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profiteur

profiteur, euse [ prɔfitɶr, øz ] n.
• 1636; de profiter
Personne qui tire des profits malhonnêtes ou immoraux de qqch. Profiteurs de guerre. « Le plus gros profiteur du béton armé » (Aymé).

Profiteur personne qui réalise des profits scandaleux en tirant parti des conflits armés.

profiteur, euse
n. Péjor. Personne qui tire profit de tout, de façon peu scrupuleuse.

⇒PROFITEUR, -EUSE, adj. et subst.
Péjoratif
I. Adj. Qui tire d'une situation donnée avantage et profit de façon peu scrupuleuse. Tout le monde l'a cru un mari complaisant et profiteur, alors qu'il ignorait la trahison de l'épouse qu'il adorait (Arts et litt., 1936, p.30-9). Les ouvriers nantais ont les premiers franchi le barrage psychologique qui les sépare des paysans. L'image du «paysan profiteur» s'estompe (DEBATISSE, Révol. silenc., 1963, p.192).
II.Subst. Personne qui tire de quelque chose le maximum d'avantages et de profits. On trouve dans le monde beaucoup d'injustices, mais il en est une dont on ne parle jamais, qui est celle du climat. De cette injustice-là, j'ai été longtemps, sans le savoir, un des profiteurs (CAMUS, Env. et endr., 1937, p.16). Vous et moi nous ne sommes cependant que ce qu'on pourrait appeler les profiteurs de la technique. C'est nous qui nous servons des produits de la technique (GIONO, Poids du ciel, 1938, p.300).
En partic. Personne qui tire des profits scandaleux de circonstances dramatiques exceptionnelles. Blasé sur les horreurs de la guerre, l'arrière s'est ressaisi et veut vivre pour soi: nouveaux riches, ouvriers gâtés par les hauts salaires, embusqués et profiteurs (MORAND, Londres, 1933, p.63). La bourgeoisie des camps a comporté sa large part de profiteurs conscients (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p.131):
♦ Pour Haverkamp, le terme de mercanti s'appliquait expressément aux profiteurs de l'alimentation. Étiquette infâme. Pour tout l'or du monde, Haverkamp n'aurait pas voulu s'entendre traiter de mercanti.
ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p.174.
Prononc. et Orth.:[], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1636 (Fr. PEDRO SEGUIN, Diccionario español-francés ds GILI, s.v. aprovechador); rare av. 1904 (Nouv. Lar. ill.); 1921 profiteurs de guerre (MORAND, Tendres stocks, p.101). Dér. de profiter; suff. -eur2. Fréq. abs. littér.:36.

profiteur, euse [pʀɔfitœʀ, øz] n.
ÉTYM. 1636; de profiter.
Péj. Personne qui profite, tire des profits matériels de toutes choses (spécialt, en parlant des calamités, du travail d'autrui, d'un trafic malhonnête). Fricoteur, prébendier. || Profiteurs de guerre. || Le plus gros profiteur du béton armé (→ Paquet, cit. 10). || Traiter les capitalistes de profiteurs. Exploiteur. || Quel profiteur !
0 Les honnêtes mystiques du mouvement en jugent les profiteurs avec sévérité (…)
A. Maurois, Études littéraires, II, Martin du Gard, II.
Le fém. est rare.

Encyclopédie Universelle. 2012.