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SUBVERSION
SUBVERSION

Comme le notait, en 1954, la sixième commission de l’Assemblée générale des Nations unies, la subversion est devenue une forme d’agression indirecte d’une importance telle qu’on ne peut plus l’ignorer. Sans doute ne s’agit-il pas d’une nouveauté: l’histoire regorge d’intrigues, de conjurations, d’entreprises d’espionnage et de corruption. Le mot «subversion» est, cependant, resté vague, jusqu’au jour où la décolonisation et la «dissuasion» nucléaire, sources d’innombrables conflits internes et de guerres limitées, lui ont donné une nouvelle portée. Ce regain est-il justifié? Oui, répondent certains doctrinaires de la «guerre révolutionnaire». À l’échelle stratégique comme à l’échelle tactique, au niveau international comme au niveau des États isolés, la subversion, revue et corrigée par les théoriciens marxistes-léninistes, tend à devenir une méthode de prise de pouvoir à la fois courante et relativement aisée. Comme le coup d’État selon Malaparte, elle se ramène finalement à quelques techniques. L’idéologie est seconde: à la limite, on peut même s’en passer! L’analyse, en fait, ne confirme guère ces simplismes. Tout, en ce domaine – spécificité, limites, formes, efficacité –, n’est qu’obscure clarté. Quant à l’idéologie, elle prédomine, les actions de type terroriste, la propagande ou l’organisation des populations ne servant, en définitive, qu’à la diffuser et à la valoriser. Il reste donc à approfondir cette notion contestée avant d’en étudier les diverses manifestations. Celles-ci sont souvent liées à la guerre et à la révolution, dont la subversion n’est, au fond, qu’un préalable ou un moyen particulier.

Un art imparfait

S’opposant à l’insurrection classique, au sabre qui mutile, la subversion agit comme une infection généralisée: «Elle surgit, écrit Lénine, de tous les points de la vie sociale, éclôt partout, pénètre au fond de l’organisme et l’imprègne tout entier.» L’image peut être évocatrice, le contenu et le contour du phénomène n’en soulèvent pas moins un certain nombre d’incertitudes et de difficultés.

Des actions sans spécificité

Violent lorsqu’il prend la forme du terrorisme, l’acte subversif peut parfaitement être pacifique; il est souvent occulte sans l’être nécessairement; illégal, en bien des cas, il lui arrive – grève de la faim ou grève générale – d’échapper à la loi pénale. Selon son contexte, enfin, il est possible qu’une même action soit subversive ou non: de la diffamation d’un homme isolé à celle d’une haute personnalité, du meurtre au terrorisme, de la corruption de fonctionnaire au noyautage de la police, on passe du simple délit à la subversion caractérisée.

Cette dernière ne se définit donc pas par la nature des actes commis; pas plus, d’ailleurs, qu’elle ne se caractérise par leur degré, car il faudrait alors y inclure toute opposition systématique, toute critique outrée. Le critère, c’est l’objectif poursuivi. Il ne saurait être d’ordre individuel: la vendetta n’est pas d’essence subversive, quelle qu’en soit l’échelle, alors qu’un seul crime, s’il désorganise sciemment une collectivité, peut l’être. La subversion est un phénomène social dans tous ses aspects: c’est l’art de désagréger le pouvoir, de miner l’autorité.

Le nombre des actions capables de dissoudre un consensus ou de remettre en cause une hiérarchie est toutefois infini. La subversion y gagne une souplesse extrême que l’art de la guerre, notamment, est loin de posséder. En revanche, elle n’y gagne pas en clarté.

Un phénomène sans limites

Le premier problème de frontières qui surgit a si bien été aperçu par les juristes de l’O.N.U. cherchant à préciser la notion d’agression qu’ils en ont finalement exclu la subversion, en renonçant du même coup à la définir. Où commence-t-elle en effet? À partir de quand l’opposition à un régime devient-elle subversive, en particulier en contexte libéral où son champ est le plus large? S’il est facile de se livrer, en ce domaine, à des procès d’intention, aucun critère objectif n’existe. De même, lorsqu’il s’agit de l’hostilité, plus ou moins active, d’un État étranger.

