artisan, ane [ artizɑ̃, an ] n.
1 ♦ Personne qui exerce un métier manuel pour son propre compte, aidée souvent de sa famille, de compagnons, apprentis, etc. (rare au fém.). Le serrurier, le cordonnier sont généralement des artisans. Artisan d'art, qui fait des objets, des bibelots d'art. Atelier, boutique d'artisan. Artisan à façon. ⇒ façonnier. — Une artisane; un artisan femme; une femme artisan.
2 ♦ Fig. Auteur, cause d'une chose. Elle a été l'artisan de son malheur. « Villars avait été l'artisan de sa fortune » (Voltaire).
● artisan, artisane nom (italien artigiano, qui exerce un métier) Travailleur indépendant, qui justifie d'une qualification professionnelle et d'une immatriculation au répertoire des métiers pour l'exercice, à son propre compte, d'une activité manuelle. Personne qui pratique un métier manuel selon des normes traditionnelles. ● artisan, artisane (citations) nom (italien artigiano, qui exerce un métier) Simone de Beauvoir Paris 1908-Paris 1986 Nous considérons l'artisanat comme une des formes exemplaires de l'activité humaine. La Force de l'âge Gallimard Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 À l'œuvre, on connaît l'artisan. Fables, le Frelon et les Mouches à miel ● artisan, artisane (difficultés) nom (italien artigiano, qui exerce un métier) Genre Le féminin, quoique rare, est normal dans le sens concret : c'est une artisane spécialisée dans la restauration de poupées anciennes. En revanche, dans le sens abstrait, seul le masculin est usité : elle a été l'artisan de sa réussite. ● artisan, artisane (expressions) nom (italien artigiano, qui exerce un métier) Littéraire. Artisan du verbe, poète, écrivain. Être l'artisan de quelque chose, en être l'auteur, le responsable, la cause. Maître artisan, artisan en possession du brevet de maîtrise institué par le Code de l'artisanat. ● artisan, artisane (synonymes) nom (italien artigiano, qui exerce un métier) Être l'artisan de quelque chose
Synonymes :
- âme
- cause
- ouvrier
artisan, ane
n. (Le fém. est peu usité.) Personne qui exerce pour son propre compte un art mécanique ou un métier manuel, souvent de type traditionnel.
|| Fig. Auteur, cause de qqch. Il est l'artisan de sa fortune.
— (Prov.) à l'oeuvre on connaît l'artisan.
⇒ARTISAN, ANE, subst. et adj.
I.— Subst. masc.
A.— Personne exerçant, pour son propre compte, un art mécanique ou un métier manuel qui exige une certaine qualification professionnelle :
• 1. Ainsi, par exemple, l'artisan est plus heureux que le riche désoccupé, parce qu'il est soumis à un travail impérieux...
CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme, t. 2, 1803, p. 387.
• 2. Outre la mise en œuvre des procédés qui font l'objet de l'apprentissage, un ouvrage réussi exige de l'artisan quelque chose d'autre, (...) quelque chose qui ne s'apprend pas et qu'en désespoir de cause nous appelons le « tour de main »...
JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, p. 42.
— Rare. [Qualifié par domestique] Personne exerçant un métier manuel pour le compte d'autrui (cf. FLAUBERT, Salammbô, t. 1, 1863, p. 149).
— [Antéposé à un autre subst. qui indique la spécialisation de l'artisan, ou, plus rarement, une fonction que l'artisan ajoute à l'exercice proprement dit de son métier] Artisan serrurier, maître artisan ferronnier, artisan relieur, — forgeron, — tailleur, — coiffeur, — boutiquier.
— [Postposé à un autre subst. (qui désigne une fonction, une activité par rapport à laquelle celle d'artisan n'est que secondaire)] Des petits inventeurs-artisans (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 399).
— DR. COMM. ,,Chef ou gérant statutaire d'une entreprise immatriculée au répertoire des métiers qui justifie d'une certaine qualification professionnelle et prend part personnellement à l'exécution du travail. (...) Le titre d'artisan ou de maître artisan (...) est conféré par la Chambre des Métiers sur décision d'une commission de qualification ou de la Commission nationale des Métiers`` (BARR. 1967).
