alisier [ alizje ] n. m. VAR. alizier
• 1235; de alise
♦ Variété de sorbier (rosacées), produisant les alises. « l'odeur aigre des sèves [...] le long des troncs des alisiers sauvages » (Giono).
● alisier ou alizier nom masculin (de alise) Rosacée arbustive du genre sorbus dont on cultive en France quatre espèces : l'allouchier, aux feuilles blanches en dessous, qui fournit un bois de tournerie ; l'alisier torminal, dont le bois prend un beau poli et dont le fruit blet (alise) donne une eau-de-vie ; le cormier, ou sorbier domestique, d'usages analogues ; enfin le sorbier des oiseleurs, ornemental, aux beaux fruits rouges.
⇒ALISIER, ALIZIER, subst. masc.
BOT. Arbre de la famille des Rosacées qui porte des alises et dont le bois est très recherché pour les ouvrages de tour, d'ébénisterie, de lutherie, etc. :
• 1. « Le versant méridional où la maison est bâtie est couvert d'un bois d'oliviers, d'aliziers, de chênes verts, de frênes, qui alors faisait partie du parc de l'évêque d'Uzès... etc. »
Ch.-A. SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 455.
• 2. Et quand le jour viendra d'aller dans votre terre
Se mêler au fécond et végétal mystère,
Faites que mon cœur soit une baie d'alisier,
Un grain de genièvre, une rose au rosier,
Une grappe à la vigne, une épine à la ronce,
Une corolle ouverte où l'abeille s'enfonce...
A. DE NOAILLES, Le Cœur innombrable, La Nature et l'homme, 1901, p. 59.
• 3. La longue prairie commençait à trente mètres du château, montait doucement, suivait la courbe de la forêt, dévalait la pente de l'autre côté de la colline, au delà d'un alizier, découpé en plein ciel. Aucun rayon ne touchait encore l'alizier, ni les chênes qui veillaient à la lisière du bois.
R. BAZIN, Le Blé qui lève, 1907, p. 209.
Rem. Syntagmes désignant des espèces et variétés d'alisiers : alisier des bois (appelé aussi aigretier, tormigue; écorce cultivée comme remède contre la dysenterie); alisier alouche (fleurs blanches, fruits d'un beau rouge); alisier de Fontainebleau, alisier alemanchier (cultivés comme arbres d'agrément et d'utilité).
Prononc. :[alizje]. PASSY 1914 note la 2e syllabe mi-longue : -li'-.
Étymol. ET HIST. — 1. 1180-85 bot. alïer (RAOUL DE CAMBRAI, 2103 ds T.-L., s.v. aliier. Hons sans mesure ne vaut un alïer), en a. fr. seulement; le mot est encore répandu dans les dial. (cf. E. ROLLAND, Flore pop., V, p. 119); 2. 1235 alisier (HUON DE MÉRY, Tournoiement de l'Antechrist, 59, Tarbé ds QUEM. t. 1 1959 : Lances d'alisier); 1599-1603 alizier (Olivier de Serres).
1 dér. du subst. a. fr. alie, alise; 2 dér. du subst. a. fr. alis, alise; suff. -ier servant à désigner un arbre, surtout fruitier.
STAT. — Fréq. abs. litt. :26.
BBG. — BARB.-CAD. 1963. — BÉL. 1957. — BOISS.8. — BRARD 1838. — CHABAT t. 1 1875. — Comm. t. 1 1837. — DUMAS 1965 [1873]. — Lar. mén. 1926. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — NYSTEN 1814-20. — PRÉV. 1755.
ÉTYM. 1235; alïer, v. 1180; de alise.
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♦ Arbre de la famille des Rosacées (nom sc. : aria), variété de sorbier qui produit des alises et dont le bois est recherché en ébénisterie. || Alisier blanc. ⇒ Allouchier.
1 (…) l'odeur aigre des sèves que la chaleur faisait éclater dans des fentes le long des troncs des alisiers sauvages.
J. Giono, le Hussard sur le toit, p. 21.
2 Une seule lune brille à l'heure où je t'attends sous le grand alisier. Les fleurs blanches de l'arbre sont éclairées en plein par sa lumière violette.
Monique Wittig, le Corps lesbien, p. 178.
➪ tableau Noms d'arbres, arbustes et arbrisseaux.
Encyclopédie Universelle. 2012.