Autre problème de limites, cette fois verticales: à quel niveau social le concept de subversion doit-il s’appliquer? au seul niveau de l’État ou à celui de toute autre société organisée? Que dire d’une société de pêche qui tente de débaucher les membres d’une autre amicale? Parler de subversion, dans ce cas, est sûrement exagéré; et, cependant, tout pouvoir, toute autorité étant de même essence sont justiciables de la même désagrégation et des mêmes attaques. Sans doute faut-il s’en tenir au strict niveau politique sous peine d’abus de langage; mais on ne peut nier qu’aux côtés de l’État une Église, un Parti, l’Université, l’Armée peuvent être l’objet de menées subversives. Une certaine indétermination persiste donc.

Pour lever partiellement celle-ci, on peut, il est vrai, cantonner la subversion au seul domaine psychologique. Subvertir, c’est alors exclusivement assujettir les esprits, les arracher à l’emprise du pouvoir en place pour les dresser contre lui. L’objectif n’est pas l’appareil et ses rouages, mais ceux qu’ils ont à régir; c’est moins l’efficacité du pouvoir que sa légitimité: cette dernière détruite, l’institution est inexorablement condamnée. Là encore, n’est-ce pas cependant oublier que toute autorité est une relation complexe entre gouvernants et gouvernés? Une dialectique se noue, à ce titre, dont la stratégie subversive profite: affaiblir directement le pouvoir, c’est réduire son crédit, mais c’est aussi entraîner la masse à se détourner plus facilement de lui et, par là, diminuer encore ses possibilités. De même la subversion ne peut que gagner, si elle lie ses techniques à dominante psychologique à d’autres techniques, comme la guérilla, plus proches des actions de force classiques. Victoires matérielles et psychologiques s’épaulent en effet, de telle sorte qu’un phénomène de «boule de neige» se crée.

Une chose, en tout cas, est certaine: ce processus ne peut se développer sans support idéologique, sans foi, sans mystique. Point d’action révolutionnaire sans théorie révolutionnaire, point de succès sans un puissant thème politique. Certains l’ont nié pour ne pas reconnaître le bien-fondé des motifs adverses. Mais leur entêtement n’a nullement empêché l’idée nationaliste de s’imposer en Algérie, ni l’O.A.S. (Organisation de l’armée secrète, 1961-1963) de s’effondrer malgré son exaltation, quelques procédés de subversion ne pouvant rien contre une opinion publique fondamentalement hostile.

Stratégie des forts, tactique des faibles

«Il s’agit moins d’anéantir que de paralyser», écrit Mao Zedong, qui ne cesse pour autant de souligner qu’il n’est point, en ce domaine, de règles rigides, point de réussite sans primat de l’idéologie et adaptation constante de l’action menée. C’est sous ces réserves que la subversion peut être définie comme une méthode de corrosion de l’autorité, visant par divers procédés, d’une part, à gangrener le pouvoir, de l’autre à l’isoler en lui enlevant progressivement le contrôle de la collectivité. Encore faut-il faire deux remarques. L’expérience le montre et Clausewitz, sous la Révolution, l’avait déjà noté: la subversion se nourrit plus du conservatisme adverse que de ses propres succès. À l’inverse de l’insurrection et de la guerre dont les objectifs – s’emparer d’un État ou d’un territoire – sont positifs, elle est, par ailleurs, purement destructrice: de ce fait, elle n’est très généralement qu’un moyen, une phase dans un processus plus large.

Si c’est finalement l’arme des faibles, incapables d’affronter à visage découvert leur adversaire, c’est aussi une arme de stratèges. Mieux qu’aucune autre, elle assure le respect de ces deux règles fondamentales de l’art de la guerre: l’économie des forces et la liberté d’action. Conforme à la théorie de Clausewitz sur la supériorité de la défensive, elle permet ensuite d’user l’ennemi jusqu’à ce que le moindre coup lui soit mortel. Enfin, à l’heure où la dissuasion nucléaire empêche les grandes puissances de s’opposer directement, elle devient une arme importante de la stratégie indirecte.

