PORPHYRE
Philosophe néo-platonicien, Porphyre a joué un rôle considérable dans l’évolution de la pensée, à la fin de l’Antiquité et pendant tout le Moyen Âge. Son œuvre immense, aujourd’hui en grande partie disparue, a été beaucoup lue et a laissé des vestiges chez de nombreux auteurs grecs, latins et arabes. La manière dont il a systématisé et interprété l’œuvre de son maître Plotin a donné naissance à un spiritualisme qu’Augustin a diffusé dans tout l’Occident latin, et à une doctrine de l’activité d’être qui, par l’intermédiaire de Boèce et des néo-platoniciens arabes, a marqué définitivement la pensée philosophique de l’Occident.
La vie et l’œuvre
Né à Tyr en Phénicie, Porphyre passa son enfance dans ce pays de vieilles traditions religieuses que la reine de Palmyre, Zénobie, allait bientôt soustraire quelque temps, avec d’autres provinces orientales, à la domination romaine. Vers 254, le jeune Phénicien vint étudier à Athènes. Toute sa vie, il resta en relation avec son maître de philosophie d’alors, Longin (Caius Cassius Longinus), qui lui enseigna le «platonisme», c’est-à-dire un système éclectique qui prétendait fournir l’interprétation exacte des dialogues de Platon. Ce fut peut-être Longin lui-même qui l’envoya à Rome, pour y entendre Plotin qu’il avait en très haute estime. Porphyre arriva dans la capitale en 263, dans sa trentième année. Voulant utiliser les compétences philologiques de Porphyre, Plotin lui demanda de réviser, de corriger et de publier ses écrits. L’enseignement du maître, constant appel à la vie spirituelle, provoqua peut-être chez Porphyre un excès de tension psychique. Comme le dit son biographe Eunape, il détesta le fait d’avoir un corps et d’être un homme. Atteint de neurasthénie, il songea au suicide. Plotin, devinant cette crise intérieure, lui conseilla de voyager. Porphyre partit donc pour la Sicile et se fixa à Lilybée, auprès d’un certain Probus dont il avait entendu parler. Cela se passait en 268. Porphyre n’avait passé que cinq ans auprès de Plotin, qui mourut deux ans après, en 270, à peu près abandonné par tous ses disciples. En Sicile, Porphyre écrivit son grand traité Contre les chrétiens. Par la suite, il revint à Rome, où il prit la succession de son maître. Parmi ses disciples, il semble qu’il faille compter Jamblique. Vers cette époque, il épousa Marcella, veuve d’un philosophe et mère de sept enfants dont les derniers étaient encore en bas âge. C’est à elle qu’il adressa cette lettre À Marcella qui est considérée à juste titre comme le «testament spirituel du paganisme» (A. J. Festugière). Porphyre, vers 301, composa sa Vie de Plotin et établit l’édition des écrits de son maître. Il mourut à Rome dans la première décennie du IVe siècle. L’œuvre de Porphyre est immense (soixante-dix-sept titres dans le catalogue de J. Bidez, soixante-sept dans celui de R. Beutler); elle s’étend à tous les domaines intéressant la culture de l’époque: la grammaire (notamment les commentaires d’Homère), la rhétorique, l’astronomie et les mathématiques, la mythologie et la religion, l’histoire de la philosophie, l’éthique, la physique et la métaphysique. Porphyre avait commenté de nombreux dialogues de Platon et plusieurs œuvres d’Aristote, entre autres certains traités de logique, pour lesquels il écrivit une célèbre introduction (Isagogé ) de vingt pages dont le succès fut considérable, puisqu’elle fut traduite en latin, en syriaque, en arabe, en arménien, en hébreu et qu’elle fut inlassablement commentée du IVe au XVIIe siècle. Ce petit ouvrage systématise la doctrine aristotélicienne des «prédicables», c’est-à-dire des différents modes selon lesquels un attribut peut se rapporter à un sujet.
La plus grande partie de cette œuvre est perdue. Hormis quelques traités complets, elle n’est plus connue que par des fragments cités par d’autres auteurs, qui les attribuent explicitement à Porphyre ou les rapportent de façon anonyme. Beaucoup de recherches récentes ont été consacrées à la reconstruction de l’héritage porphyrien, dont on retrouve les traces non seulement chez les philosophes grecs, mais dans les littératures philosophiques latines et arabes.
