RONCE
RONCE
Tous les représentants de ce groupe très complexe des ronces (deux mille «espèces» appartenant au genre Rubus L.; rosacées, ont été décrites en Europe) ont les mêmes usages. Les mûres étaient consommées par les peuplades préhistoriques. Les Grecs de l’époque classique et les Romains des premiers siècles connaissaient les propriétés astringentes des feuilles et des rameaux, qui n’ont cessé d’être employés jusqu’à nos jours.
Les feuilles de printemps et les jeunes pousses, très riches en tanins, sont utiles en usage interne dans le traitement des diarrhées, des dysenteries, des hémorragies; on se sert d’une décoction (3 à 5 p. 100; trois tasses par jour). Elles seraient hypoglycémiantes. En usage externe, la décoction (5 à 10 p. 100, si possible édulcorée au sirop de mûres) est utilisable en gargarismes, dans les angines, les pharyngites, les stomatites, les gingivites, les aphtes, ainsi qu’en compresses sur plaies et ulcères.
Les feuilles séchées et pulvérisées donnent, en infusion légère, un succédané passable du thé.
Les mûres renferment des sucres (4 à 7 p. 100), des acides, de la pectine, les vitamines A et C. Leur sirop étendu d’eau est une boisson rafraîchissante, un peu astringente, utile comme les gelées et les confitures dans les diarrhées et les maux de gorge.
ronce [ rɔ̃s ] n. f.
1 ♦ Bot. Sous-arbrisseau sarmenteux vivace (rosacées) à longues tiges armées de durs aiguillons, comprenant de très nombreuses variétés. Les fruits noirs de la ronce. ⇒ mûre. « Un petit sentier tout bordé de ronces » (La Fontaine).
♢ Branche, tige épineuse et basse. ⇒ épine, roncier. « Une ronce la retenait par la jupe » (Zola).
2 ♦ Par anal. Ronce artificielle : fil de fer barbelé.
3 ♦ (1842) Nœuds, veines de certains bois. — Bois qui présente ces veines. Meuble en ronce de noyer.
● ronce nom féminin (latin rumex, -icis) Arbuste (rosacée) souvent épineux, très envahissant par marcottage naturel, et dont les baies composées noires sont les mûres sauvages. (Le framboisier est une ronce.) Tige, garnie d'épines, de cette plante : Se griffer aux ronces du chemin. Partie du bois où les éléments sont irrégulièrement enchevêtrés (bois madré), entraînant des effets décoratifs. (Exemple ronce de noyer.)
ronce
n. f.
d1./d Plante ligneuse (Fam. rosacées), épineuse, des régions tempérées, dont le fruit est la mûre.
|| TECH Ronce artificielle: fil de fer barbelé.
d2./d Irrégularité dans le veinage de certains bois.
|| Bois qui présente une telle irrégularité, recherché en ébénisterie.
⇒RONCE, subst. fém.
A. — BOT. Plante ligneuse, sarmenteuse de la famille des Rosacées, comprenant plusieurs variétés qui poussent à l'état sauvage dans les bois, les haies, les terrains incultes et dont les nombreuses tiges portent des épines. Ronce des rochers; fourré, haie de ronces; ronces en buissons. Un lierre rampant et des ronces vigoureuses s'enlaçaient de toutes parts au tronc principal et formaient au sommet un couronnement de feuilles touffues, de rameaux entrelacés (LAMART., Tailleur pierre, 1851, p. 416). Durtal s'amusait de ce fouillis de végétations, se bornant à arracher les orties et les ronces, les plantes hostiles, prêtes à étouffer les autres (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 23).
— En partic. Ronce des haies ou ronce. Mûrier sauvage dont les fruits (mûres sauvages) sont comestibles. Au lever du jour, nous déjeunions des mûres de la ronce dans nos halliers de la Bretagne (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 567). Le lièvre roux du bois de Valrimont (...) allait quitter le fourré de ronces de la combe aux mûres, où il s'était gîté par une aube de juin (PERGAUD, De Goupil, 1910, p. 119).
— P. méton., gén. au plur. Tiges épineuses de la ronce. Se déchirer aux ronces du chemin. Plus loin se dressait un vieux pan de mur troué d'une porte en ogive; une ronce dépouillée s'y balançait à la brise (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 294). Se faire griffer par les ronces et piquer par les moustiques (AUDIBERTI, Quoat, 1946, 2e tabl., p. 57).
— Au fig., au plur. Difficultés, désagréments que l'on rencontre. La vie est semée de ronces et d'épines; les ronces de l'amour. [Marius] vit les pieds dans les afflictions, dans les obstacles, sur le pavé, dans les ronces, quelquefois dans la boue, la tête dans la lumière (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 817). Pourquoi m'obligez-vous, seigneur, à cette traversée de désert? Je peine parmi les ronces (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 701).
B. — P. anal.
1. ÉBÉN. Irrégularité dans le veinage que présentent certains bois noueux et qui est mise en évidence par le tranchage. Ronce d'acajou, d'orme. Ce bois [le frêne] est très-beau: il est rempli de ronces et de veines qui produisent le plus bel effet (NOSBAN, Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 97).
— P. méton. Bois qui offre cette particularité, recherchée pour son effet décoratif. Les bonheurs-du-jour néo-Louis XVI sont d'une facture particulièrement soignée. On utilise pour les fabriquer les bois les plus précieux: amarante, bois de rose, ronce de noyer, racine de frêne (VIAUX, Meuble Fr., 1962, p. 169).