Manifestations de la subversion

Pour avoir raison d’un État, on peut s’emparer de son territoire, et c’est la guerre, s’emparer de son appareil gouvernemental, et c’est l’insurrection révolutionnaire, enfin le priver de tout soutien populaire.

Il est rare cependant qu’une révolution l’emporte sans préalable, ou que la guerre se gagne en une seule bataille. C’est pourquoi, de tout temps, ces entreprises se sont agrémentées de ruses, de combats d’usure et d’actions sur les arrières, que, six siècles avant J.-C., Sunzi, général chinois, préconisait en ces termes: «Corrompez, altérez la confiance, troublez les gouvernements, amollissez le cœur de l’ennemi, donnez de fausses alarmes et de faux avis [...] un général compétent sait l’art de capturer les villes sans verser de sang!»

La subversion n’est, en définitive, que la systématisation de cette tactique, qu’elle constitue une phase autonome de lutte pré-insurrectionnelle ou accompagne la guerre. Dans le premier cas, elle prend deux orientations principales: orientation politique visant à saper le pouvoir gouvernant, orientation culturelle tendant à remettre en cause les valeurs et les croyances dont le système en place tire sa légitimité profonde.

Subversion culturelle

La subversion étant, pour une communauté donnée, «un transfert d’appartenance d’un univers politique habituel à un autre univers», il ne s’agit pas, en l’occurrence, d’arracher directement à un régime la masse qui le suit ni de susciter un contre-pouvoir doté d’un programme précis. Il s’agit de dissoudre le consensus et les liens qui unissent la société, de la destructurer psychologiquement et moralement, en présentant comme autant de mythes, d’aliénations, de manifestations d’une oppression inadmissible les règles, les rites, les tabous jusque-là admis, la culture reçue, les principes d’autorité suivis. C’est la «subversion des esprits», au sens le plus général, telle qu’elle a dû apparaître aux fidèles de Rome avec la Réforme, ou aux tenants de l’Ancien Régime avec les encyclopédistes.

Cette forme de réaction contre l’«hégémonie» culturelle de la classe au pouvoir est en plein renouveau aujourd’hui. Depuis un siècle, anarchistes et surréalistes lui avaient ouvert la voie, mais la résurgence gauchiste » tire sa propre dynamique d’une part des contradictions de la société de consommation, de l’autre des déceptions suscitées par la révolution de type marxiste, embourbée dans la bureaucratie et le dogmatisme. Puisque la révolution politique ne conduit pas à l’«homme nouveau» qu’elle laissait espérer, autant faire naître directement ce dernier, et lui permettre, sans intermédiaire, de s’imposer. On comprend mieux, dès lors, l’esprit qui a inspiré la révolution culturelle en Chine, mais surtout la contestation culturelle aux États-Unis, tendue non vers un contre-pouvoir, mais vers une contre-culture, une contre-société réellement libératrices. Démystification sociale, ethnique, sexuelle, linguistique, culturelle, nationale, etc., tout est bon qui y conduit, des sit in aux séquestrations, de la drogue aux communes hippies, des festivals de pop music aux manifestations pacifistes ou aux batailles rangées avec la police. L’action des gardes rouges, l’ampleur du mouvement outre-atlantique, comme en France les événements de mai 1968, montrent que cette forme de subversion n’est pas sans portée. La spontanéité, cependant, n’est pas toujours gage d’efficacité. Sur ce plan, la supériorité de la subversion politique est manifeste.

Subversion politique

Si celle-ci a toujours existé, de Jugurtha à Machiavel, ou, plus près de nous, de certaines rivalités coloniales aux luttes entre services spéciaux adverses, le schéma moderne, qu’on peut articuler en deux niveaux, trois manœuvres, quatre techniques et cinq phases, a le mérite de présenter le phénomène d’une façon cohérente et complète.