SYNT. Admirable, délicat, grand, habile, honnête, humble, médiocre, merveilleux, modeste, obscur, pauvre, simple artisan; artisan capable, habile, industrieux, laborieux, méticuleux, obscur, talentueux, timide; atelier, corporation, œuvre, travail d'artisan.
— Emplois styl. partic.
a) [Introd. par l'art. déf. et gén. précédé d'un adj. mélioratif] Dieu. La perfection de l'artisan divin (MARITAIN, Humanisme intégral, 1936, p. 42), la gloire du Sublime Artisan (J. ROSTAND, La Genèse de la vie, 1943, p. 24).
b) Arch. Artiste (cf. infra I B 2) :
• 3. Déjà qualifiés du titre de comédiens du Roy, ils travaillaient à s'affranchir du tribut humiliant qu'ils payaient à la confrérie. Elle subsistait toujours, en effet, sinécure joyeuse, réunion d'artisans débauchés, qui s'enivraient et s'engraissaient aux frais du théâtre.
SAINTE-BEUVE, Tableau hist. et crit. de la poésie fr. et du théâtre fr. au XVIe s., 1828, p. 255.
Rem. 1. Attesté ds Lar. 19e, LITTRÉ, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill., DG, ROB. et QUILLET 1965 avec la mention ,,vieilli``. ROB. précise qu'il eut ce sens jusqu'au XVIIIe s. 2. Oppos. artisan/artiste. ,,Les deux mots [artisan et artiste] ont été synon. jusqu'à la fin du XVIIe s.; de nos jours, artiste appliqué à celui qui pratique un métier manuel est un compliment, parfois ironique : Artiste capillaire.`` (BÉNAC 1956). De même, artisan qualifiant un peintre, un sculpteur, un musicien, peut avoir une valeur dépréc. (cf. artiste) : vers d'artisan-poète (L. VEUILLOT, Les Odeurs de Paris, 1866, p. 91).
B.— Au fig.
1. Celui qui réalise une chose (souvent avec une idée de patience, de minutie, de dextérité); auteur d'une chose :
• 4. ... et lorsque maintenant sa vie est semée de jouissances, lorsqu'il [l'homme] peut compter chacun de ses jours par quelques douceurs, il a le droit de s'applaudir et de se dire : « C'est moi qui ai produit les biens qui m'environnent; c'est moi qui suis l'artisan de mon bonheur; (...) ».
VOLNEY, Les Ruines, 1791, p. 43.
— Plus rarement (avec une nuance dépréc.). Celui qui provoque quelque chose, qui est la cause de quelque chose :
• 5. Ce qu'il y avait peut-être encore en lui [mon chagrin] de plus cruel, c'est que j'en fusse moi-même l'artisan conscient, volontaire, impitoyable et patient.
PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, p. 610.
— Rare. Ce qui provoque quelque chose :
• 6. Quand ce n'est pas par émiettement, c'est par éboulement que périssent les édifices de terre. L'eau est leur principal artisan de destruction.
VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géogr. hum., 1921, p. 153.
2. Artisan de la parole, artisan de mots (BENDA, La France byzantine, 1945, p. 166), artisan du verbe (BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve, 1939, p. 381), artisan d'idées (VALÉRY, Regards sur le monde actuel, 1931, p. 210). Celui qui sait manier les mots, les idées, qui en possède les techniques, qui sait les agencer, les rapprocher habilement, les ordonner avec minutie.
II.— Subst. fém.
A.— Femme qui exerce un métier artisanal :
• 7. Le plus grand prince, avec tous ses trésors, ne saurait acheter l'amour que l'artisane, la villageoise donne gratis au jeune artisan ou au jeune villageois.
RENAN, Drames philos., L'Eau de jouvence, 1881, III, 2, p. 478.
Rem. Noter toutefois que la notion de pers. travaillant pour son propre compte semble moins nette qu'au masculin.
— Rare, vx. Femme d'un artisan (cf. LITTRÉ, rem.)
