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bouillonner

bouillonner [ bujɔne ] v. <conjug. : 1>
• v. 1215; de bouillon
I V. intr.
1En parlant d'un liquide, Être agité en formant des bouillons. « la source s'élançait en bouillonnant » (Mérimée).
2Fig. Être en effervescence, s'agiter. Bouillonner de rage. Bouillonner d'idées. « Ces phrases qui bouillonnent et se pressent dans son cerveau » (Martin du Gard).
3(1901) Avoir de nombreux exemplaires invendus. Journal qui bouillonne ( bouillon, I, 3o) .
II V. tr. Froncer (une étoffe) en bouillons. Bouillonner un col. P. p. adj. « Manches bouillonnées » (Mallarmé).

bouillonner verbe intransitif (de bouillon 2) Être agité, produire des bouillons, en parlant des liquides : Source qui bouillonne. Avoir, produire à profusion quelque chose : Sa tête bouillonnait d'idées. S'agiter, être en effervescence : Mille pensées bouillonnaient en lui. Être sous l'effet d'un sentiment violent : Bouillonner d'impatience. Avoir de nombreux exemplaires invendus, en parlant d'un journal, d'une revue. ● bouillonner (synonymes) verbe intransitif (de bouillon 2) S'agiter, être en effervescence
Synonymes :
- fermenter
- se presser
bouillonner verbe transitif Faire un bouillonné.

bouillonner
v.
rI./r v. intr.
d1./d En parlant d'un liquide, former des bouillons.
d2./d Fig. S'agiter sous le coup d'une émotion forte.
rII./r v. tr. COUT Froncer en bouillons (un tissu). Bouillonner une manche.

⇒BOUILLONNER, verbe.
A.— Emploi intrans.
1. [En parlant d'un liquide, d'une matière liquéfiée] Produire des bulles gazeuses par suite d'ébullition ou de mouvement :
1. ... les deux berges qui s'élevaient presque de suite en hautes collines, le vieux monastère blotti entre la rivière et le commencement de la pente, l'eau qui blanchissait, bouillonnait et se précipitait du haut en bas du grand rapide comme dans un escalier géant.
HÉMON, Maria Chapdelaine, 1916, p. 15.
2. Au fig. Être en effervescence. Bouillonner de fureur, de colère. ,,Être agité de fureur, d'une violente colère`` (Ac. 1835-1932) :
2. Quels que pussent être les sentiments qui bouillonnaient dans mon âme, je jugeai qu'il y avait lieu de prescrire la suspension d'armes pour autant qu'on tirât encore et, tout en maintenant les positions acquises, de ne pas nous opposer aux mouvements que les troupes britanniques entreprendraient de leur côté.
DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, p. 191.
3. [En parlant d'un tissu] Présenter des plis bouffants :
3. ... la manche étoffée devra bouillonner avec excès, et même, d'abord, avec lourdeur, afin que se dégage la fragile unité de cette courbe qui ondule à peine et s'étire.
HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, p. 80.
4. [En parlant d'une publication] Avoir de nombreux invendus :
4. Les journaux bouillonnent parfois à plus de vingt pour cent de leur tirage.
DUB., 1970.
B.— Emploi trans.
1. Bouillonner une robe, une étoffe, un ruban. ,,Y faire les gros plis qu'on appelle des bouillons`` (Ac. 1835, 1878).
2. Rare. Agiter (un liquide) de façon à (y) former des bouillons :
5. Agnès s'éloigne à belles brassées, bouillonnant l'eau, rapide et technicienne.
QUENEAU, Les Enfants du limon, 1938, p. 38.
PRONONC. :[], (je) bouillonne []. Pour la transcr. avec [] mouillé cf. bouillir.
ÉTYMOL. ET HIST. — Ca 1215 (PÉAN GATINEAU, St Martin, 1814 dans T.-L. : onc puis li sans ne boillonna); 1561 fig. (J. GREVIN, Gelodacrye, p. 997 dans IGLF Litt.).
Dénominatif de bouillon; dés. -er.
STAT. — Fréq. abs. littér. :382. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 622, b) 682; XXe s. : a) 572, b) 382.
BBG. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 107. — ROMMEL (A.). Die Entstehung des klassischen französischen Gartens im Spiegel der Sprache. Berlin, 1954, p. 67.