Le premier niveau est stratégique: c’est celui de la subversion mondiale que les chefs communistes, en particulier, ont toujours préconisée par l’utilisation des contradictions du monde capitaliste, l’attaque de ce dernier aux points les plus sensibles et l’aide du Tiers Monde pour y parvenir. Stratégie moins facile peut-être à promouvoir qu’à annoncer, quoique la survenance simultanée de la dissuasion et de la décolonisation l’ait, dans une certaine mesure, favorisée. Sous prétexte que les grandes nations ne peuvent plus s’affronter que par personnes interposées, et seulement dans certaines zones où la dissuasion ne joue pas, faut-il cependant voir le signe de la subversion mondiale dans toutes les révoltes qui éclatent ici ou là? Certainement pas! D’autant moins que qualifier d’agent de l’étranger quiconque s’oppose à lui est, pour le pouvoir établi, un argument facile. La vérité ne se réduit pas à cet amalgame, même s’il est clair, dans de nombreux cas, que les partis communistes ou l’argent de l’Amérique sont les véritables instigateurs des révoltes locales.

Opposé au niveau stratégique, le niveau tactique est tout simplement celui de la subversion dans un seul pays. Parmi les diverses manœuvres possibles, on distinguera la manœuvre interne; celle-ci consiste d’abord à s’attaquer au pouvoir lui-même en jouant de ses contradictions et de ses faiblesses, de sa lourdeur et de son formalisme, bref en le gangrenant. Mais il est encore plus important d’arracher la masse à son autorité, de l’enrôler et de l’imprégner d’une idéologie subversive telle que, malgré sa puissance, la machine administrative soit vouée à la paralysie et, à force d’échecs, au découragement. La manœuvre extérieure va dans le même sens: elle vise, accessoirement, une aide matérielle, mais surtout une aide psychologique. En sollicitant dans les rangs amis et étrangers tous ceux qui peuvent peser sur l’opinion publique et lui donner mauvaise conscience, il s’agit de convaincre le gouvernement, à défaut de le vaincre, que la partie est compromise, qu’il faudra à terme traiter.

L’action interne sur la masse reste toutefois déterminante. C’est là qu’interviennent les techniques désormais classiques: terrorisme, aveugle ou sélectif, destiné non seulement à punir les traîtres, mais à frapper les esprits et à faire basculer dans le camp subversif le peuple, trop dispersé pour que le pouvoir soit en mesure de le protéger; propagande intensive, jouant de toutes les solidarités, les haines, les misères, les injustices; organisation des populations permettant, selon le principe des hiérarchies parallèles, d’établir un réseau à la fois administratif, sociologique et politique tel que s’effectuent au mieux le contrôle, l’imposition et la mobilisation de tous. De la combinaison de ces techniques découle le processus de subversion type, dont Trotski a fourni le meilleur schéma dans son analyse des «cinq phases», au bout desquelles il ne reste plus qu’à donner «le coup de poing au paralytique»: cristallisation des mécontentements et intimidation, agitation et ébauche du cycle violence-répression, encadrement et militarisation, dislocation. Encore ce schéma montre-t-il que la subversion suppose, pour aboutir, la mise en œuvre de forces armées: simple phase préliminaire, elle ne s’accomplit en fait que dans l’insurrection ou la guerre révolutionnaire.

