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bure

bure [ byr ] n. f.
• 1441; burel XIIe; probablt lat. pop. °bura, pour burra 1. bourre
Grossière étoffe de laine brune. Froc de bure. Par méton. Vêtement de cette étoffe. La bure du moine.

bure nom féminin (peut-être latin populaire bura) Grosse étoffe de laine, de coloration brune, dont on se sert pour la confection des vêtements de certains ordres religieux. Vêtement confectionné avec cette étoffe. ● bure (homonymes) nom féminin (peut-être latin populaire bura) bure nom masculin burent forme conjuguée du verbe boirebure nom masculin (liégeois bure) Puits de mine intérieur, ne débouchant pas au jour. ● bure (homonymes) nom masculin (liégeois bure) bure nom féminin burent verbebure (synonymes) nom masculin (liégeois bure) Puits de mine intérieur, ne débouchant pas au jour.
Synonymes :
- faux puits
- puits borgne
- puits intérieur

bure
n. f. Grosse étoffe de laine, généralement brune. Manteau de bure.

I.
⇒BURE1, subst. fém.
A.— Étoffe grossière de laine brune, lourde, rêche et robuste. Robe, vêtement de bure. Il ressemblait à un bandit, avec sa barbe en désordre et son sac usé de bure (HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 81) :
1. Quant au linge, (...) il y avait lieu d'y saluer des échantillons de bures lacustres.
VILLIERS DE L'ISLE-ADAM, Contes cruels, Le Convive à Nina de Villard, 1883, p. 131.
2. La religieuse se leva. C'était une fille de taille moyenne et dont les formes gracieuses se révélaient sous la bure épaisse de sa robe.
BARRÈS, La Colline inspirée, 1913, p. 144.
P. métaph. :
3. ... à droite des arbres, un champ divisé en quatre petits jardins faits au point de croix avec la laine vert-chou des choux, la soie d'or rouge d'une petite plantation de pêchers, le fil bleu pâle des artichauts; tout ça sur fond de bure.
GIONO, Chroniques, Noé, 1947, p. 13.
B.— P. méton. Le vêtement (capote, manteau, froc, tenue de travail, etc.) confectionné avec cette étoffe. Vêtu, couvert d'une bure; bure de berger, de forçat, de moine; bure franciscaine :
4. Il faisait un temps de chien. Vous étiez enveloppé d'un grand manteau brun. Une sorte de bure.
PÉGUY, Victor-Marie, Comte Hugo, 1910, p. 644.
Rem. On rencontre dans la docum. un emploi unique en ce sens de bures pluriel :
5. Le moine redressa sa haute taille.
— J'ai pensé à vous, ma chère sœur, dit-il en tirant de ses bures profondes une petite médaille, tenez, vous la passerez ce soir à votre cou...
CHÂTEAUBRIANT, M. des Lourdines, 1911, p. 146.
P. métaph. :
6. Sous la bure terne de son poil hivernal [du dix cors], des reflets rouges flambèrent en ondulant.
GENEVOIX, La Dernière harde, 1938, p. 159.
C.— Au fig.
1. Domaine concr. [P. réf. à la couleur et/ou à la rugosité du vêtement de bure] :
7. Thérèse aimait ce dépouillement que l'hiver finissant impose à une terre déjà si nue; pourtant la bure tenace des feuilles mortes demeurait attachée aux chênes.
MAURIAC, Thérèse Desqueyroux, 1927, p. 275.
P. métaph. :
8. Le crépuscule envahissait la mer et le palais, et la longue bure du soir s'étendait sur le monde.
G. KAHN, Le Conte de l'or et du silence, 1898, p. 372.
2. Domaine abstr. [P. réf. à l'austérité du vêtement de moine]
P. méton. :
9. La science a fait comme la liberté; originale et créatrice sous la bure, routinière et paresseuse sous la livrée.
QUINET, Allemagne et Italie, 1836, p. 124.
Rem. On rencontre dans la docum. le subst. fém. burette, dimin. de bure. Elle [la dame] s'aperçut que, malgré sa jaquette de burette et sa culotte scandaleusement loqueteuse (...) il [Guillery] gardait cependant bonne grâce et fière prestance (P. ARÈNE, Veine d'argile, 1896, p. 199).
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1441 « grossière étoffe de laine brune » (Les comptes d'un grand couturier de Paris du XVe s., 160 dans Bull. de la Soc. de l'hist. de Paris et de l'Île-de-France, t. 38, 1911, pp. 118-192).
L'apparition tardive de bure fait difficulté; le mot est soit directement issu d'un lat. vulg. (bien que bure n'ait pas de corresp. dans les lang. rom., un esp. ou un port. bura n'étant en réalité pas attestés, COR., s.v. buriel) d'orig. obsc., peut-être forme second. du lat. de basse époque (bourre); au XIIe s. le mot bourre peut désigner une sorte d'étoffe (E. DE FOUGÈRES, Manières, éd. A. Talbert, 920 dans GDF. Compl., s.v. bourre), cf. aussi bourras; soit dér. régr. de burel, bureau, qui serait dér. du même type latin.
STAT. — Fréq. abs. littér. :125.
BBG. — GEORGE (K. E. M.). L'Emploi anal. de qq. n. d'étoffes dans le domaine gallo-rom. In :[Mél. Boutière (J.)]. Liège, 1971, t. 1, p. 267.
II.
⇒BURE2, subst. fém.
Partie supérieure d'un fourneau de forge.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux.
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1819 (BOISTE). Orig. peu claire; peut-être de même orig. que bure3, cette partie du fourneau étant comparée à une construction.
III.
⇒BURE3, subst.
Puits reliant verticalement les diverses galeries d'une mine :
Lorsque la veine est à une profondeur telle qu'on ne peut l'atteindre par une simple fendue, et c'est à l'époque le cas le plus fréquent, on procède par bure. Les travaux de prospection terminés, le treuil à bras suffit au fonçage du bure et, la houille une fois touchée, on le remplace par la vargue qui permet une remontée plus rapide des déblais, avant de servir à la descente des ouvriers, à la sortie du charbon et même à l'évacuation des eaux.
E. SCHNEIDER, Le Charbon, 1945, p. 159.
Rem. 1. Attesté dans la plupart des dict. gén. 2. Le mot est donné comme fém. par tous les dict. sauf Lar. encyclop., Pt ROB. et Lar. Lang. fr. (cf. ex.) qui le donnent du masc. conformément à son genre en wallon, où il est très usuel avec le sens de « puits de mine s'ouvrant au jour » (cf. HAUST 1933, s.v. beûr).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. [1316 a. liég. (Acte du Val St Lambert dans HAUST Étymol., p. 26 : parmi le fosse et le bure)]; 1751 « puits profond dans une mine » (Encyclop. t. 2 : une bure). Mot liég. bur(e), beur masc. « puits de mine s'ouvrant au jour » (HAUST, op. cit., p. 26; FEW t. 15, 2, p. 14a), cf. bruire.
BBG. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 308, 309.

