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buire

buire [ bɥir ] n. f.
• 1300; altér. de buie (XIIe), frq. °buk « ventre », ou d'un bas frq. °buri « récipient »
Archéol. Vase en forme de cruche, à bec et à anse.

buire nom féminin (peut-être francique buri, récipient) Nom donné à diverses cruches anciennes.

⇒BUIRE, subst. fém.
Rare
A.— Cruche en terre ou en métal, à large panse et de grande capacité, utilisée autrefois pour l'eau, l'huile, le lait, etc.
P. méton. Le contenu d'une buire. En passant par la Maison-de-Commerce, il [Hamilcar] prit une couffe de raisins avec une buire d'eau pure (FLAUBERT, Salammbô, t. 2, 1863, p. 105).
B.— P. ext. Vase à bec évasé et à anse, en métal, verre ou pierre dure (agate, albâtre, onyx, etc.) destiné autrefois à contenir des boissons, quelquefois des parfums, et devenu objet de décoration. Buire d'argent, d'or (Ac. 1798-1932) :
1. J'aurais voulu vous voir [Cydalise] tenir dans la main quelque hanap, ou plutôt une de ces buires d'une forme si fière et si triste et qui vides aujourd'hui dans nos musées (...) furent autrefois, comme vous, la fraîche volupté des tables de Venise...
PROUST, Les Plaisirs et les jours, 1896, p. 73.
Rem. La buire a pu être confondue avec l'aiguière, de forme voisine, lorsqu'elles sont toutes deux devenues objets de décoration.
P. métaph. :
2. Ô ma Dina, on me demande si tu es belle!... Maître, elle est plus belle que la plus belle Sarrazine du Soudan! C'est une tourelle d'ivoire! C'est une buire d'argent!
BOREL, Champavert, Dina, la belle Juive, 1833, p. 112.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — Ca 1175 (CHR. DE TROYES, Chevalier lion, 2876 dans T.-L.).
Orig. obsc. Peut-être issu d'un a. b. frq. « récipient » (germ. -), ce type en étant à rapprocher du germ. -« cabane », v. bure « puits de mine »; le sens de « récipient » semble pouvoir être attribué à et - d'apr. le suisse all. bür « grand récipient en forme de cuve où l'on presse et conserve le séret », qui représente une extension du sens de « maison » (hyp. de V. Günther dans FEW t. 15, 2, p. 16). Une dér. de l'a. fr. buie « cruche » (XIIe s. dans GDF.), lui-même issu du frq. « ventre » [all. Bauch] (DAUZAT 1973; v. aussi Dauzat dans R. de Philol. fr., t. 26, 1912, pp. 72-73; EWFS2) fait difficulté du point de vue phonét., ne pouvant expliquer le -r- — Un rattachement à une base préromane burros (J. Hubschmid dans Romanica helvetica, t. 54, 1955, pp. 82-85) qui serait à relier à une famille préromane et préslave dont les représentants sont attestés dans le nord des Balkans et le Frioul, fait difficulté du point de vue géographique.
STAT. — Fréq. abs. littér. :29.
BBG. — SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 194.

buire [bɥiʀ] n. f.
ÉTYM. V. 1175; p.-ê. altér. de l'anc. franç. buie « cruche » (→ Bue), du francique buk « ventre », ou d'un bas francique buri « récipient ».
1 Archéol. Vase en forme de cruche, à bec et à anse. Aiguière. || Mettre des liqueurs dans une buire d'or, d'argent.
2 Régional. Bidon, cruche servant au transport du lait, de l'huile… Bue.Contenu de ce bidon.
tableau Noms de récipients.
DÉR. Burette.

Encyclopédie Universelle. 2012.