bouillonner [bujɔne] v.
ÉTYM. V. 1215; de bouillon.
———
I V. intr.
1 (Le sujet désigne un liquide). S'agiter en formant des bouillons (A.). || Source qui bouillonne.
1 Au pied de rochers à pic, la source s'élançait en bouillonnant.
Mérimée, Carmen, I.
1.1 (…) j'apercevais mes carreaux empourprés par les reflets du laboratoire où bouillonnaient, nuit et jour, les alambics, les matras à tubulure et les cornues (…)
Villiers de L'Isle-Adam, Tribulat Bonhomet, p. 143.
Présenter des bulles sur sa surface, à la suite d'un bouillonnement.
1.2 Afin d'éviter les gerçures de ses faïences, il mêlait de la chaux à son argile; mais les pièces se brisaient pour la plupart, l'émail de ses peintures sur cru bouillonnait, ses grandes plaques gondolaient (…)
Flaubert, l'Éducation sentimentale, II, II, Pl., t. II, p. 178.
Par métaphore. || Avoir le sang qui bouillonne dans les veines. Bouillir.
2 Hérodias sentit bouillonner dans ses veines le sang des prêtres et des rois ses aïeux.
Flaubert, Trois contes, III, 1.
3 (…) des cœurs où bouillonne une jeune sève, et auxquels l'action est interdite (…)
Loti, les Désenchantées, IV, XXVI, p. 163.
2 (1561). Fig. Être en effervescence, s'agiter. Échauffer (s'), fermenter. (Le sujet désigne une personne ou une caractéristique humaine). || Bouillonner d'ardeur, de colère, de fureur. || Jeunesse qui bouillonne. || Les idées neuves bouillonnaient dans sa tête.
4 (…) Si ce jeune cerveau s'échauffe, si vous voyez qu'il commence à bouillonner, laissez-le d'abord fermenter en liberté, mais ne l'excitez jamais, de peur que tout ne s'exhale (…)
Rousseau, Émile, II.
5 Si tu savais… ! comme le son de sa voix seulement fait bouillonner en moi une vie nouvelle !
A. de Musset, André del Sarto, I, 1.
6 (…) ces phrases qui bouillonnent et se pressent dans son cerveau, il les jettera, toutes chaudes, sur le papier…
Martin du Gard, les Thibault, t. VIII, p. 103.
(Sujet n. de chose) :
7 Secouée par son angoisse, la nuit bouillonnait comme une énorme fumée noire pleine d'étincelles (…)
Malraux, la Condition humaine, p. 10.
8 Le jeu, l'amour, la bonne chère,
Bouillonnent en toi, vieux chaudron !
Baudelaire, les Fleurs du mal, les Épaves, XII, « le Monstre ».
3 (XVIIe). Former des bouillons, en parlant d'une étoffe. || Sa jupe bouillonne.
4 (1901; de bouillon, B., 3.). Imprim. Avoir de nombreux exemplaires invendus. Bouillon. || Journal qui bouillonne.
9 La Gauche devait tirer au mieux, les jours de gala, à quelques milliers d'exemplaires, dont une moitié partait en services gratuits, parlementaires, ministres et grands commis, et l'autre bouillonnait presque toute.
Raymond Abellio, les Militants, p. 81.
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II V. tr. Plisser (une étoffe) en bouillons. || Bouillonner une robe, une collerette.
tableau Verbes exprimant une idée de mouvement.
CONTR. Apaiser, calmer (se), refroidir (se).
DÉR. Bouillonnant, bouillonné, bouillonnement, bouillonneur, bouillonneux.

Encyclopédie Universelle. 2012.