B.— Au fig. :
• 8. Mais c'est à cause de cela aussi que je marquais à mon tour dans un précédent journal qu'une fois la conversion pleinement accomplie, c'est une forme de sainteté qui se substitue à la pensée : plus précisément, jointe désormais et comme adhérente à notre vie quotidienne, la pensée est toute requise par ce travail du modelage intime; — et, à son plan de ce travail, l'introspection, telle que j'ai essayé de la définir, reste, d'un point de vue chrétien, une précieuse artisane.
DU BOS, Journal, 1927, p. 171.
Rem. 1. Attesté ds BESCH. 1845, Lar. 19e, LITTRÉ (avec la mention : ,,Dans les anciens dictionnaires, on trouve noté que artisane ne se dit qu'au figuré : La sagesse est l'artisane de toute chose``), GUÉRIN 1892 (qui le note comme néol.), Nouv. Lar. ill., Ac. 1932, ROB., QUILLET 1965. 2. La forme artisanote est rare et pop. : ,,(...) il en passait de ces effrontées artisanotes`` (P. ARÈNE, Vers la calanque, 1896, p. 102).
III.— Adjectif
A.— Composé d'artisans, relatif à l'artisan :
• 9. On avait cru trop facilement, dans le principe, qu'on parviendrait à transformer des familles urbaines et artisanes en familles d'agriculteurs, et qu'avec la terre et les outils donnés, on en ferait de petits fermiers, vivant de leurs produits et pouvant en outre payer un bail à la société.
DU CAMP, En Hollande, 1859, p. 195.
B.— Digne d'un artisan, c'est-à-dire d'une personne qui effectue son travail avec beaucoup de soin et de minute :
• 10. J'y ai renoncé en faveur de la phrase excellente d'Odette elle-même à Guenne : « Il faut vivre dans un cercle dont le diamètre est très proche de soi », — phrase qui a l'avantage d'éclairer en fournissant tout ensemble l'explication et la justification, la phrase de La Bruyère, et ces deux épigraphes ont un sérieux, une dignité, je ne sais quel caractère de probité toute artisane qui vont si parfaitement à Odette qu'il ne faut rien ajouter.
DU BOS, Journal, 1928, p. 116.
Rem. D'apr. notre docum., cet adj. semble ne s'employer qu'au féminin.
PRONONC. ET ORTH. :[]. Enq. ://. FÉR. 1768 a pour le fém. une orth. artisanne (v. aussi BESCH. 1845). Les mots en -an ont d'abord formé leur fém. en [-], puis, après dénasalisation de [] (avant le XVIe s., v. FOUCHÉ t. 2 1958, p. 386), en [a-]. Corrélativement on a écrit -anne et, dans les mots apparus postérieurement à la dénasalisation de [], -ane. Forment leur fém. en -ane tous les mots en -an ds Ac. 1935, et notamment artisan (entré dans la lang. au XVIe s.), excepté paysan et rouan (THIM. 1967, p. 254 et THIM. Code 1970, p. 45). L'orth. proposée par FÉR. 1768 n'a de sens que s'il s'agit de généraliser, arbitrairement, les fém. en -anne. Et, de fait, il écrit par ex. courtisanne, à côté il est vrai de courtisane. Pour le même corpus (Ac. 1935), THIM. 1967, p. 254, indique en ce qui concerne la dérivation : ,,la consonne nasale n'est jamais doublée``, excepté dans les familles an, tyran, tan, van, ahan, chouan, pan, paysan et, irrégulièrement, dans les familles ban et ruban. Artisanal, artisanat et artisanerie, s'ils ne figurent pas tous dans le corpus de Thimonnier (Ac. 1935 n'a que artisanat), sont cependant conformes à la règle.
ÉTYMOL. ET HIST.