Philosophie et religion
Toute sa vie, Porphyre a été préoccupé par les problèmes religieux, tout particulièrement par le rôle des pratiques religieuses pour le salut de l’âme. Il semble bien que l’influence de Plotin l’ait amené à modifier totalement ses conceptions dans ce domaine. Avant de connaître Plotin, en effet, il avait écrit La Philosophie tirée des oracles , traité consacré aux pratiques religieuses et magiques capables d’assurer le salut de l’âme et qui témoignait d’un esprit naïf et superstitieux. Après sa rencontre avec Plotin, ainsi qu’il apparaît dans le traité Sur l’abstinence de la chair des animaux , dans la lettre À Marcella , dans la lettre À Anébon , dans la Vie de Plotin , dans le traité Sur le retour de l’âme , Porphyre professe une tout autre théorie des rapports entre philosophie et religion: les religions ne s’adressent qu’à des dieux inférieurs ou à des démons; la philosophie les transcende, parce qu’elle est le culte du Dieu suprême, dont le philosophe est le prêtre. Ce culte ne consiste que dans l’offrande d’une pensée purifiée de tout ce qui est visible et sensible et il conduit à l’union au Dieu transcendant, dès ici-bas en des moments d’extase, puis définitivement après la mort. Le philosophe est donc le seul à pouvoir espérer être délivré pour toujours du cycle des naissances. Les pratiques religieuses ne peuvent procurer qu’un salut tout relatif, une certaine purification de la partie inférieure de l’âme, qui lui permettra de s’élever dans les astres, sans être délivrée définitivement de sa prison cosmique. C’est dans cette perspective que Porphyre consacre une grande partie de son activité littéraire à critiquer et à juger les traditions religieuses: le gnosticisme (en des ouvrages malheureusement perdus), les oracles chaldaïques (avec le traité Sur le retour de l’âme ), la religion traditionnelle de la Grèce (lettre À Anébon ), la religion chrétienne (traité Contre les chrétiens ).
La critique du christianisme
Si le christianisme était, comme le judaïsme, la religion traditionnelle d’un peuple particulier, Porphyre lui ferait une place dans son système religieux, à côté des autres religions qui sont subordonnées à la religion du philosophe. Mais, d’une part, alors qu’il est privé de tout fondement historique, le christianisme prétend être la religion universelle et absolue, d’autre part, il implique une conception absurde et irrationnelle de la divinité. Il est donc condamné, aussi bien du point de vue des religions particulières que du point de vue transcendant de la philosophie.
La religion chrétienne n’est pas fondée historiquement. Elle prétend sans doute s’enraciner dans la tradition juive, mais les chrétiens ne font que s’approprier l’histoire du peuple juif, dont pourtant ils ne respectent pas les traditions nationales. Or, rien ne justifie cette appropriation: les écrits juifs n’ont rien à voir avec le christianisme. Et, d’ailleurs, il ne subsiste rien de l’œuvre de Moïse; tous ses ouvrages ont été brûlés avec le Temple. Ce qui existe sous son nom a été composé plus de mille ans après sa mort par le grand prêtre Esdras. De même, le Livre de Daniel ne date pas du temps de Cyrus; c’est une prophétie post eventum composée au temps d’Antiochus Épiphane. On voit par là comment Porphyre devance les conclusions de la critique historique moderne. Les traditions proprement chrétiennes n’ont pas plus de valeur historique. Les récits évangéliques sont remplis de contradictions et d’incohérences; les Apôtres ont déformé l’enseignement de Jésus. Ainsi, le christianisme n’est pas assuré de l’authenticité de ses propres traditions.
