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AVENT
AVENT

AVE

Temps qui est réservé, dans la liturgie des Églises chrétiennes d’Occident, à la préparation de Noël. Il commence le dimanche le plus proche du 30 novembre et se célèbre avec plus de solennité à partir du 17 décembre. L’avent apparaît à Rome au VIe siècle, bien que l’on trouve, en Espagne et en Gaule, dès la fin du IVe siècle, des éléments d’une sorte de carême précédant les baptêmes qu’on y célébrait lors de l’Épiphanie. Le terme adventus qui désigne, dans le vocabulaire de la cour, l’avènement d’un empereur, suggère aux chrétiens la manifestation du Royaume spirituel du Christ, à la fin des temps, déjà inauguré par la naissance de Jésus à Bethléem. Pendant l’avent, l’Église ranime son espérance dans le retour glorieux de son Seigneur, au dernier jour, en faisant mémoire des préparations de la venue du Messie; ainsi s’explique, au cours de cette période, l’évocation des figures d’Isaïe, de Jean-Baptiste et de Marie, en tant que modèles de l’attente joyeuse et vigilante. Les liturgies orientales n’ont pas d’avent à proprement parler, mais elles recourent, les dimanches qui précèdent Noël, à de semblables évocations.

avent [ avɑ̃ ] n. m.
• 1217; advent XIIe; lat. adventus « arrivée, venue (de Jésus-Christ) »
Temps pendant lequel l'Église catholique se prépare à la fête de Noël. Les quatre dimanches de l'avent. Sermons de l'avent. ⊗ HOM. Avant.

Avent nom masculin (latin adventus, arrivée) Période de l'année liturgique de quatre semaines qui précède et prépare la fête de Noël. Recueil ou ensemble de sermons prêchés pendant l'Avent. ● Avent (difficultés) nom masculin (latin adventus, arrivée) Orthographe Avec une majuscule et avec un e : bien distinguer l'Avent, temps de la liturgie catholique qui précède Noël, de la préposition avant. Remarque Avent est issu du latin adventus, venue, arrivée (penser à venir). ● Avent (homonymes) nom masculin (latin adventus, arrivée) avant nom masculin avant préposition havant participe présent

Avent
n. m. LITURG CHRET Période comprenant les quatre dimanches qui précèdent Noël, consacrée à préparer cette fête.
|| (Antilles fr.) Les avents: période de mauvais temps qui précède Noël.