A.— Subst. 1. 1546 artizan « celui qui exerce un art manuel » (RABELAIS, Tiers liv. ch. I ds GDF. Compl. : Artizans de tous mestiers); 1563 (B. PALISSY, Recepte véritable à Mgr le mareschal de Montmorancy ds Dict. hist. Ac. fr.); 2. 1560 artizant « artiste, écrivain » (DU BELLAY, Sonnets divers, 31, éd. Chamard, II, 280 ds HUG. : Les artizants qui les premiers seront En marbre, en table, aux chansons et au livre); 1575 artisan (BAÏF, Amours de Meline, L. I, [I, 16] ds HUG.) — 1735 (DU BOS, Réflexions critiques sur la Poésie et sur la Peinture, I, p. 4 ds BRUNOT t. 6, p. 682); 3. 1658 fig. (BALZAC, Aristippe, disc. II ds Dict. hist. Ac. fr. : Les courtisans sont la matière, et le prince l'artisan, qui peut bien rendre cette matière plus belle, mais non pas meilleure qu'elle n'est).
B.— Adj. 1577 (R. BELLEAU, Berg. 1re j., f° 14 v° ds GDF. Compl.).
Empr. à l'ital. artigiano (SAR., 19; NYROP t. 1, § 43; SAIN. Lang. Rab., 55; WIND, 143; KOHLM., 29; BRUNOT t. 2, 109) attesté au sens 1 dep. le XVe s. (PIOVANO ARLOTTO [1396-1484], Motti e facezie del Piovano Arlotto, 173 ds BATT.); l'ital. est dér. de arte « art » avec le suff. -igiano (lat. - + -), DEI. Pour les rapports entre artisan et artiste, v. artiste et BRUNOT loc. cit.).
STAT. — Fréq. abs. littér. :678. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 911, b) 500; XXe s. : a) 1 038, b) 1 212.
BBG. — BARR. 1967. — Bible 1912. — CAP. 1936. — COHEN 1946, p. 45. — FOULQ.-ST-JEAN 1962. — GOUG. Mots t. 2 1966, p. 70. — JOSSIER 1881. — LACR. 1963. — Lar. comm. 1930. — LEMEUNIER 1969. — MARCEL 1938. — Mét. 1955. — NOËL 1968. — PUJOL 1970. — ROMEUF t. 1 1956. — SAR. 1920, p. 19. — SUAVET 1970. — WIND 1928, p. 143, 200, 201.
1. artisan [aʀtizɑ̃] n.
ÉTYM. 1546, artizan; de l'ital. artigiano, de arte « art », lat. ars.
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1 Celui, celle qui exerce une technique traditionnelle, un métier manuel demandant une qualification professionnelle, et qui travaille pour son propre compte, aidé souvent de sa famille, de compagnons, d'apprentis, etc. || Le serrurier, le cordonnier, le boucher, le boulanger sont généralement des artisans. || Artisan d'art, qui fait des objets d'art (au sens esthétique et moderne de art). || L'atelier, la boutique d'un artisan. || Ouvrage d'un artisan. || Le chef-d'œuvre des artisans d'autrefois. || Corporation d'artisans. || Un artisan travaillant à façon. ⇒ Façonnier. || Habile, excellent artisan. || L'artisan, opposé à l'artiste (cit. 7; → Artisanat, cit. 2). || Femme d'artisan. — Artisans outilleurs (cit. 1). || Artisan coiffeur, artisan tailleur. || Artisan taxi : personne exploitant un taxi à titre individuel (par oppos. aux taxis de compagnies).
1 Pantagruel (…) transporta une colonie d'Utopiens (…) artisans de tous métiers et professeurs de toutes sciences libérales.
Rabelais, le Tiers Livre, I.
2 Nul artisan n'est agrégé à aucune société, ni n'a ses lettres de maîtrise sans faire son chef-d'œuvre.
La Bruyère, Disc. de réception à l'Acad., Préface.
3 J.-C. passe trente ans de sa vie dans la boutique d'un artisan.
Fénelon, Télémaque, XVIII, 246.
4 Les matières premières qu'on travaille dans les manufactures passent par bien des artisans et par bien des marchands avant d'arriver aux consommateurs (…)
Condillac, le Commerce et le Gouvernement, II, 8.
4.1 Chez l'artisan on s'amuse d'une autre manière : pour se délasser de ses travaux journaliers, un ébéniste, un doreur, un tourneur, enfin un homme qui travaille toute la semaine depuis sept heures du matin jusqu'à huit du soir, aura quelquefois l'idée de mettre chez lui du papier frais, ou de repeindre son plafond, ou de mettre son carreau en couleur.