Porphyre s’en prend, d’autre part, à la conception absurde que les chrétiens se font de Dieu; le Dieu qui est le leur est un tyran aux caprices imprévisibles qui a accompli et accomplira une suite d’actions totalement arbitraires: la création du monde à un moment du temps, l’élection du peuple juif, l’Incarnation, la Résurrection, enfin la destruction du monde qu’il avait lui-même créé. On dira «Dieu peut tout». «Cela n’est pas vrai, répond Porphyre, Dieu ne peut faire que deux fois deux fassent cent et non pas quatre. Sa puissance n’est pas l’unique règle de ses actes et de sa volonté. Il observe la loi de l’ordre.»
Le spiritualisme
On tient habituellement Porphyre pour l’éditeur et le vulgarisateur de Plotin. Cette vue est exacte, mais incomplète. Il est vrai que Porphyre a publié les écrits de son maître sous le titre Ennéades , qu’il les a commentés, résumés et paraphrasés abondamment. Des recherches ont montré que la fameuse Théologie d’Aristote , conservée en traduction arabe (et en traduction latine, dans une autre version), est en fait une paraphrase porphyrienne des écrits de Plotin. Cet ouvrage a véhiculé les idées néo-platoniciennes dans le monde arabe et le monde occidental.
Pourtant, en éditant et en commentant Plotin, Porphyre a subtilement transformé ou déformé la pensée du maître. Déjà l’édition des Ennéades laisse entrevoir ces interventions. À l’ordre chronologique des écrits, Porphyre a substitué un ordre systématique fondé sur une division très particulière des parties de la philosophie qui correspond aux étapes d’un progrès spirituel: éthique, physique, théologie (ou métaphysique). Mais, surtout, si l’on entend par spiritualisme une philosophie centrée sur la réalité substantielle et les caractéristiques propres de l’esprit, on pourra dire que Porphyre a donné au plotinisme la forme d’un spiritualisme. Par exemple, les Sentences introduisant aux intelligibles (petit recueil dans lequel Porphyre expose ses conceptions métaphysiques fondamentales) insistent fortement sur l’opposition radicale entre la substance intelligible (ou spirituelle), dont les parties sont intérieures les unes aux autres, et la substance matérielle, dont les parties sont extérieures les unes aux autres. Il définit ainsi ces deux types de réalité d’une manière que Bergson, en éliminant tout substantialisme, retrouvera dans l’Essai sur les données immédiates de la conscience. Le spiritualisme porphyrien est particulièrement manifeste dans la pensée du jeune Augustin, telle qu’elle s’exprime dans ses Dialogues de Cassiciacum.
La doctrine de l’acte d’être
Les recherches contemporaines (P. Hadot, S. Pines) laissent entrevoir, par une convergence d’indices caractéristiques et indépendants (étude d’un fragment de commentaire sur le Parménide , de textes néo-platoniciens arabes, de la doctrine de Marius Victorinus), que Porphyre a eu une doctrine de l’être tout à fait originale. Ici encore, Porphyre transforme et déforme la pensée de son maître Plotin. Celui-ci avait posé au-delà de l’Esprit, Substance première, un principe absolument simple, sans substance, sans pensée, qu’il avait appelé l’«Un». Mû à la fois par le besoin de résoudre certaines difficultés de l’exégèse de Platon et par la logique interne de sa pensée, Porphyre identifie l’Un de Plotin avec une pure activité d’être: «L’Un, qui est au-delà de la substance et de l’étant, n’est ni étant ni substance, mais plutôt il agit et il est lui-même l’agir pur, en sorte qu’il est l’Être, l’Être qui est avant l’étant et comme l’Idée de l’étant.» En son origine transcendante, toute réalité particulière vient coïncider avec cette activité pure d’être, infiniment simple. Pour la première fois dans l’histoire de la pensée occidentale, l’être-infinitif est clairement distingué de l’être-participe. Cet être-infinitif est indissolublement agir et idée, sommet de l’activité et de l’indétermination. Cette distinction se retrouvera dans le De hebdomadibus de Boèce qui la transmettra au Moyen Âge. Elle reparaîtra sous une forme nouvelle dans la différence ontologique selon Heidegger.
porphyre [ pɔrfir ] n. m. ♦ Roche magmatique (andésite) rouge foncé, compacte, mêlée de cristaux blancs. Porphyre poli. Colonnes de porphyre. « des fleurs en mosaïque d'agate et de porphyre » (Loti).
