⇒CARNICHOT, subst. masc.
Région. Chambre creusée sous les racines d'un vieil arbre et couverte de ses branches. Cette espèce de logis sous terre (...) s'appelle en langue paysanne carnichot (HUGO, Quatre-vingt-treize, 1874, p. 92).
Rem. 1. Attesté ds Lar. 19e Suppl. 1878-Lar. 20e, GUÉRIN 1892. 2. Désigne également une ,,cachette pratiquée dans l'épaisseur d'un mur, en Bretagne`` (Lar. 19e Suppl. 1878, Nouv. Lar. ill.). 3. On rencontre ds la docum. carnichette, subst. fém., région. (Brie, Champagne). Petit tiroir secret situé entre les deux tiroirs d'un buffet bas où l'on cache l'argent et les objets précieux. Les pichets prennent place sur le buffet bas qui dissimule la « cache-maille » ou « carnichette » entre ses deux tiroirs (P.-L. MENON, R. LECOTTÉ, Au village de France, t. 1, 1954, p. 17). « Carnichettes » du diable. Cachette souterraine renfermant les trésors du diable qui s'ouvrait selon certains croyances populaires pendant la lecture de l'évangile des Rameaux (cf. ID., ibid., p. 57).
Étymol. et Hist. 1874, supra. Mot guernesiais (FEW t. 7, p. 116b) issu, avec influence de carre « angle », de canichot « tout petit lit pour un enfant » et « toute petite pièce dans la maison » (LE MAISTRE-CARRÉ, s.v. canichot), lui-même dimin. du jersiais câniche « coin d'une étable où on loge les petits veaux » et « lit (péj.) » (Ibid.), ce dernier par croisement de cabane et de niche (FEW t. 7, p. 119a, note 5; préf. ca-, s.v. caboche). Canichot est aussi attesté en pic. « petite niche, retraite » [JOUANC.] ainsi que son dimin. carnichotte (Ibid.; CORBLET, s.v. canichou « cachette »; v. aussi canijotte).
Encyclopédie Universelle. 2012.