Ch. Paul de Kock, la Grande Ville, t. I, p. 233.
5 Presque toutes les associations (du moyen âge) étaient formées par les artisans. Les marchands, beaucoup moins nombreux, s'étaient réunis en un très petit nombre de corps (…)
Ch. Seignobos, Essai d'une hist. comparée des peuples d'Europe, p. 161.
6 L'individualisme naturel (…) de l'artisan ou du paysan propriétaire (…)
André Siegfried, l'Âme des peuples, I, 3, p. 24.
♦ Dr. || Artisans et travailleurs indépendants. — Appos. || Maître artisan. || Compagnons et apprentis d'un maître artisan.
7 (…) la définition légale de l'artisan (telle qu'elle résulte de la loi du 26 juillet 1925 et de textes ultérieurs) comporte quatre éléments essentiels :
Il faut : 1o que l'artisan exerce le travail personnellement et à son compte; 2o qu'il justifie de sa capacité professionnelle par un apprentissage préalable ou un exercice prolongé du métier; 3o qu'il assume seul la direction du travail; 4o qu'il n'ait comme collaborateurs que les membres de sa famille, et des compagnons ou apprentis en un nombre n'excédant pas cinq unités.
G. Pirou et M. Byé, Traité d'économie politique, t. I, p. 178.
♦ (En parlant d'une femme). || Elle est artisan en poterie. || Une jeune femme artisan. ⇒ Artisane.
➪ tableau Noms de métiers.
2 (Jusqu'au XVIIIe) Anciennt. Personne qui pratique un art (I.), une technique, même esthétique (cet emploi cumule les sens de artisan [1. artisan] et de artiste).
8 Ces grands artisans de la parole, ces premiers maîtres de l'éloquence française.
La Bruyère, Disc. de réception à l'Acad., 15 juin 1693.
REM. La distinction nette entre artisan et artiste est relativement récente (→ Art); mais dès le XVIIIe siècle, l'usage ne confondait plus les sens :
9 (…) en 1762, l'Académie trancha : Artiste : « celui qui travaille dans un art où le génie et la main doivent concourir : un peintre, un architecte sont des artistes ». L'artisan est « un ouvrier dans un art mécanique, un homme de métier ».
F. Brunot, Hist. de la langue franç., t. VI, p. 682.
10 En 1711, le Dict. de Trévoux définit encore artiste : celui qui excelle dans les arts mécaniques qui supposent de l'intelligence. On dit d'un bon cordonnier que c'est un bon artisan, et d'un habile horloger que c'est un grand artiste.
F. Brunot, Hist. de la langue franç., t. VI, p. 682.
3 Fig. Auteur, personne qui est la cause de (une chose, une situation, une condition), avec une idée de persévérance, de patience. || Être l'artisan de son bonheur, de son malheur, de sa fortune. ⇒ Auteur, cause, ouvrier.
11 Nos biens, comme nos maux, sont en notre pouvoir (…)
Chacun est artisan de sa bonne fortune.
Mathurin Régnier, Satires, XIII.
12 Villars avait été l'artisan de sa fortune (…)
Voltaire, le Siècle de Louis XIV, 18.
13 Tu veux qu'on t'applaudisse et qu'on te récompense,
Artisan de la guerre, affreux conspirateur.
Voltaire, Catilina, IV, 4.
♦ ☑ Prov. À l'œuvre on connaît l'artisan (La Fontaine, I, 21) : on connaît le mérite d'un homme à ce qu'il fait.
♦ (En parlant des choses). || Le vent est l'artisan de l'érosion.
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DÉR. Artisanal, artisanat, artisane, artisanerie. — V. 2. Artisan.
HOM. 2. Artisan.
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2. artisan, ane [aʀtizɑ̃, an] adj.
ÉTYM. 1577; ital. artigiano.
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♦ Littéraire.
1 Qui est composé d'artisans. || Familles artisanes. Qui concerne l'artisan. || Une habileté artisane.
2 Qui est digne d'un artisan, d'une personne qui travaille avec dextérité et minutie.
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HOM. 1. Artisan.
Encyclopédie Universelle. 2012.