Akademik

alluchon

alluchon [ a(l)lyʃɔ̃ ] n. m.
• 1425; dimin. dial. de aile; cf. aleron « aileron »
Dent d'engrenage adaptable à une roue.

⇒ALLUCHON, ALICHON, ALOCHON, subst. masc.
A.— ,,Petite planche de bois sur laquelle tombe l'eau qui fait tourner la roue d'un moulin.`` (CHESN. 1857). ,,On dit aussi (...) ailerons.`` (CHABAT t. 1 1875).
Région. Alochon :
1. J'aimerais mieux casser tous les alochons de mon moulin qu'un doigt à ce monsieur... Ce sont les petits ails, les morceaux de bois qui sont à cheval sur la roue et que l'eau pousse pour la faire tourner. (G. Sand).
L. VINCENT, La Langue et le style rustiques de George Sand dans les « Romans champêtres », 1916, p. 118.
B.— TECHNOL. ,,Dent d'une roue d'engrenage, ne faisant pas corps avec la couronne.`` (CHESN. 1857) :
2. Les bois durs non traités permettent d'équiper les roues à dentures amovibles : les alluchons se montent alors dans des alvéoles ménagées dans la couronne de la roue.
J. CAMPREDON, Le Bois, 1948, p. 130.
Prononc. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[]. Pt ROB. donne également la possibilité d'une prononc. avec [l] double. — Rem. LAND. 1834 transcrit le mot avec [l] double. 2. Forme graph. — Il y a hésitation ds les dict. entre les formes alluchon et alichon, mais avec une préférence pour la 1re ds les dict. mod. Alluchon ds Ac. 1798-1932, DG, ROB., QUILLET 1965, Pt ROB. et Pt Lar. 1968; alichon ds QUILLET 1965 (les 2 formes sont citées par BESCH. 1845, LITTRÉ, GUÉRIN 1892 et Nouv. Lar. ill.).
Étymol. ET HIST. — 1. a) 2e moitié XIIIe s. halichon « pièce de bois », prob. « petite planche » (Dit des Taboureurs ds Jongleurs et Trouvères, textes des XIIIe et XIVe s. publ. par A. Jubinal ds T.-L., s.v. aluchon : C'il truevent chiés lor pere ne halichon ne pel Et il pueent trouver le cercle d'un boissel, Entr'aus font un tabour a sarpe ou a coutel), le cont. ne permet pas de préciser le sens; b) 1676 alichon « aube de la roue d'un moulin à eau » (A. FÉLIBIEN, Des Principes de l'archit., s.v. aileron : On dit les ailerons d'une rouë de moulin à eau, qui sont les planches de bois sur lesquelles l'eau tombant fait tourner la rouë. Ils s'appellent aussi alichons ou volets); 2. a) 1425 alleuchon « pièce de bois dans un moulin », prob. « dent de la roue qui s'engrène sur la lanterne » (A. N. JJ 173, pièce 310 ds GDF. Compl. : Icelui Rebin dist qu'il venoit dudit moulin de faire des alleuchons), cité ds T.-L. au sens 1 b « aube » et ds GDF. Compl. et DU CANGE comme « dent d'une roue d'engrenage », attest. isolée; b) 1611 allochons « dents d'une roue d'engrenage » (COTGR. : Allochons d'un rouët. The teeth, or toothing of a wheele, in a clock, etc.); 1676 alichon « id. » (A. FÉLIBIEN, op. cit., s.v. herisson : chevilles de bois ou Alichons [...] remettre des Alichons, ou des dents aux Rouëts); 1690 alluchon (FUR.).
Dér. du lat. ala « aile »; suff. -ichon; aile et aileron. L'évolution sém. qui fait passer du sens de « palette, planchette » donc « objet plat » (cf. aube de alapa prob. « paume de la main » puis « soufflet ») au sens de « dent » donc « objet en saillie » s'explique si l'on considère que la planchette soumise à la force de l'eau peut être disposée en saillie sur la circonférence de la roue comme une dent d'engrenage et que l'influence de aileron, qui désigne des parties en saillie d'un ensemble plus grand, a pu jouer (cf. a. fr. aleron ou alleron « partie saillante sur une selle » et terme d'archit. ds GAY t. 1 1887, s.v.); alichon aurait alors désigné toute pièce de bois en saillie assemblée sur la roue, que ce soit dans le plan du rayon (« aube ») ou sur le côté de la roue (« dent qui s'engrène dans la lanterne »). Les formes alluchon, alleuchon, allochon semblent faire difficulté; on peut supposer qu'un l vélaire (d'ailleurs gén. donné sous la graphie ll) a pu modifier la voyelle i, la forme aleuba pour aube en lat. médiév. (ds DU CANGE s.v.) et des mots comme affubler (var. affeubler ds GDF.) d'un lat. affibulare confirmant cette évolution phonét.; on peut également faire le rapprochement avec des formes comme alloissier pour alisier dont le bois servait à faire des dents d'engrenages (cf. GAY t. 1 1887, s.v. alloissier). Noter aussi l'hyp. d'une orig. partic. pour alluchon d'apr. alapione, alipione formes dér. du lat. alapa (H. Schuchardt ds Z. rom. Philol., t. 31, pp. 721-725, EWFS2). Le rattachement de alluchon à l'a. fr. allochier « ébranler » (Gamillscheg, ibid., t. 43, p. 521, hyp. non reprise par EWFS2) fait difficulté du point de vue sém. Le rattachement de allochon, alluchon à loquet (DG) n'est satisfaisant ni sémantiquement, ni phonétiquement.
BBG. — BÉL. 1957. — BOISS.8. — BOUILLET 1859. — CHABAT t. 1 1875. — CHESN. 1857. — JOSSIER 1881. — PRÉV. 1755.

alluchon [alyʃɔ̃] ou alichon [aliʃɔ̃] ou alochon [alɔʃɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1425, au sens 1. (sur une roue de moulin); halichon « planche » fin XIIIe; dimin. dial. de aile. Cf. aleron « aileron ».
1 Techn. Dent d'engrenage adaptable à une roue à denture amovible.
2 (1676). Régional. Aube d'un moulin à eau.

Encyclopédie Universelle. 2012.