VALACHIE
VALACHIE
Région très étendue située au pied des Alpes de Transylvanie, la Valachie (75 000 km2) constituait historiquement l’une des deux principautés roumaines, l’autre étant la Moldavie. Foyer de peuplement purement roumain, elle reste soumise à l’autorité turque jusqu’au milieu du XIXe siècle; en 1869, sa capitale Bucarest passant au rang de capitale nationale, elle renforce ainsi sa position prédominante au cœur du pays.
Du nord au sud, quatre zones se succèdent entre les Alpes de Transylvanie et le Danube: la montagne carpatique prolongée par ses hautes collines d’avant-pays, une pente de collines très sensibles à l’érosion, une large bande de plaines plus ou moins entaillées par les rivières et leur système de terrasses et enfin la vallée du Danube. Les collines représentent le vieux pays roumain (Podgoria); les villages y sont nombreux, petits et cachés dans la verdure de leurs vergers de pruniers, la vigne y pousse et la polyculture y demeure la règle. Depuis longtemps surpeuplées, les collines ont contribué par leurs excédents au peuplement plus tardif de la plaine, menacée par les razzias turques. Dans la steppe de la plaine maintenant densément peuplée, l’absence d’emploi en dehors de l’agriculture céréalière a favorisé la migration temporaire de la main-d’œuvre masculine vers les centres industriels du pays. Au contact des collines et de la plaine, une zone avantagée a donné naissance à un chapelet de villes: Craiova, Slatina, Pitesti, Ploesti, Buzau. Cette zone renferme les gisements pétrolifères les plus importants, sur lesquels s’est, en premier, concentré le développement industriel.
D’ouest en est se succèdent trois provinces historiques: l’Olténie à l’ouest de l’Olt, la Munténie et le Baragan. Le Baragan est une pure steppe continentale avec de belles terres noires; sa mise en valeur agricole date à peine d’un siècle; grenier à blé de l’Europe centrale jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, elle est devenue une très riche région agricole mise en valeur par les fermes d’État; les grands travaux d’irrigation à partir du Danube et de la Ialomitza permettent un élargissement de l’éventail des cultures. À la charnière des provinces roumaines, la Munténie cumule les richesse en hommes, en pétrole, en villes (dont la capitale) et en moyens de communication; avec ses usines automobiles et chimiques, Pitesti témoigne du renforcement économique de cette région essentielle pour l’ensemble du pays. Le statut international du Danube et son caractère de frontière incertaine entravèrent longtemps l’utilisation de ses ressources; mais la vallée du fleuve a vu son importance croître rapidement grâce à la présence de l’eau qui permet l’irrigation et facilite les transports.
Valachie
rég. de Roumanie et anc. principauté danubienne, entre les Carpates méridionales et le Danube; ville princ. Bucarest. Elle couvre la Munténie, à l'E. de l'Olt, et l'Olténie, à l'O. Le relief est constitué de collines étagées du N. au S., reliant les Carpates méridionales à la plaine du Danube. Richesses variées: agricoles (céréales, betteraves sucrières, etc.) et minières (lignite, hydrocarbures, sel gemme, etc.). Hist. - Dans l'Antiquité, la région était en partie intégrée dans la province romaine de Dacie. Il fallut attendre la victoire de Jean Besarab contre la Hongrie en 1330 pour que naisse la principauté de Valachie, mais dès 1396 Mircea le Vieux dut se reconnaître tributaire des Ottomans. Malgré les résistances de Vlad Tepes, dit Dracula (1456-1462), et de Michel le Brave (1593-1601), la tutelle ottomane s'alourdit avec le régime des Phanariotes (1716-1821). Au XIXe s., l'Autriche et la Russie disputèrent la principauté aux Ottomans et le tsar imposa l'élection de princes dont la charge devint viagère (règlement organique de 1831). Occupée tour à tour par les Russes et les Autrichiens, la Valachie, à la suite de la guerre de Crimée (1854-1855), fut placée sous la garantie collective des puissances européennes (congrès de Paris, 1856). Mais le réveil national roumain progressait et, en 1859, la Valachie et la Moldavie élirent un même prince, Alexandre-Jean Cuza, et s'unirent pour former la Roumanie (V. dossier Roumanie, p. 1486).
Encyclopédie Universelle. 2012.