bénéfice [ benefis ] n. m. I ♦
1 ♦ Avantage. Le bénéfice de l'âge. ⇒ privilège. Laissons-lui le bénéfice du doute. Quel bénéfice avez-vous à mentir ? AU BÉNÉFICE DE : au profit de. Gala donné au bénéfice d'une œuvre.
2 ♦ Dr. Droit, faveur, privilège que la loi accorde à qqn. Le bénéfice des circonstances atténuantes. — Bénéfice d'inventaire : dans une succession, droit de l'héritier de ne payer les dettes que jusqu'à concurrence des biens qu'il a recueillis. Accepter une succession sous bénéfice d'inventaire. — Loc. fig. Sous bénéfice d'inventaire : sous réserve de vérification.
3 ♦ Au Moyen Âge, Concession de terres faite à ses fidèles par le roi ou le seigneur féodal.
4 ♦ Bénéfice ecclésiastique : patrimoine attaché à une fonction, une dignité ecclésiastique. Bénéfices majeurs ou consistoriaux. ⇒ abbaye, évêché. Bénéfices mineurs. ⇒ canonicat, chapellenie, 2. cure, prébende, prieuré. Jouissance, revenu d'un bénéfice. ⇒ récréance. Registre des bénéfices. ⇒ pouillé. — Par ext. Lieu de résidence du titulaire (bénéficiern. m.) d'un bénéfice.
II ♦ Par ext. (XVIIe) Gain financier réalisé dans une opération ou une entreprise. ⇒ boni, excédent, gain, profit, rapport, revenu, superbénéfice; fam. bénef. Bénéfice net, tous frais déduits. Faire, réaliser, dégager des bénéfices. — Différence entre le prix de vente et le prix de revient. Faire un bénéfice de cinq cents francs, cinq cents francs de bénéfice. — Comptab. Résultat final de l'exercice. Chiffre d'affaires et bénéfice. Impôt sur les bénéfices. Participation aux bénéfices.
⊗ CONTR. Désavantage, inconvénient, préjudice. Déficit, perte.
bénéficier bénéficier [ benefisje ] v. tr. ind. <conjug. : 7>
• 1751; tr. « pourvoir d'un bénéfice » XIIIe; lat. médiév. beneficiare
1 ♦ BÉNÉFICIER DE : profiter de (un avantage). Bénéficier d'une remise. Bénéficier des allocations familiales. Bénéficier d'un traitement de faveur. Le « ton de confidence dont j'avais bénéficié seul jusqu'à ce jour » (F. Mauriac). — Dr. Bénéficier de circonstances atténuantes, d'un non-lieu.
2 ♦ BÉNÉFICIER À : apporter un profit à. La croissance économique n'a pas bénéficié aux classes moyennes. ⇒ profiter.
⊗ CONTR. Pâtir, souffrir (de).
● bénéficier verbe transitif indirect (latin médiéval beneficiare) Tirer avantage de quelque chose, en jouir, en profiter : Bénéficier d'avantages fiscaux. Profiter à quelqu'un, à un groupe, leur être bénéfique : Les progrès économiques n'ont guère bénéficié à la région. ● bénéficier (difficultés) verbe transitif indirect (latin médiéval beneficiare) Construction Bénéficier de = tirer un profit, un avantage de (le sujet désigne la personne ou la chose qui tire profit). J'ai bénéficié de son aide. Les vendanges ont bénéficié d'un temps sec. Recommandation Éviter la construction inverse, avec la préposition à (le temps sec a bénéficié aux vendanges). Pour inverser le sujet et le complément, employer le verbe profiter : le temps sec a profité aux vendanges. ● bénéficier (homonymes) verbe transitif indirect (latin médiéval beneficiare) bénéficier nom masculin ● bénéficier (synonymes) verbe transitif indirect (latin médiéval beneficiare) Tirer avantage de quelque chose, en jouir, en profiter
Synonymes :
- jouir de
- profiter
- tirer parti
- utiliser
Contraires :
- pâtir
- perdre
- souffrir
Profiter à quelqu'un, à un groupe, leur être bénéfique
Synonymes :
- profiter
● bénéficier
verbe intransitif
En Afrique, faire des bénéfices.
● bénéficier (homonymes)
verbe intransitif
bénéficier
nom masculin
● bénéficier, bénéficière
nom
(latin médiéval beneficiarus)
Titulaire d'un bénéfice ecclésiastique.
