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bergerie

bergerie [ bɛrʒəri ] n. f.
• v. 1220; de berger
1Lieu, bâtiment où l'on abrite les ovins. parc. Les moutons sont dans la bergerie. Les cases, les crèches d'une bergerie. Loc. fig. Enfermer, laisser entrer le loup dans la bergerie : laisser, introduire qqn dans un lieu où il peut être dangereux.
2Dans un grand magasin, Enceinte de comptoirs à l'intérieur de laquelle se tient la vendeuse.
3Poème, récit, pièce de théâtre mettant en scène les amours des bergers. églogue; bucolique, pastorale.

bergerie nom féminin (de berger) Bâtiment pour le logement des moutons. Peinture ou tapisserie à sujet pastoral et galant (XVIIe-XVIIIe s.). Poésie pastorale, de forme parfois dramatique, appelée pastourelle au Moyen Âge, inspirée par les amours des bergers. Comptoir de forme circulaire à l'intérieur duquel se trouvent les vendeurs, les présentateurs. ● bergerie (expressions) nom féminin (de berger) Familier. Faire entrer le loup dans la bergerie, introduire quelqu'un là où il peut être nuisible. ● bergerie (synonymes) nom féminin (de berger) Bâtiment pour le logement des moutons.
Synonymes :
- bercail
Poésie pastorale, de forme parfois dramatique, appelée pastourelle au Moyen...
Synonymes :
- bucolique
- églogue
- pastorale

bergerie
n. f. Lieu où l'on parque les moutons. Syn. (Acadie) tet à brebis.
|| Fig. Enfermer le loup dans la bergerie: introduire un élément dangereux là où l'on a précisément lieu de craindre sa présence.

⇒BERGERIE, subst. fém.
A.— Domaine de l'habitat.
1. Habitat animal
a) Bâtiment où l'on abrite les bêtes ovines. Les cases, les crèches d'une bergerie (ROB.) :
1. ... marchant avec précaution, il alla ouvrir la porte de l'étable, celle de l'écurie, celle de la bergerie, celle du toit à porcs...
R. BAZIN, Le Blé qui lève, 1907, p. 250.
P. métaph. La bergerie céleste (A. FRANCE, Thaïs, 1890, p. 154); cette bergerie de bateaux (J. et J. THARAUD, Paris-Saïgon dans l'azur, 1932, p. 60); ramener (qqn) à la bergerie (SARTRE, La Nausée, 1938, p. 116).
Loc. proverbiale et fam. Enfermer le loup dans la bergerie. ,,Mettre, laisser quelqu'un dans un lieu, dans un poste où il peut faire aisément beaucoup de mal`` (Ac. 1835-1932). Spéc. ,,Laisser, sans s'en douter, un amoureux auprès de celle qu'on essayait de soustraire à ses poursuites`` (DG). ,,Laisser fermer une plaie avant qu'il en soit temps, ou faire rentrer un mal qu'il fallait attirer au dehors`` (Ac. 1835, 1878).
b) P. méton. Troupeau de moutons. Une nombreuse bergerie. Les bergeries sont d'une grande ressource dans la ferme (Lar. 19e) :
2. Quand au mouton bêlant la sombre boucherie
Ouvre ses cavernes de mort,
Pâtres, chiens et moutons, toute la bergerie
Ne s'informe plus de son sort.
CHÉNIER, Ïambes, Hymne, 1794, p. 273.
2. P. anal., habitat humain
a) [Le plus souvent pour désigner une maison placée sous la conduite de qqn, tant pour le temporel que pour le spirituel] :
3. ... cela m'a paru touchant que mon nom ait un sens pour ce jeune troupeau aujourd'hui trente-cinq fois renouvelé dans la bergerie où j'ai eu douze ans [la Malgrange].
BARRÈS, Mes cahiers, t. 7, 1909, p. 319.
b) COMM. ,,Ensemble des meubles constituant les comptoirs de vente, à l'intérieur duquel se tient la vendeuse d'un grand magasin. (ROB. Suppl. 1970) ,,Les meubles de la bergerie comme ceux de la gondole sont compartimentés pour recevoir la marchandise`` (ROB. Suppl. 1970); (cf. aussi La Femme au travail, 1936).
B.— Domaine artistique
1. LITT., au plur., plus rarement au sing., vx. Pièce de poésie, de chant, de théâtre, récit ayant pour thème les amours des bergers. Les bergeries de Racan (cf. bergerade B et bergerette B 1) :
4. Il n'avait vu jusque-là les gens du peuple français qu'à travers les romans naturalistes et les théories des petits hommes de lettres contemporains, qui, au rebours de ceux du siècle des bergeries et de la Révolution, aimaient à se représenter l'homme de la nature comme un animal vicieux, afin de légitimer leurs propres vices...
R. ROLLAND, Jean-Christophe, La Foire sur la place, 1908, p. 812.
P. ext., au sing., souvent péj. Genre littéraire propre à ce type d'œuvres, style (mièvre et fade) habituel dans la poésie pastorale; ,,morceau écrit dans ce style`` (Lar. 19e-20e) :
5. Tandis que la tragédie rougissait les rues, la bergerie florissait au théâtre; il n'était question que d'innocents pasteurs et de virginales pastourelles...
CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 1, 1848, p. 370.
P. méton., iron. Conduite imitant les bergers des pastorales; passion empreinte de candeur et de niaiserie :
6. SAVERNY, riant. — Mais, pasquedieu, c'est de la bergerie que ces amitiés-là!
HUGO, Marion Delorme, 1831, p. 178.
2. ARTS PLASTIQUES. Scène galante où des bergers et des bergères tiennent les principaux rôles. Les bergeries de Watteau (cf. bergerade A) :
7. Au cours du XVIIIe siècle, on les distingue aisément [Lancret, Pater] parmi les autres peintres de fêtes galantes et de bergeries.
L. HOURTICQ, Hist. gén. de l'Art, La France, 1914, p. 257.
P. méton., domaine des arts décoratifs. Tapisserie, tenture, etc., représentant une telle scène (cf. Lar. 20e, Lar. encyclop.).
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 3e tiers XIIe s. « activité du berger » (Hist. Joseph, 170 dans T.-L.) — 1375 Bon Berger, ibid.; 2. ca 1220 « endroit où logent les moutons » (G. DE COINCY, Mir. Vierge, 223, 466, ibid.); 3. 1548 « poésie dont le thème est les amours de bergers » (T. SEBILLET, Art poetique francoys; éd. Gaiffe, 1910, p. 160, 161).
Dér. de berger; suff. -ie; à rapprocher du lat. médiév. bergaria attesté au sens 2 dès 1082 (DU CANGE t. 1, p. 638a).
STAT. — Fréq. abs. littér. :179.

