alèse ou alaise [ alɛz ] n. f.
• aleize 1419; l'alaize, coupure fautive de la laize → laize, lé
1 ♦ Pièce de tissu (parfois imperméable) que l'on place dans un lit pour protéger le matelas.
2 ♦ Planche qu'on ajoute à une autre pour élargir un panneau.
● alaise ou alèse nom féminin (de la et ancien français laze, largeur, du latin latus, large) Drap replié en quatre placé sous le siège des alités pour protéger le drap de dessous. Pièce de caoutchouc ou d'étoffe doublée de caoutchouc que l'on place sous le drap de dessous d'un lit pour protéger le matelas. Petite pièce de bois fixée sur le chant d'une menuiserie ou d'un panneau. ● alaise ou alèse (difficultés) nom féminin (de la et ancien français laze, largeur, du latin latus, large) Orthographe Les trois orthographes sont correctes. Alaise est la plus courante. → alaise → alaise ● alaise ou alèse (homonymes) nom féminin (de la et ancien français laze, largeur, du latin latus, large) à l'aise locution alaise nom féminin alèse nom féminin alèse forme conjuguée du verbe aléser alèsent forme conjuguée du verbe aléser alèses forme conjuguée du verbe aléser
⇒ALÈZE, ALÈSE, ALAISE, subst. fém.
A.— Lang. cour. et domaine de la méd. Pièce de tissu ou de caoutchouc interposée entre la personne alitée et le drap inférieur de manière à préserver ce dernier des excrétions organiques :
• 1. ... elle [la sœur] tire prestement de dessous le corps, changé de place, l'alèse souillée...
E. et J. DE GONCOURT, Sœur Philomène, 1861, p. 7.
• 2. Alèze en tissu imperméable pour la nuit, avec tube d'écoulement central traversant le lit.
COLLIN, Catalogue d'instruments de chirurgie, 1935, p. 433.
B.— Spécialement
— ARCHIT. Pièce métallique servant de raccord entre le toit et un châssis tabatière ou une souche.
Rem. Attesté ds Lar. 3.
— HORTIC. Lien végétal servant à fixer une jeune branche dans une position déterminée.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén.
— MENUIS. Planche de faibles dimensions emboîtée dans une autre pour élargir celle-ci :
• 3. ... les entailles faites sur sapin alaisé en chêne sont considérées comme sur sapin, la largeur de l'alaise restant la même [pour le métré].
E. ROBINOT, Vérification, métré et pratique des travaux du bâtiment, t. 2, 1928, p. 164.
Rem. Noter l'expr. adj. alaisé en qui semble signifier « élargi par des alaises de » :
• 4. ... à ses heures, Roquin était modeste. Ce fut lui, ensuite, qui se chargea d'adapter les panneaux aux dimensions de la baie. Heureusement, l'écart était petit. (Quatre centimètres en largeur, et six en hauteur.) Mais il fallait obtenir des raccords invisibles, même si plus tard le bois des alèses venait à jouer. Roquin s'était procuré du vieux chêne, l'avait amené à la nuance voulue, et par surcroît de précaution avait posé un couvre-joint, après avoir reproduit en creux un motif pris à l'ornementation latérale des panneaux.
J. ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Le 6 octobre, 1932, pp. 289-290.
Prononc. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[]. 2. Homon. : allaise (cf. ROB.). 3. Forme graph. — Ac. t. 1 1932 emploie comme vedette la forme alaise. ROB. écrit : alaise, alèse ou alèze (cf. aussi QUILLET 1965); Lar. encyclop. : alaise ou alèse (cf. aussi Pt ROB.). 4. Hist. — Ac. 1835 : alèze (cf. aussi LITTRÉ, Ac. 1878 et DG); Ac. Compl. 1842 : alaise; BESCH. 1845 : alaise ou alèze; Nouv. Lar. ill. : alèze ou alèse (cf. aussi Lar. 20e).
Étymol. ET HIST. — 1. 1419 « toile dont on garnit le lit d'un malade pour qu'il ne soit pas taché » (9 août 1419, Exéc. test. de Marg. Descamps, A. Tournai ds GDF. Compl. : Une aleize); 2. 1694 menuis. (CORNEILLE : Alaise. On appelle ainsi dans un panneau d'assemblage la planche la plus étroite qu'on y met pour le remplir); 1767 hortic. (SCHABOL, Dict. pour la théorie et la pratique du jardinage et de l'agric., par principes : Alaise ou alonge [...]. C'est quand à une branche ou à quelques rameaux trop courts, on met, ou un osier au palissage d'hiver et du printemps, ou un jonc au palissage d'été, avec lesquels on attache ou bien la branche ou bien le bourgeon, afin qu'ils ne pendent pas et ne fassent pas difformité).
Formé par agglutination à partir de l'art. la, et de laise (laize); voir FOUCHÉ t. 3 1961, p. 588. L'a. fr. laise est attesté au sens de « largeur », « étendue » dep. ca 1140 ds GAIMAR, Estorie des Engles, éd. Th. Duffus Hardy, 3419 ds T.-L. : Icest bois est de long conte, Quarante dous liwes mesure; E trente liwes ad de leise; Limmene curt parmi en aise.
Au sens 2, A. THOMAS, Mélanges d'étymol. fr., p. 11, voit dans alèze un déverbal de l'a. fr. alaisier « élargir » (aléser), attesté dep. le XIIe s. (Li Dialoge Greg. lo Pape, éd. Foerster, 104, 23 ds T.-L. : tant est alaisie [la pense] en deu, K'ele est dessore lo mont [expanditur in deo]), du lat. pop. allatiare « agrandir », formé sur le lat. latus « large »; hyp. qui ne paraît pas nécessaire étant donné que les acceptions de ce sens 2 sont bien attestées pour laize : COTGR. 1611 laize de cuir, a scourge or thong of leather; VERR.-ON. 1908 : laise :Bande de bois servant à fermer une fente dans une planche ou un écart entre deux planches.
BBG. — BARB.-CAD. 1963. — BÉL. 1957. — BOISS.8. — BONNEL-TASSAN 1966. — CHABAT t. 1 1875. — CHESN. 1857. — DELORME 1962. — FÉR. 1768. — GARNIER-DEL. 1961 [1958]. — Lar. méd. 1970. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — NYSTEN 1814-20. — PRÉV. 1755. — SOÉ-DUP. 1906. — THOMAS 1956.
Encyclopédie Universelle. 2012.