● bénéficier, bénéficière (homonymes)
nom
(latin médiéval beneficiarus)
bénéficier
verbe
bénéficier
v. tr. ind. Tirer un avantage, un profit (d'une chose). Syn. profiter. Il a bénéficié de la situation de son père.
I.
⇒BÉNÉFICIER1, subst. masc. et adj. masc.
HISTOIRE
A.— Emploi subst. Celui qui possède un ou plusieurs bénéfices ecclésiastiques. Gros bénéficier, riche bénéficier :
• 1. De même, dans la collation de certains bénéfices ecclésiastiques, (...) c'était le supérieur, roi, pape ou seigneur, qui nommait le bénéficier.
GUIZOT, Hist. gén. de la civilisation en Europe, 1828, p. 20.
— Péj. Synon. de profiteur :
• 2. Heureux bénéficiers de la littérature,
Arrivés là [à l'Académie] par droit de primogéniture...
A. POMMIER, Crâneries et dettes de cœur, 1842, p. 37.
• 3. Nous sommes ici d'accord pour déclasser ce qu'un spectateur, un bénéficier, un héritier comme Barrès nomme « les magnifiques luttes rhénanes » et qu'il oppose à l'« ignoble pacifisme »...
A. THIBAUDET, Les Princes lorrains, 1924, p. 148.
B.— Emploi adj. (en constr. d'apposition), rare. [En parlant d'une pers.] Qui possède un ou plusieurs bénéfices ecclésiastiques :
• 4. M. Le Roi, abbé de Haute-Fontaine, (...) était (...) un janséniste modéré, éclairé, quelque peu bénéficier, plus même qu'il n'eût convenu à un Port-Royaliste austère.
SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 564.
Prononc. :[benefisje]. Étymol. et Hist. 1272 dr. médiév. « possesseur d'un bénéfice ecclésiastique » (A.N.S. 104, pièce 12 dans GDF. Compl. : Clerc beneficier); 1re moitié XIVe s. (GILLES LI MUISIS, Poésies, dans T.-L.). Empr. au lat. médiév. beneficiarius, de même sens, anno 822 (Adalhardi abb. corbejens. statuta, lib. 2, c. 17, éd. Levillain, LMA, t. 13, 1900, p. 386 dans NIERM.). Fréq. abs. littér. :13.
II.
⇒BÉNÉFICIER2, verbe.
I.— Emploi intrans.
A.— Bénéficier de qqc. [Le suj. désigne un animé ou un inanimé]
1. Vieilli. Réaliser un gain en espèces. Bénéficier de tant, bénéficier sur les marchés :
• 1. Sous le régime antérieur à 1850 notre commerce avec la Suisse bénéficiait de 36 millions de francs; désormais, nous allons perdre de plus en plus...
GOBINEAU, Correspondance [avec Tocqueville], 1851, p. 171.
Rem. Dans cet emploi, bénéficier est en constr. abs.; le compl. prép. indique la somme (de) ou la matière (sur) du bénéfice.
2. Jouir, profiter de quelque chose. Bénéficier d'une aide; faire bénéficier qqc. ou qqn de :
• 2. ... ceux qui le font [le mal], et qui en bénéficient jouissent doucement (...) du fruit de leur détestable charlatanisme...
S. DE LA MADELAINE, Théories complètes du chant, 1852, p. 64.
SYNT. Bénéficier d'un perfectionnement; bénéficier du prestige, de la sympathie, des vertus de qqc. ou de qqn; être appelé à bénéficier de.
— P. iron. Subir un désagrément :
• 3. ... une auto (...) faillit le [Sulphart] renverser. (...) Il se contenta de montrer le poing à la voiture, en hurlant des injures dont les passants seuls purent bénéficier.
DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, p. 312.
— Spéc. dans différents domaines techn.
a) COMM. et COMPTAB. [Le suj. désigne une pers., une collectivité, parfois un inanimé] Bénéficier d'avantages fiscaux (tarifs spéciaux, prêts, etc.), d'une opération spéculative, etc. :
• 4. ... ces différences dans les conditions financières des prêts handicapent l'industrie privée par rapport aux coopératives qui, au surplus, bénéficient des subventions et d'avances fiscales.