bergerie [bɛʀʒəʀi] n. f.
ÉTYM. V. 1220; « activité du berger », fin XIIe de berger.
———
I
1 Lieu, bâtiment où l'on abrite les bêtes ovines. Bercail. || Les moutons sont rentrés au bercail, ils sont dans la bergerie. || Les cases, les crèches d'une bergerie. Auge, doublier, ratelier. || Bergerie d'élevage, d'engraissement.
1 Celui qui n'entre pas par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand.
Bible (Segond), Évangile selon saint Jean, X.
2 Le loup prêt à se ruer sur la bergerie, voit les bergers armés et les chiens en garde; tout affamé qu'il est, il se retire pour cette fois.
Bossuet, 1er sermon de la Pentecôte, 2.
Par métonymie. Littér., rare. Le troupeau.
3 Quand au mouton bêlant la sombre boucherie
Ouvre ses cavernes de mort,
Pâtres, chiens et moutons, toute la bergerie
Ne s'informe plus de son sort (…)
André Chénier, Iambes, II.
Loc. Enfermer le loup dans la bergerie : laisser, introduire qqn dans un lieu où il peut aisément faire du mal.
4 La crainte d'enfermer le loup dans la bergerie (…)
Mme de Sévigné, Lettres, 302, in Littré.
2 (Déb. XXe). Commerce. Ensemble des meubles constituant les comptoirs de vente, à l'intérieur duquel se tient la vendeuse d'un grand magasin. || Les meubles de la bergerie comme ceux de la gondole sont compartimentés pour recevoir la marchandise.
———
II
1 (1548). Poème, récit, pièce de théâtre mettant en scène la vie et les amours des bergers ( Berger, 2.). || Une bergerie en prose. aussi Bergerade, bergerette.Les bergeries de Racan. || Le XVIIe et le XVIIIe siècles ont été passionnés pour les bergeries. Églogue; bucolique, pastorale.
5 (…) sous ce titre : Histoire des bergeries, j'ai souvent désiré de faire un livre d'érudition et de critique où j'aurais passé en revue tous ces différents rêves champêtres dont les hautes classes se sont nourries avec passion.
G. Sand, François le Champi, Avant-propos, 14.
5.1 Saïgon leur offre sa jungle hachée d'avenues, son théâtre en carton-pâte, deux cinémas où l'on voit des crimes et des bergeries Marie-Antoinette (…)
Paul Morand, Bouddha vivant, p. 61.
La bergerie : le genre littéraire, le style propre aux « bergeries ».
6 Lorsqu'on a des personnes à faire parler en musique, il faut bien que (…) on donne dans la bergerie.
Molière, le Bourgeois gentilhomme, I, 2.
7 Tandis que la tragédie rougissait les rues, la bergerie florissait au théâtre (…)
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, I, 7.
2 Art. Scène bucolique. Bergerade. || Un peintre de bergeries.

Encyclopédie Universelle. 2012.