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Allemagne

Allemagne
(république fédérale d') pays d'Europe centrale bordé au N. par la mer du Nord, la Baltique et le Danemark, à l'E. par la Pologne, la Rép. tchèque, au S. par l'Autriche, la Suisse et la France, à l'O. par le Luxembourg, la Belgique et les Pays-Bas. L'Allemagne a été divisée, de 1949 à 1990, en deux états indépendants: à l'O., la république fédérale d'Allemagne (R.F.A.), correspondant aux zones d'occupation anglaise, américaine et française; à l'E., la République démocratique allemande (R.D.A.), correspondant à la zone soviétique. 356 758 km²; 79 800 000 hab.; cap. Berlin. Nature de l'état: rép. fédérale. Langue off.: allemand. Monnaie: deutsche Mark. Relig.: protestantisme et catholicisme. Géogr. phys. - On définit trois Allemagne géographiques. L'Allemagne du N. fait partie de la grande plaine d'Europe septentrionale, aux terroirs variés, drainée par l'Ems, la Weser et l'Elbe. Son climat est à tendance océanique alors que, partout ailleurs, règne un climat continental. Le centre est une succession de vieux massifs (Massif schisteux rhénan, Harz, Thuringe), coupée de vallées (Moselle, Rhin, Main) et de bassins. Le Sud est constitué des Préalpes (2 968 m au Zugspitze) et de leur piémont, ordonnés autour du Danube et de ses affluents de rive droite (Isar, Inn). Le peuplement est très dense sur tout le territoire. écon. - Après les ravages provoqués par la guerre de 1939-1945, qui entraîna des pertes humaines considérables, la R.F.A. opéra un redressement rapide ("miracle allemand") et devint la première puissance écon. d'Europe. L'agric., surtout localisée dans les bassins du Centre, ne couvre pas les besoins d'une pop. urbanisée à 80 %. L'expansion industrielle all., née au XIXe s. de l'exploitation des énormes gisements de houille et des mines de fer, n'est plus dominée par la sidérurgie, mais par la chimie, l'automobile et l'électromécanique (40 % en tout). Due à une organisation et une gestion exemplaires, elle fut favorisée par l'excellence et la densité des voies de communication. La crise mondiale née en 1973 a frappé les secteurs traditionnels de l'industrie: aciéries, chantiers navals, machines-outils et textile. Les industries de pointe (électronique, inform.), la chimie et l'auto. ont maintenu une forte croissance. Entre 1970 et 1989, le P.N.B. a été multiplié par trois. En 1989, la R.F.A. est devenue le premier exportateur mondial (réalisant 70 % de ses ventes en Europe) et le deuxième créancier. Elle a réussi à intégrer 8 millions de réfugiés venus des territoires annexés par l'U.R.S.S. et la Pologne, puis 3 à 4 millions d'Allemands de l'Est, mais auj. elle doit développer l'anc. R.D.A. et notam. moderniser son agriculture (10 % de la pop. active). L'industrie, qui se développa grâce au lignite (bassin de Leipzig, Halle, Lusace), était dominée par la sidérurgie et la chimie; elle subit auj. une désocialisation brutale (faillites, chômage). Hist. - Rome a fixé ses frontières sur le Rhin et le Danube. La dernière vague d'invasions germaniques (406) fit s'écrouler l'Empire qui fit place à des royaumes "barbares". La plupart des pays germaniques se fondirent dans l'état franc, puis carolingien, et se christianisèrent. Le partage de l'empire de Charlemagne entraîna la constitution d'un royaume de Germanie (843), de la Meuse à l'Oder. Les ducs de Saxe s'emparèrent de la Couronne. Otton Ier, se faisant couronner à Rome en 962, fonda le Saint Empire romain