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briguer

briguer [ brige ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1518; « se quereller » 1478; de brigue
1Vx Tenter d'obtenir par brigue. « On brigue sourdement la faveur; on demande hautement des récompenses » (Voltaire).
2Mod. et littér. Rechercher avec ardeur. ambitionner, convoiter, solliciter. Briguer un poste. Briguer les suffrages des électeurs. Briguer l'honneur de. « Qu'on briguerait en foule une si belle mort » (P. Corneille).

briguer verbe transitif (de brigue) Chercher à obtenir un emploi en faisant acte de candidature : Briguer une place de rédacteur. Rechercher avec ardeur un honneur, une faveur, etc. : Il brigue l'honneur d'être reçu par vous.briguer (synonymes) verbe transitif (de brigue) Chercher à obtenir un emploi en faisant acte de candidature
Synonymes :
- poursuivre
- prétendre à
- rechercher
- viser
Rechercher avec ardeur un honneur, une faveur, etc.
Synonymes :
- ambitionner
- aspirer à
- brûler de
- convoiter

briguer
v. tr.
d1./d Tâcher d'obtenir par brigue. Briguer une faveur.
d2./d Solliciter, rechercher avec empressement. Briguer une décoration.

⇒BRIGUER, verbe trans.
A.— Cour. Rechercher ardemment, chercher à obtenir.
1. [Un honneur, une faveur] Briguer l'honneur de (faire qqc.). Vous croyez que je veux l'épouser? Vous croyez que je brigue cet honneur? (MAURIAC, Thérèse Desqueyroux, 1927, p. 220).
Spéc. Briguer la main de qqn, briguer qqn.
2. P. anal. [L'affection, l'amitié de qqn] :
1. Carnaval, sur les visages,
Sur le cœur des filles sages
Met un masque très discret
Que l'on soulève en secret.
On s'aborde et l'on s'intrigue,
Mais ce sont les cœurs qu'on brigue.
APOLLINAIRE, Casanova, 1918, II, p. 990.
3. Au fig. [Une qualité] :
2. Agréable et brillante dans sa jeunesse, elle [Mme de Genlis] ne se bornait pas à un seul goût, à un seul talent; elle les briguait tous et en possédait réellement quelques-uns.
SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, t. 3, 1851-62, p. 20.
Rare. Briguer de + inf. :
3. La passion brigue de mourir, mais elle sait son ambition incapable : ce qu'elle veut, c'est le plaisir, le moi et le corps.
J. VUILLEMIN, Essai sur la signif. de la mort, 1949, p. 221.
B.— Chercher à obtenir une charge, un emploi en faisant acte de candidature. Briguer quelque charge ecclésiastique (J. et J. THARAUD, Petite histoire des Juifs, 1928, p. 81).
C.— Emploi intrans., rare, péj. Employer la brigue, intriguer :
4. Funeste invention que ces prix! Voici ce pauvre Péguy qui depuis quinze jours ne fait plus que monter des étages, sonner aux portes, etc. Été voir (pour Marguerite Audoux qui brigue aussi) Élémir Bourges. Le plus grand charmeur depuis Mallarmé.
GIDE, Journal, 1910, p. 322.
PRONONC. — 1. Forme phon. :[], (je) brigue []. Durée mi-longue sur [] dans PASSY 1914; pour la rem. dans FÉR. Crit. t. 1 1787, cf. brigue. 2. Homon. briguant et brigand.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1498 « chercher querelle » (Recueil des privilèges de l'Université, 271, édit. 1674 dans R. Hist. litt. Fr. 1898, p. 302 : briguer et courir de nuit), attest. isolée; 2. 1542 trans. « solliciter » (DOLET, Epist. famil. de Cicero, 170 r., ibid.).
Dénominatif de brigue; dés. -er.
STAT. — Fréq. abs. littér. :121.

briguer [bʀige] v. tr.
ÉTYM. 1518; « se quereller », 1478; de brigue.
Vieux ou littéraire.
1 Vx. Tenter d'obtenir par brigue. || « On brigue sourdement la faveur; on demande hautement des récompenses » (Voltaire).Absolt. Intriguer.
1 Elle-même a brigué pour me voir souverain.
Corneille, Pulchérie, II, 4.
2 Mod. (littér. ou style soutenu). Rechercher avec ardeur, empressement. Ambitionner, convoiter, poursuivre, rechercher, solliciter. || Briguer les honneurs, un poste, une dignité, une décoration. || Briguer un ministère, un siège dans une société. || Briguer les voix, les votes, les suffrages des électeurs. || Briguer l'honneur de… || Briguer la faveur, la protection de qqn.
2 (…) De tous les Grecs, je brigue le suffrage.
Racine, Andromaque, I, 1.
3 Il ne briguait aucune récompense. Les gens vous le reprochent.
Cocteau, le Grand Écart, I.
REM. Briguer ne s'emploie plus guère qu'avec des compl. désignant des avantages sociaux ou concrets; ses possibilités d'usage dans la langue classique étaient beaucoup plus étendues.
4 Mourir pour le pays est un si digne sort,
Qu'on briguerait en foule une si belle mort (…)
Corneille, Horace, II, 3.
5 (…) Cette foule d'amants qui brigue sa conquête.
Molière, la Princesse d'Élide, I, 1.
DÉR. Brigueur.

Encyclopédie Universelle. 2012.