anaphore [ anafɔr ] n. f.
• 1557; lat. gramm. anaphora, mot gr.
♦ Rhét. Répétition d'un mot en tête de plusieurs membres de phrase, pour obtenir un effet de renforcement ou de symétrie. — Ling. Reprise d'un segment de discours (antécédent) par un mot anaphorique.
● anaphore nom féminin (latin anaphora, du grec anaphora, action d'élever) Reprise du même mot au début de phrases successives. (Exemple :Mon bras qu'avec respect toute l'Espagne admire, / Mon bras qui tant de fois a sauvé cet empire [Corneille].) Processus par lequel un segment du discours (dit anaphorique) renvoie à un autre segment (dit antécédent) apparu dans le même contexte. (Les anaphoriques renvoient au contexte linguistique et non, comme les déictiques, à la réalité extralinguistique. Ainsi le démonstratif ce a un emploi déictique dans Ce livre est beau et un emploi anaphorique dans Il y a un livre sur la table ; je veux ce livre.) Partie centrale de la liturgie orthodoxe, au cours de laquelle se fait la consécration eucharistique.
anaphore
n. f.
d1./d RHET Répétition d'un mot ou d'un groupe de mots au début de plusieurs phrases successives, pour insister sur une idée, produire un effet de symétrie.
d2./d LING Dans le discours, reprise d'un segment d'énoncé par un mot qui y renvoie (souvent un pronom).
⇒ANAPHORE, subst. fém.
A.— LINGUISTIQUE
1. RHÉT. Procédé visant à un effet de symétrie, d'insistance, etc., par répétition d'un même mot ou groupe de mots au début de plusieurs phrases ou propositions successives. Synon. épanaphore; anton. épistrophe :
• L'Anaphore qui est une répétition à l'initiale se distingue de l'Épistrophe qui est une répétition « à la fin des périodes de l'oraison ».
LE HIR 1960, p. 109.
2. P. ext., GRAMM. Procédé consistant à rappeler un mot ou groupe de mots précédemment énoncé par un terme grammatical.
Rem. Attesté ds Ac. t. 1 1932, MAR. Lex. 1951.
B.— MÉD., vx. Vomissement.
Rem. Attesté ds Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.
C.— THÉOL. ,,Grande prière eucharistique de la messe du rit grec dit de saint Jean Chrysostome.`` (MARCEL 1938).
Rem. Attesté également ds Gde Encyclop., GUÉRIN 1892, Lar. encyclop., QUILLET 1965.
Prononc. :[].
Étymol. ET HIST. — 1. 1521 rhét. anaphora « répétition de mêmes mots en tête de phrases qui se suivent » (FABRI, Art de Rhetorique, 1. II, p. 128 ds HUG. : Anaphora, c'est quant d'un mot ou deux plusieurs vers sont commencez); anaphore (ID., op. cit., liv. 6, f° 62 r° ds GDF. Compl.); 1877 gramm. gr. (LITTRÉ Suppl. : Anaphore. Expression d'une relation, [Rev. critique, 13 janv. 1877]); 1932 (Ac. : Anaphore. Figure qui consiste à rappeler par un moyen grammatical une idée déjà exprimée); 2. 1838 méd. (Ac. Compl. 1842 : Anaphore. Evacuation par le haut, vomissement). — Lar. 20e; 3. 1885 théol. (Gde Encyclop. : Anaphore. Partie de la liturgie correspondant, en l'Eglise grecque, au canon de la messe de l'Eglise romaine. Les Grecs donnent aussi ce nom au volume qui comprend la liturgie de la communion); encore noté ds Lar. encyclop.; 4. 1885 astron. (Ibid. : Anaphore. Seconde maison céleste qui donne aux astrologues leurs présages pour les biens immeubles); unique attest.
1 empr. au lat. anaphora rhét., DIOMÈDE (IVe s.), Gramm. I, 445, 12 ds TLL s.v., 17, 74 : secunda anaphora per quam elocutio non convenienter respondens ad aliud refertur occulte; transcription du gr. [ au sens de « en arrière »] attesté comme terme de gramm. « sens relatif d'un pronom », APOLLONIUS DYSCOLE, Pron. 264, 289 ds BAILLY; 2 emploi méd. développé sous l'influence de l'adj. anaphorique, terme méd.; 3 empr. au gr. chrét. [ au sens de « en haut »] : littéralement « action d'élever, d'offrir » d'abord attesté au sens de « offrande d'un sacrifice à Dieu », Septante, Ps. L, 19 ds BAILLY [Vulgate : tunc acceptabis sacrificium justiciae], Messe de Saint-Jean Chrysostome ds CABROL et LECLERQ, Dict. archéol. chrét. et liturgie, I2, 1924, p. 1898 : [Vulgate : oblatio offertur], puis au sens de partie centrale, sacrificielle de la messe (en Égypte, chez les Syriens, les monophysites, les Maronites, à Constantinople et dans le monde byzantin), correspondant au canon romain (Liturgie de St Jean Chrysostome ds CABROL et LECLERQ, loc. cit. : , , ); 4 empr. au gr. « action de s'élever, ascension » cont. astron. (PROCLUS DIADOQUE, Ptol. p. 157 ds BAILLY); lat. anaphora (PLINE, Nat. 7, 160 ds TLL s.v., 17, 70).
BBG. — Archéol. chrét. 1924. — BACH.-DEZ. 1882. — BÉL. 1957. — BÉNAC 1956. — BÉNAC Dissert. 1949. — BOISS.8. — BOUILLET 1859. — DEM. 1802. — Foi t. 1 1968. — MAR. Lex. 1933. — MAR. Lex. 1961 [1951]. — MARCEL 1938. — MORIER 1961. — SPRINGH. 1962.
anaphore [anafɔʀ] n. f.
ÉTYM. 1557; lat. gramm. anaphora, mot grec.
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♦ Rhét. Répétition d'un mot en tête de plusieurs membres de phrase, pour obtenir un effet de renforcement ou de symétrie. Ex. :
0 Rome, l'unique objet de mon ressentiment;
Rome, à qui vient ton bras d'immoler mon amant;
Rome, qui t'a vu naître et que ton cœur adore;
Rome enfin que je hais, parce qu'elle t'honore.
Corneille, Horace, IV, 5.
♦ Ling. Reprise d'un segment de discours antécédent par un mot qui y renvoie (ex. : de l'argent, j'en ai).
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DÉR. Anaphorique.
Encyclopédie Universelle. 2012.