Celle-ci est finalement la synthèse où tantôt prédomine la dimension militaire, tantôt la subversion elle-même. «C’est le peuple en armes, dit Mao Zedong, incarné dans la force révolutionnaire.» Le peuple, qui protège les bases, assure le renseignement, la logistique et l’environnement, recouvre le pays d’un réseau de troupes locales, régionales et régulières, constitué de telle manière qu’elles s’emboîtent, se flanquent, se soutiennent, leur action et leur souplesse donnant au mouvement révolutionnaire une efficacité et une résonance sans pareil. Dans ce mouvement guerre et subversion se rejoignent et s’épaulent jusqu’à s’identifier, leur fusion répondant à la phrase célèbre: «Du terrible glaive de la guerre qu’il faut soulever à deux mains pour frapper un coup et un seul la politique fait une épée légère et maniable, parfois un simple fleuret, en usant alternativement des coups, des feintes et des parades» (Clausewitz).

subversion [ sybvɛrsjɔ̃ ] n. f.
• 1190; lat. subversio, de subvertere
Bouleversement, renversement de l'ordre établi, des idées et des valeurs reçues, surtout dans le domaine de la politique. Tentative de subversion de l'État. Subversion et révolte. Le surréalisme « a voulu trouver dans la démence et la subversion une règle de construction » (Camus). ⊗ CONTR. Appui, construction.

subversion nom féminin (bas latin subversio) Action visant à saper les valeurs et les institutions établies.

subversion
n. f. Action, activité visant au renversement de l'ordre existant, des valeurs établies (surtout dans le domaine politique).

⇒SUBVERSION, subst. fém.
A. — Vx, littér. Bouleversement. L'autre [système géologique] enseigne que tout va en se perfectionnant à mesure que l'équilibre s'établit, après l'époque d'une subversion universelle (MAINE DE BIRAN, Journal, 1816, p. 166).
B. — Action de bouleverser, de détruire les institutions, les principes, de renverser l'ordre établi. Synon. renversement, révolution, sédition; anton. modération, conformisme. Subversion d'un État, d'un gouvernement, des lois, de la société; entreprise, menaces de subversion; pousser (qqn) à la subversion. L'excès des impôts conduit à la subversion de la justice, à la détérioration de la morale, à la destruction de la liberté individuelle (CONSTANT, Princ. pol., 1815, p. 124). [Jusqu'aux grands héritiers du romantisme] ceux qui avaient prétendu agir sur l'événement et sur l'homme, en Occident au moins, l'avaient fait au nom de règles rationnelles. Le surréalisme au contraire, après Rimbaud, a voulu trouver dans la démence et la subversion une règle de construction (CAMUS, Homme rév., 1951, p. 107).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. a) Fin XIIe s. terme biblique « renversement, trouble » (Sermons St Bernard, 116, 3 ds T.-L.); b) 1462-68 « rébellion » (JEAN LE FÈVRE DE ST RÉMY, Chronique, éd. F. Morand, t. 1, p. 97); c) 1653 subversion des lois (VAUGELAS, Q.C., X, ds LITTRÉ). Empr. au b. lat. subversio « renversement, destruction (au propre et au fig.) », IIe-IIIe s., v. FORC. Fréq. abs. littér.:49.

subversion [sybvɛʀsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. V. 1460; « bouleversement, destruction », 1190, saint Bernard; lat. subversio, de subvertere. → Subvertir.
Bouleversement, renversement de l'ordre établi, des idées et des valeurs reçues.
1 (…) donner à une comédie de Goldoni un style purement « italien » (arlequinades, mimes, couleurs vives, demi-masques, ronds de jambes et rhétorique de la prestesse), c'est se tenir quitte à bon marché du contenu social ou historique de l'œuvre, c'est désamorcer la subversion aiguë des rapports civiques, en un mot c'est mystifier.
R. Barthes, Mythologies, 1957, p. 110.
REM. Alors que subversif s'emploie surtout en parlant des idées, des opinions, subversion désigne souvent les tentatives de bouleversements politiques. — Tentative de subversion de l'État. Coup (d'État), putsch, révolution. || Subversion et révolte.
2 La subversion de ce jour-là (13 mai 1958) engage tout notre destin.
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 88.
Littér. || Des subversions d'habitudes (→ Déménagement, cit. 3).
3 Le surréalisme (…) a voulu trouver dans la démence et la subversion une règle de construction.
Camus, l'Homme révolté, p. 107.
CONTR. Appui, construction, établissement.

Encyclopédie Universelle. 2012.