germanique. Le principe de l'élection impériale et le conflit avec la papauté provoquèrent l'émiettement de l'Allemagne en principautés féodales. Rodolphe Ier de Habsbourg (1273-1291) annonça une dynastie qui garda la couronne impériale de 1440 à 1806. Au XVIe s., la Réforme protestante souleva les princes et les paysans contre Charles Quint et brisa l'unité du pays. Au XVIIe s., la lutte des états du N., protestants, contre les états du S., catholiques, suscita la guerre de Trente Ans qui ruina et acheva de morceler l'Allemagne (traité de Westphalie, 1648). En 1701, l'électeur de Brandebourg prit le titre de "roi en Prusse". L'ascension de cette maison se poursuivit avec Frédéric II (1740-1786). Bonaparte ramena, en 1803, le nombre des états de 350 à 39 et abolit l'empire (1806). Les traités de Vienne (1815) créèrent une Confédération germanique de 39 états sous la présidence de l'Autriche. Victorieuse de l'Autriche à Sadowa (1866) puis de la France (1871), la Prusse proclama l'Empire allemand, dont la puissance écon. et démographique ne cessa de croître, mais qui subit un grave échec au cours de la Première Guerre mondiale; l'empereur Guillaume II abdiqua (9 nov. 1918) et la république fut proclamée. Le traité de Versailles (28 juin 1919) démembra l'Allemagne et lui enleva ses colonies. De 1919 à 1923, la république de Weimar fut troublée par des soulèvements de gauche (V. Spartakus) et de droite, et l'inflation ruina les classes moyennes. Malgré le redressement économique et diplomatique, elle fut victime de la crise économique de 1929 et le président Hindenburg nomma Hitler chancelier le 30 janv. 1933. Celui-ci instaura un régime de terreur fondé notam. sur le racisme (persécution des Juifs, des Tsiganes). Pour effacer le traité de Versailles, il réoccupa la Rhénanie (1936), annexa l'Autriche (Anschluss, mars 1938) et une partie de la Tchécoslovaquie (affaire des Sudètes) après les accords de Munich (sept. 1938), puis la Bohême (mars 1939); le 1er sept. 1939, il envahit la Pologne, ce qui déclencha la Seconde Guerre mondiale (1939-1945). L'Allemagne, vaincue, capitula le 8 mai 1945; divisée en quatre zones d'occupation (amér., franç., brit., soviét.), elle perdit ses territoires à l'est de l'Elbe. En 1949, elle fut partagée en deux états. La R.F.A.: république fédérale fondée le 23 mai 1949 (248 580 km²), dont la capitale était Bonn, comprenant dix Länder plus Berlin-Ouest. Les chrétiens-démocrates, seuls au pouvoir de 1949 à 1966 (K. Adenauer, puis L. Erhard) ou dans un gouv. de coalition (K. G. Kiesinger, 1966-1969, H. Kohl depuis 1982), ont dû compter avec le parti social-démocrate (les chanceliers W. Brandt, 1969-1974, puis H. Schmidt, 1974-1982). Membre de l'OTAN depuis 1955, de la C.é.E. depuis 1957, la R.F.A. reconnut la R.D.A. en 1972. La R.D.A.: démocratie populaire fondée le 23 mai 1949 (108 178 km²) dont la capitale était Berlin-Est. Par le traité de 1955, la R.D.A. arriva à se dégager de l'admin. militaire soviétique. Elle conserva des liens étroits avec les pays de l'E. (adhésion au pacte de Varsovie, 1955; traité d'amitié avec l'U.R.S.S., 1964). La construction du mur de Berlin, en 1961, arrêta les départs massifs vers la R.F.A., qui vidaient la R.D.A. de ses personnels qualifiés. Membre de l'ONU et du Comecon, elle fut la deuxième puissance socialiste. Elle eut pour dirigeants W. Pieck (1949-1960), W. Ulbricht (1960-1973), W. Stoph (1973-1976), E. Honecker (1976-1989), puis E. Krenz (1989-1990).

Encyclopédie Universelle. 2012.