♢ Par ext. Molette en porphyre, pour broyer les couleurs.
● porphyre nom masculin (latin médiéval porphyrium, du latin classique porphyrites, du grec porphuritês) Roche volcanique altérée, à phénocristaux de feldspath. ● porphyre (expressions) nom masculin (latin médiéval porphyrium, du latin classique porphyrites, du grec porphuritês) Porphyre antique, porphyre à mésostase colorée en rouge, vert, bleu ou noir. (Il s'agit d'andésites, de rhyolites ou de microgranites utilisés en ornementation.)
porphyre
(en gr. Porphurios) (234 - v. 305) philosophe néo-platonicien de l'école d'Alexandrie. Disciple de Plotin, il écrivit de nombreux livres (brûlés en 448) contre le christianisme.
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porphyre
n. m. Roche d'origine volcanique, très dure, formée d'une pâte feldspathique vitreuse présentant de grosses inclusions cristallines. Porphyre rouge, vert, bleu, noir.
⇒PORPHYRE, subst. masc.
A. —MINÉRALOGIE
1. Usuel. Roche magmatique ancienne très dure, présentant de grands cristaux de feldspath clairs dispersés dans une pâte foncée à grains très fins, généralement rouge ou verte, parfois bleue ou noire (d'apr. NOËL 1968; ds FOUC.-RAOULT Géol. 1980). Mais ce coeur obstiné, plus dur que l'airain, le porphyre et le basalte, ne se rendit pas encore (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p.334). Tout tremble, et nous régnons, graves et couronnés. Au fond de nos palais de jaspe et de porphyre Nous avons des milliers d'esclaves à genoux (SAMAIN, Chariot, 1900, p.207). Cassé en fragments, le porphyre donne également un excellent caillou pour chaussée d'empierrement (BOURDE, Trav. publ., 1928, p.72):
• ♦ Le granit et le porphyre des sarcophages pharaoniques gardent, après quatre mille ans, leurs moulures intactes et un poli qui est une caresse pour l'oeil.
VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p.155.
SYNT. Porphyre granitique, feldspathique, quartzifère; porphyre vert antique, rouge antique; dallage, arche, table, colonne de porphyre; carrière de porphyre; tailler le porphyre.
— P. méton. Bloc de porphyre, objet taillé dans du porphyre. Il nous montre d'abord sa galerie, une galerie énorme (...), ornée de ces vases de marbre, de ces porphyres à grande tournure Louis XIV, qui sentent leur vieux Louvre (GONCOURT, Journal, 1863, p.1208). Elle était toute jeune, pâle et sans rides comme un beau galet, avec cette rondeur dure et pleine des porphyres usés par l'eau (GIONO, Chant monde, 1934, p.84).
2. ,,Micro-granite à quartz automorphe`` (GEORGE 1970).
B. —P. méton. Petite table en pierre très dure, ordinairement du porphyre, sur laquelle les pharmaciens, chimistes brisent les substances à l'aide d'une molette de la même matière. (Dict. XIXe et XXes.). Une pierre plutonienne très-dure qu'on a désignée sous le nom de porphyre (DESCHAMPS D'AVALLON, Compendium pharm. prat., 1868, p.113).
C. —RELIURE. ,,Veau utilisé en reliure dont la surface a été parsemée de fines taches diversement coloriées`` (BRUN 1968). Les nouveaux possesseurs des belles reliures en veau fauve ou porphyre [vendus à l'Hôtel des Ventes] (...) vont, en échange de quelques centaines ou quelques milliers de francs Pétain savourer les mêmes durables voluptés [que leur ancien propriétaire] (L'OEuvre, 15 févr. 1941).