⇒AVENT, subst. masc.
A.— Vieilli, rare, littér. Synon. de avènement, venue :
1. ... la liberté n'est pas quelque chose-qui-est. La liberté n'est rien. La liberté n'est pas, mais elle sera; n'« existe » pas, mais devient. La liberté est chose à venir, futurum, c'est-à-dire non-chose, perpétuellement en instance et puissance d'avènement — si l'aventure est d'affronter cet avènement ou avent de la chose-qui-advient mais qui sera toujours un pas-encore...
JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, p. 218.
B.— LITURG. Période de préparation à Noël. Premier, deuxième, troisième, quatrième dimanche de l'Avent :
2. Temps de l'Avent. — Temps admirable; je vais essayer de le méditer. Mais préparer, au moins prévoir, chaque soir, la méditation. — Quelles prières! Quels accents! Quelle force d'instance! Voilà comment Dieu veut qu'on lui parle. — Résolution pour l'Avent : la douceur dans la fermeté. (...). Le bréviaire, la messe, la méditation dans Isaïe ont une profonde douceur : il faudra y revenir pendant le temps de Noël.
DUPANLOUP, Journal intime, 1853, p. 172.
3. ... pour nous, le jour de l'an liturgique, qui est le premier dimanche de l'Avent, fut un sujet de peines. L'Avent, symbole d'Israël, qui appelait, en se macérant et en jeûnant sous la cendre, l'arrivée du Messie est, en effet, un temps de pénitence et de deuil. Plus de Gloria, plus d'orgue aux féries, plus d'ite missa est, plus de Te Deum, à l'office de nuit; nous avons adopté comme marque de tristesse le violet (...). La liturgie de cette époque est splendide. Aux détresses des âmes qui pleurent leurs péchés, se mêlent les clameurs enflammées et les hourras des Prophètes annonçant que le pardon est proche; les messes des Quatre-Temps, les grandes antiennes des O, l'hymne des Vêpres, le Rorate coeli du salut, le répons de Matines du premier dimanche peuvent être considérés parmi les plus précieux bijoux du Trésor des offices; (...) l'Avent se réfère non seulement à la Nativité du Christ, mais aussi à son dernier Avènement, c'est-à-dire à cette fin du monde où il viendra, selon le Credo, juger les vivants et les morts. Il sied, par conséquent, de ne point oublier ce point de vue et d'enter sur la joie rassurante du Nouveau-Né, la crainte salutaire du Juge. L'Avent est donc à la fois le Passé et le Futur; et il est aussi, dans une certaine mesure, le Présent; car cette saison liturgique est la seule qui doive subsister, immuable, en nous, les autres disparaissant avec le cycle qui tourne; (...) nous devons toujours vivre en un éternel Avent, car, en attendant la suprême débâcle du Monde, il aura son accomplissement en chacun de nous, avec la mort.
HUYSMANS, L'Oblat, t. 1, 1903, pp. 242-243.
Rem. Au plur., rare :
4. ... de lentes promenades dans l'enceinte cloîtrée, de longues solitudes imposées aux novices dans leurs cellules; la diversion de quelques visites de dignitaires de l'église, protecteurs du couvent; les sermons familiers de quelques prédicateurs célèbres de la paroisse au carême et aux avents; la monotonie dans le vide, l'importance dans le rien, un sensualisme pieux sanctifié par le mysticisme : voilà l'éducation de l'Italie et de l'Espagne alors.
LAMARTINE, Nouvelles Confidences, 1851, p. 157.
P. ell. Prêcher l'avent. Assurer la prédication spéciale de la période de l'Avent :
5. Madame None l'accueille, cérémonieuse et glaciale :
— Mon Père, quel hasard nous vaut votre visite?
Il répond :
— Je prêche ici l'Avent, ...
ESTAUNIÉ, L'Empreinte, 1896, p. 333.
P. méton. Sermon ou recueil de sermons prêché(s) durant l'Avent :
6. On sait, en effet, que Retz, encore abbé, s'avisa de vouloir réussir dans les sermons et y fit éclat. On ne savait pas généralement alors (ce dont il s'est vanté depuis) que c'était une pure gageure de vanité, et que Madame de Guemené avait son compte sous tous ces Carêmes et ces Avents.
SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 77.
C.— P. ext. et p. métaph. Période préparatoire :
7. Pourquoi l'aventure? et à quoi bon philosopher sur elle? Il nous semble parfois vivre une période d'avènement; notre époque nous donne l'impression d'être penchée sur le prochain futur. « Vers le monde qui vient » ... : n'est-ce pas le titre d'un livre d'Edmond Fleg? On écrit souvent que les événements se précipitent, que les temps viennent, que les temps sont venus, que les temps sont proches, que nous sommes dans l'Avent d'une fête mystique où tout va se résoudre. Il est vrai que les hommes ont toujours dit ces choses. Depuis qu'on annonce les prémices de la venue et l'approche des temps, comment les temps ne sont-ils pas encore là? Les deux Écritures, l'Ancienne et la Nouvelle, les Prophètes et l'Évangile, annoncent l'aurore naissante et l'imminence d'un grand événement. , veniens veniet. , ecce venit...
JANKÉLÉVITCH, L'Aventure, l'ennui, le sérieux, Paris, Montaigne, 1963, p. 41.
PRONONC. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[]. 2. Homon. : avant (prép.). FÉR. 1768 et BESCH. 1845 rappellent : ,,On écrivait autrefois advent.`` Cf. advenir.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1119 advent « les quatre semaines qui précèdent Noël, pendant lesquelles l'Église catholique se prépare à cette fête » (PH. DE THAON, Comput, éd. Mall, 3450 : Ki bien voldrat guarder l'Advent e celebrer) graph. cour. jusqu'au XIVe s., disparaissant apr. le XVIIe s. (Trév. 1704); 1217 avent (G. DE COINCY, Ste Leocade ds Fabliaux et Contes, éd. Barbazan, t. 1, 271, 49); 2. av. 1692 p. ext. « sermons des dimanches de l'Avent » (TALLEMANT DES RÉAUX, Historiettes : Mme de Villars ds Dict. hist. Ac. fr., t. 4, 1894 : Il — le Père Henri de la Grange-Palaiseau, capucin — prêcha l'avent au Havre).
Empr. au lat. adventus proprement « arrivée, avènement » (PLAUTE, Amph. 988 ds TLL s.v., 837, 24), empl. en lat. chrét. pour désigner la venue du Christ, IIe-IIIe s. (IRÉNÉE, 4, 33, 1, ibid., 838, 27), et la période de l'année liturg. qui précède Noël, IVe-Ve s. (Ps. AMBROISE, Serm. 1, 1 c, 625 ds BLAISE).
STAT. — Fréq. abs. littér. :56.
BBG. — Archéol. chrét. 1924. — CHASS. 1970. — Foi t. 1 1968. — GUYOT 1953. — MARCEL 1938. — Métrol. 1969.

avent [avɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1217; advent, 1119; lat. adventus « arrivée, venue (de Jésus-Christ) », de advenire. → Advenir.
1 Temps pendant lequel l'Église catholique se prépare à la fête de Noël. || Les quatre dimanches de l'avent. || Jeûner l'avent, pendant l'avent.
1 Un rat plein d'embonpoint, gras et des mieux nourris,
Et qui ne connaissait l'avent ni le carême (…)
La Fontaine, Fables, IV, 11.
2 1er dimanche de l'Avent. — Tout l'office insiste sur l'idée de proximité (…) Augmentation du désir par la proximité. L'Avent est le temps du désir, l'attente dans le froid et dans la neige, la pluie et le vent.
Claudel, Cahier VI, nov. 1928, in Journal, Pl., t. I, p. 838.
(Av. 1692). Sermon prêché à cette période. || Prêcher l'avent.
2 Littér., rare. Venue, arrivée.
HOM. Avant, havant (du v. haver).

Encyclopédie Universelle. 2012.