2. TECHNOL. Ronce (artificielle). Petit câble constitué de fils de fer tordus qui maintiennent de petites pointes métalliques régulièrement espacées. Synon. usuel (fil de fer) barbelé. Clôture en ronce artificielle. Je guettais le moment où le troupeau éperdu se briserait entre les collines sur des ronces artificielles tendues comme un filet d'acier (THARAUD, Dingley, 1906, p. 71). Les ronces métalliques de l'enclos, coupées à l'endroit où les vaches pouvaient profiter de l'herbe de l'avenue en passant le mufle au travers de la clôture (GIDE, Journal, 1912, p. 376).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1175 « arbuste épineux et buissonnant, de la famille des Rosacées, dont les fruits (mûres sauvages) sont comestibles » la ronce ou l'ortie (BENOÎT DE STE-MAURE, Chron., éd. C. Fahlin, 22722); b) 1403 « la tige épineuse de la ronce » (Lit. remiss. in Reg. 158, Chartoph. reg., ch. 206 ds DU CANGE, s.v. runciae); c) 1690 au plur. fig. « désagréments que l'on rencontre » (FUR.); cf. 1698 [éd.] (BOILEAU, Epistre X, A mon jardinier, 9, éd. A. Cahen, p. 93); 2. 1842 « veine arrondie que l'on voit sur certains bois noueux » (Ac. Compl.); d'où 1936 « bois qui présente cette particularité » ronce de noyer (Catal. jouets (B.H.V.); 3. 1885 ronces en acier (Le Triboulet, 3 mai, 2a, Publicité ds QUEM. DDL t. 17); 1894 ronce artificielle (BRICKA, Cours ch. de fer, t. 1, p. 269). Du lat. rumicem, acc. de rumex, -icis, att. au IVe s. au sens de « ronce » chez Marcellus Empiricus (FEW t. 10, p. 559a), cf. aussi dans les gloses Xe-XIe s. (Codex Vaticanus, 4417 ds CGL t. 3, p. 619, 24); rumex a d'abord désigné une sorte d'arme de jet et une sorte d'oseille ou de patience ainsi nommée à cause de la forme de la feuille en fer de lance (v. ANDRÉ Bot.). Fréq. abs. littér.:680. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 931, b) 1 206; XXe s.: a) 996, b) 850.
DÉR. Ronceraie, subst. fém. Terrain inculte couvert de ronces. Bientôt l'averse commença de retentir sur la ronceraie (JAMMES, Rom. du lièvre, 1903, p. 17). Ce jour-là, brandissant serpe et faucillon, deux journaliers étaient arrivés (...) je les avais regardés (...) massacrer les ronceraies (H. BAZIN, Qui j'ose aimer, 1956, p. 81). — []. — 1re attest. 1771 (Trév.: ronceroi ou ronceraie); de ronce, suff. -(er)aie.
BBG. — TILANDER (G.). Vieux fr. roissiau « ronce ». St neophilol. 1957, t. 29, p. 11.
ronce [ʀɔ̃s] n. f.
ÉTYM. XIIe; du lat. rumicem, accus. de rumex, icis « dard ».
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1 Plante dicotylédone (Rosacées), arbrisseau ou herbe, comprenant plusieurs variétés. || Ronce des haies ou ronce : mûrier sauvage, à longues tiges sarmenteuses garnies d'aiguillons crochus, à fruit rafraîchissant (⇒ Mûre, mûrier). || Une haie d'aubépine et de ronce (→ Palis, cit.). || Ronces en buissons. — Chemin, sentier bordé (cit. 8) de ronces. — Ronce cultivée, ronce framboise. ⇒ Framboisier.
➪ tableau Noms d'arbres, arbustes et arbrisseaux.
♦ Plus cour. Branche, tige épineuse et basse. ⇒ Épine, roncier. || Des jets (cit. 11) de ronces. || Une ronce la retenait par la jupe (→ Marcher, cit. 45). || S'accrocher, se piquer à des ronces. || Les ronces font partie des morts-bois d'une forêt. || Ronces et broussailles.
1 Tout est vide et muet. La ronce et l'herbe épaisses
Hérissent les jardins où le reptile dort.
Leconte de Lisle, Poèmes barbares, « Nurmahal ».
2 (1904; 1885, ronces en acier). Fil de fer, câble, muni de petites pointes. ⇒ Barbelé. || Clôture en ronces artificielles.
1.1 Je n'ai jamais vu dans un endroit en maçonnerie une telle multiplicité de fers de lance, de pals, d'artichauts, de buissons et de ronces.
B. Cendrars, Moravagine, Œ. compl., t. IV, p. 250.
3 Fig. Désagrément, difficulté. ⇒ Épine (fig.); → Enthousiasme, cit. 14. || Vie semée de ronces et d'épines. ⇒ Peine. || Ôter les ronces et les épines (→ Arracher, cit. 11).
2 Les ronces couvrent le chemin de l'amitié, quand on n'y passe pas souvent.
Rivarol, Philosophie, III, Notes.
4 (1842). Nœuds, veines de certains bois. — (1964). Bois qui présente ces veines (surtout dans le syntagme suivant). || Meuble en ronce de noyer.
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DÉR. Ronceraie, roncet, ronceux, 1. roncier, 2. roncier, roncière.
Encyclopédie Universelle. 2012.