1. bure [byʀ] n. f.
ÉTYM. 1441; p.-ê. du lat. pop. bura, pour burra (→ Bourre), moins probablt dér. régressif de burrel, bureau; Guiraud rattache le mot (ainsi que bureau) à l'anc. adj. bur « brun foncé », du lat. burrus « roux ».
Étoffe grossière de laine brune. Bureau (I., vx), burelle (régional). || Culotte de bure (→ Brun, cit. 2). || Se vêtir de bure.
1 Quelquefois la Mort se pare des lambeaux de la pourpre ou de la bure dont elle a dépouillé le riche et l'indigent.
Chateaubriand, les Martyrs, p. 263.
2 Ce costume se composait d'une veste en bure brune, sans col ni poche (sauf qu'un détenu avait percé la doublure et fait ainsi une sorte de poche intérieure). Toutes les boutonnières existaient. Tous les boutons manquaient. Cette bure était très usée, pourtant elle l'était moins que celle du pantalon. Il était réparé par neuf morceaux de drap dont l'usure était plus ou moins vieille. Il y avait donc neuf teintes différentes de brun.
Jean Genet, Miracle de la rose, p. 18-19.
3 Les chaussons sont en bure brune. La sueur les rend rigides. Le calot plat est en bure brune. Le mouchoir est rayé bleu et blanc.
Jean Genet, Miracle de la rose, p. 19.
tableau Noms et types de tissus.
Par ext. Vêtement de cette étoffe. || La bure du moine, de l'ermite. || La bure des carmélites.
Par métaphore, littér. Chose brune qui couvre, enveloppe. || « La bure tenace des feuilles mortes » (Mauriac, in T. L. F.).
DÉR. V. Bureau.
HOM. 2. Bure.
————————
2. bure [byʀ] n. m.
ÉTYM. 1751, Encyclopédie; mot wallon, de l'anc. haut all. bur.
Techn. Puits vertical reliant deux galeries de mine.
HOM. 1. Bure.

Encyclopédie Universelle. 2012.