REM. 1. Porphyréen, -éenne, adj., hapax. Qui a l'aspect du porphyre. Mon navire au nom bouffon, le «Narrenschiff», est entré dans cette nuit de poix et ce chaos du Pont-Euxin... Encore enfant, j'ai parcouru ce chemin d'obscurité, ce déroulement du grand flot porphyréen tout chargé des livides fleurs d'edelweiss maritime (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p.58). 2. Porphyreux, -euse, adj., hapax. De porphyre. Synon. porphyrique (infra dér.). Pour peu que les vents nous fussent contraires, nous risquions d'aller faire connaissance avec (...) les rochers porphyreux des antiques Phéaciens (NERVAL, Voy. Orient, t.2, 1851, pp.18-19). 3. Porphyris, subst. fém., porphyrion, subst. masc., vieilli, rare. Poule sultane. On avait servi (...) une magnifique porphyris bleue et rouge, et un cygne avec toutes ses plumes, qu'on avait cuit en quarante-huit heures pour ne pas lui roussir les ailes (LOUYS, Aphrodite, 1896, p.138).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1180-90 minér. porfire (ALEXANDRE DE PARIS, Alexandre, IV, 1263, in Elliott Monographs, n° 37, p.348); 1539 porphire (G. CORROZET, Les Blasons domestiques, f° 30 v°); 1548 porphyre (N. DU FAIL, Baliverneries ds OEuvres, éd. J. Assézat, t.1, p.185); 2. 1672 p.ext. «table en matière très dure sur laquelle on broie des substances à l'aide d'une molette» (B. BAUDERON, F. VERNY, La Pharmacopée, p.146). Du lat. médiév. porphyrium (ca 1100, v. FEW t.9, p.192b, note 2), altér. de porphyrites «porphyre», empr. au gr. () «id.», dér. de «pourpre». Fréq. abs. littér.:149.
DÉR. Porphyrique, adj. a) De porphyre; qui contient du porphyre. Roche, tuf, lave porphyrique. Après avoir, un temps suffisant, admiré l'assaut jamais lassé du flot contre la falaise porphyrique (...) il faut enfin revenir sur ses pas (ARÈNE, Veine argile, 1896, p.168). La montagne porphyrique de Tarare se dresse ainsi au passage de la célèbre route de Roanne à Lyon (VIDAL DE LA BL., Tabl. géogr. Fr., 1908, p.250). Nous longeons le torrent boueux qui grandit sans cesse, saute les rocs, entraîne des cailloux porphyriques (MORAND, Air indien, 1932, p.176). b) Relatif, propre au porphyre, à sa formation, à sa structure. Les éruptions porphyriques ont différé en plusieurs points essentiels de celles des granites (ÉLIE DE BEAUMONT ds B. Sté géol. Fr., t.4, 1847, p.51). Sc. de la terre. Dont la structure présente des cristaux de grande taille dispersés au sein d'une pâte à cristaux microscopiques (d'apr. PLAIS.-CAILL. 1958; ds FOUC.-RAOULT Géol. 1980). Synon. porphyroïde. Texture porphyrique. — []. — 1res attest. 1488 porfirique (Mer des hystoires, I, f° 194a, ds GDF. Compl.) attest. isolée; 1804 porphyrique (Ann. chim., t.46, 30 germinal an XI, p.185); de porphyre, suff. -ique.
porphyre [pɔʀfiʀ] n. m.
ÉTYM. 1546; porfire, XIIe; aussi porfie, graphie sav., XVIe; ital. porfiro, du lat. porphyrites, grec porphuritês (lithos) « pierre pourpre ».
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1 Variété d'andésite grise, roche volcanique rouge foncé, compacte, dans laquelle sont noyés de grands cristaux blancs. || Porphyre poli. || Colonnes de porphyre (→ Matière, cit. 8). || Baignoire, vasque (→ Cinnamome, cit.), incrustations de porphyre (→ Grille, cit. 9).
1 Au tintement de l'eau dans les porphyres roux
Les rosiers de l'Iran mêlent leurs frais murmures.
Leconte de Lisle, Poèmes barbares, « La vérandah ».
2 (…) seulement quelques fleurs çà et là, sur les parois immaculées, des fleurs en mosaïque d'agate et de porphyre, mais si fines, si sobres, si rares, que l'effet neigeux de ce palais n'en est pas altéré.
Loti, l'Inde (sans les Anglais), VI, III.
➪ tableau Classes de roches.
2 (1765). Techn. Molette en porphyre, servant à broyer les couleurs.
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DÉR. Porphyrique, porphyriser, porphyroïde.
Encyclopédie Universelle. 2012.