. dans le domaine catalan à partir de 854 (ds GMLC : capanna); b) dans le domaine ital. ca 800, utilisé par le scoliaste de Juvénal (H. RÖNSCH, Lexikalisches aus Leidener lateinischen Juvenalscholien der Karolingerzeit dans Rom. Forsch., t. 2, p. 305 : cabanna); la mention du mot dans les Gloses de Reichenau (éd. Klein-Labhardt, München, 1968, Glossaire alphabétique, n° 1619, p. 195 : cauanna) atteste aussi sa présence au VIIIe s. dans la France du Nord.
STAT. — Fréq. abs. littér. :1 279. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 3 543, b) 1 841; XXe s. : a) 890, b) 893.
BBG. — BOULAN 1934, p. 102. — KEMNA 1901, p. 63. — POHL (J.). La Maison dans les fr. marginaux. Vie Lang. 1969, p. 86, 146. — QUEM. 2e s. t. 4 1972, p. 39.

cabane [kaban] n. f.
ÉTYM. 1387; provençal cabanna, du bas lat. capanna « hutte ».
1 Petite construction en matériaux légers ou sommaires, grossièrement construite. Baraque, bicoque, cabanon, cahute, case, hutte. || Vivre, habiter dans une cabane. || Cabane de berger. Buron. || Cabane de bûcheron. Loge. || Cabane de pêcheur. || Cabane de bambou; fam. la cabane bambou (→ ci-dessous, 4., a.).Une pauvre, une misérable cabane. || Cabane en planches, en terre battue; cabane couverte de chaume. Chaumière. || Cabane à outils.
1 Le pauvre en sa cabane où le chaume le couvre (…)
Malherbe, VI, 18.
2 Il est nuit. La cabane est pauvre, mais bien close.
Hugo, la Légende des siècles, LII, « Les pauvres gens », I.
3 Ses vingt-quatre disciples, ayant construit leurs cabanes proche la sienne, imitaient ses austérités.
France, Thaïs, p. 8.
3.1 Le gendarme qui les gardait les comptait trois fois par jour, pour être bien sûr qu'il ne manquait personne. Plus tard, on les laissa libres de faire ce qu'ils voulaient; on les enfermait seulement la nuit, dans une grande cabane de bois, où ils dormaient sur des hamacs tendus entre deux barres.
Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 133.
(1837; cabane du sucre, 1707). || Cabane ou cabane à sucre : au Canada, Bâtiment construit à l'intérieur d'une propriété agricole dans une forêt d'érables et destiné à la fabrication du sucre et du sirop d'érable. Sucrerie (d'érable).
4 Peut-être même est-ce la première cabane de la série de toutes les cabanes habitées ? Cabane à sucre abandonnée (…) les immenses chaudrons noirs servent à bouillir le sirop d'érable.
Anne Hébert, les Enfants du sabbat, p. 85.
(1786, H. de Saussure). Spécialt. Refuge de haute montagne. || Coucher en cabane : faire étape au refuge. || Gardien de cabane, chargé de la gérance de la cabane en saison d'excursions.
5 Comme sur une cible, le gardien est là devant la porte de la cabane. La cabane est tassée derrière lui : un triangle de moellons de granit sous l'auvent des neiges.
Maurice Chappaz, la Haute Route, p. 58.
6 Tu ne voudrais pas que je me fasse gardien de cabane à vingt-six ans ? Faut laisser ça aux vieux guides.
R. Frison-Roche, Premier de cordée, p. 217.
REM. Le mot est courant en Suisse romande; en Savoie, il semble reculer devant refuge.
2 (1462). Abri pour les animaux. || Cabane à poules, à lapins : casier en planches pour élever les poules, les lapins. — ☑ Fig. Cabane à lapins : maison de piètre apparence; qualifie aussi un immeuble moderne, aux appartements exigus (→ Cage à poules, cage à lapins). || Ces immeubles sont de véritables cabanes à lapins.
3 Case où l'on place les vers à soie pour qu'ils y filent leur cocon. Cabaner.
7 Dès ce temps jusqu'à ce qu'ils (les vers à soie) fussent en cabane, il (M. le capitaine Wildermett) les nourrit avec les feuilles de mûrier rose d'Italie enté.
Valmont de Bomare, Dict. raisonné universel d'hist. nat., 1775, in D. D. L., II, 6.
4 a (1925). Fam. En cabane : en prison. || Descendre, se trouver en cabane. || Se faire mettre en cabane. || Mettre, foutre qqn en cabane.(1905). Vieilli. Prison militaire. || La cabane bambou (dans l'armée coloniale).
b (1925). Argot. Maison de tolérance. || Expédier une gonzesse en cabane. || Être en cabane.
5 Vx. Cabine (1.) de bateau.
6 Loc. fig. Vieilli. Attiger la cabane : exagérer. Charrier, cherrer.
DÉR. Cabanage, cabaneau, cabaner, cabanette, cabanon.

Encyclopédie Universelle. 2012.