Quelques aspects de l'équipement agric. en France, 2, 1951, p. 30.
b) DR. [Le suj. désigne une pers., parfois un inanimé] Bénéficier d'un droit, d'une immunité, d'un non-lieu, d'un privilège, d'un sursis, etc. ... cette contrainte par corps dont les citoyens ne bénéficient plus (COURTELINE, Un Client sérieux, Les Balances, 1901, p. 125)
B.— Néol. [Le suj. désigne un inanimé] Bénéficier à; bénéficier à qqc. ou à qqn. Profiter à quelque chose ou à quelqu'un, lui être bénéfique :
• 5. Encore, les progrès des économies dominantes sont-ils loin de bénéficier automatiquement et nécessairement aux économies dominées.
PERROUX, L'Écon. du XXe s., 1964, p. 351.
II.— Emploi trans., HIST., vx. Bénéficier qqn. Nommer quelqu'un à un bénéfice.
Rem. Attesté dans GUÉRIN 1892, ROB.
PRONONC. :[benefisje], (je) bénéficie [benefisi]. FÉR. Crit. t. 1 1787 croit déceler une différence entre le subst. (cf.) et le verbe : ,,[Le verbe] diffère du substantif en ce que, dans celui-ci, ier n'est que d'une syllabe, et que dans le verbe il est de deux : bénéfi-cié, bénéfici-é``.
ÉTYMOL. ET HIST.
I.— XIIIe s. dr. médiév. « pourvoir qqn d'un bénéfice » (Liv. de jost. et de plet, II, XIX, § 1 dans GDF.); d'où 1547 « gratifier d'un bienfait » (BUDÉ, Instit. du Prince, ch. 53 dans HUG.); 1611, COTGR.
II.— 1751 (Encyclop. t. 2 : Bénéficier. C'est exploiter les mines avec bénéfice, avec profit); d'où av. 1867 bénéficier de « jouir de, profiter de » (Baudelaire dans Lar. 19e).
I empr. au lat. médiév. beneficiare (aliquem) « munir d'un beneficium »; II dér. sém. de bénéfice étymol. B.
STAT. — Fréq. abs. littér. :367. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 63, b) 94; XXe s. : a) 600, b) 1 105.
BBG. — Travaux (Les) de l'Ac. fr. Un nouvel index. Déf. Lang. fr. 1965, n° 27, p. 4.
1. bénéficier [benefisje] n. m. et adj.
ÉTYM. 1272; lat. médiéval beneficiarius, du lat. class. beneficium. → Bénéfice.
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♦ Hist. Possesseur d'un bénéfice ecclésiastique.
0 (…) un bénéficier qui, par intérêt temporel et tout humain, quitte son église pour passer à une autre (…)
Bourdaloue, Pensées, t. II, p. 359.
♦ Adj. || Un abbé bénéficier.
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2. bénéficier [benefisje] v.
ÉTYM. 1751; v. tr., « pourvoir d'un bénéfice ecclésiastique », XIIIe, du lat. médiéval beneficiare, du lat. class. beneficium, et facere.
❖
1 V. intr. Vx. Faire des bénéfices. || Bénéficier sur une affaire.
2 V. tr. ind. Mod. a (Sujet n. de personne). || Bénéficier de : avoir le bénéfice, l'avantage de. ⇒ Profiter, jouir. || Bénéficier de sa qualité d'étranger. || Bénéficier des avantages sociaux. || Il bénéficie de la confiance de ses chefs. || Nos appareils ont bénéficié des toutes dernières découvertes dans ce domaine.
1 Jamais autant qu'à cette époque les femmes ne bénéficièrent du merveilleux privilège qu'elles ont de paraître toujours belles à leurs contemporains, même sous leurs attifements les plus saugrenus.
Georges Lecomte, Ma traversée, I, p. 60.
2 Il m'était odieux que Michèle lui parlât à mi-voix du même ton de confidence dont j'avais bénéficié seul jusqu'à ce jour (…)
F. Mauriac, la Pharisienne, p. 51.
♦ Obtenir le bénéfice (de qqch.). || Bénéficier de circonstances atténuantes, d'un non-lieu.
3 Chaque fois qu'il y a des arrestations, il est toujours cueilli dans les premiers; mais, comme par hasard, il bénéficie toujours d'un non-lieu (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. VII, p. 296.
b (Sujet n. de chose). || Bénéficier à : apporter un profit à (qqn, qqch.). || Les progrès de la science bénéficient surtout aux pays développés.
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CONTR. Pâtir, souffrir (d'un désavantage, etc.); perdre.
Encyclopédie Universelle. 2012.