Akademik

POLKA
POLKA

POLKA

Danse tournée, qui apparut vers 1830 en Bohême. Un couple l’exécute sur une mesure à 2/4, fortement rythmée, en sections de huit battues, dans un mouvement assez rapide, mais au tempo plus modéré que celui du galop. Il semble que l’analogie soit fortuite avec le terme polacca (polonaise). La polka est issue de l’ancienne écossaise (scottish). La légende voudrait que la polka ait été inventée par une paysanne bohémienne, Anna Slezakova, puis notée par Josef Neruda. De Prague, elle gagna Vienne (1839), puis Paris, au théâtre de l’Ambigu (1840). Le pas de polka se compose de quatre mouvements égaux, chacun de la durée d’une croche (parfois d’une double croche).

polka [ pɔlka ] n. f.
• 1842; empr. à l'all., du tchèque pulka « demi-pas »
1Ancienne danse à deux temps, à l'allure vive et très rythmée. « une polka emportait des couples » (Zola). Air sur lequel on la danse. Jouer des polkas. Polka piquée, jouée en notes piquées et dansée d'une façon sautillante.
2Par appos. Anciennt Pain polka : pain dont la croûte est quadrillée de bandes formant des carrés ou des losanges. « Des pains polkas pareils à des écus ronds » (Apollinaire).

polka nom féminin (tchèque půlka, moitié) Danse tournée d'origine tchèque, de mesure à 2/4, exécutée par couple, en vogue en Europe vers 1830-1850. (Elle connut plusieurs variantes : polka piquée, polka des patineurs, polka-mazurka.) Air sur lequel on danse la polka. ● polka adjectif invariable Pain polka, pain légèrement aplati, et marqué de dessins en quadrillé. ● polka (expressions) adjectif invariable Pain polka, pain légèrement aplati, et marqué de dessins en quadrillé.

polka
n. f. Ancienne danse, d'origine polonaise.

⇒POLKA, subst. fém.
A.— 1. Danse d'origine tchèque ou polonaise, à l'allure vive et enlevée, qui fut en grande vogue vers le milieu du XIXe siècle et qui consiste pour les deux danseurs à marquer le rythme avec chaque pied tout en effectuant un mouvement circulaire et à sauter ensuite sur un temps de repos (d'apr. BACH.-DEZ. 1882 et Mus. 1976). La polka est quelque chose de très gracieux qui aurait fort scandalisé nos aïeules (MÉRIMÉE, Lettres Ctesse de Montijo, t. 1, 1844, p. 85). Nous dansions, nous autres. Des polkas, des valses, des mazurkas, comme Napoléon III et la reine Victoria (GUÉHENNO, Journal « Révol. », 1938, p. 156).
Polka-mazurka, polka-mazurke. Valse qui dérive de la polka, qui s'exécute sur une mesure à trois temps et en répétant presque deux fois le pas de cette danse (d'apr. DESRAT 1895). Les essais de polka-masurke qui ont été risqués ont assez mal réussi, par la faute de l'orchestre, qui ne voulait pas jouer en mesure (ABOUT, Grèce, 1854, p. 373). Le besoin de créer une nouvelle danse d'un côté, d'un autre le souvenir de la mazurka russe et polonaise, déjà entrée dans nos salons, sont les seules étymologies du mot polka-mazurka (DESRAT 1895).
Polka-piquée. Polka jouée en notes piquées et dansée d'une façon sautillante. Hier, à la société des gens de lettres, Maël et Rameau, tous deux boiteux, mais d'une jambe différente, se complétaient fort bien pour danser la polka piquée (RENARD, Journal, 1894, p. 225). V. piqué.
2. P. méton., MUS. Musique à deux temps sur laquelle on exécute cette danse. Exécuter, jouer une polka; un air de polka. Les musiciens de la ligne s'arrêtèrent, et la polka d'Offenbach resta un pied en l'air (A. DAUDET, Tartarin de T., 1872, p. 64). La danse s'était figée. Le lourd piétinement des couples sur le plancher sablé et crissant s'était arrêté net. (...) la grosse musique continuait à moudre à grand fracas une polka tressautante (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 191).
B.— À la polka, loc. adj., vx ou polka, en appos. avec valeur d'adj. [Qualifie une chose, un comportement] Qui se veut chic, à la mode du jour. Robe, vêtement (à la) polka. Mouillebec entre (...) suivi d'Alidor : il tient à la main un chapeau polka à petits bords (LABICHE, Deux merles bl., 1858, II, 1, p. 151). En 1843-44, époque de l'apparition de cette gigue anglaise croisée de valse allemande, il était de bon goût de s'habiller à la polka, de chanter à la polka, de marcher à la polka, de dormir à la polka, etc. (DELVAU 1883).
C.— Arg. ,,Maîtresse`` (ESN. 1966). Le gonze qui avait essayé de camoufler son artillerie sous la jupe de sa polka [fut emmené dans le bureau des inspecteurs] (LE BRETON, Razzia, 1954, p. 99). [Un souteneur :] Jules a emballé ma polka, je vais pas me gratter pour le mettre à l'amende (Pt Simonin ill., 1957, p. 151).
D.— Spécialement
1. AGRIC. ,,Petite brouette servant à transporter de la terre ou du fumier dans les carrières réservées à la culture du champignon de couche`` (FÉN. 1970).
2. BOULANG., en appos. avec valeur d'adj. Pain polka. Pain fariné, légèrement aplati, dont la croûte est striée de lignes formant des losanges ou des petits carrés. (Dict. XXe s.). Des pains polkas. P. ext., coupe polka, coup de lame polka. Coupe, coup de lame employé pour obtenir le pain polka. Le coup de lame « POLKA ». À l'aide de la lame tenue verticalement, la pâte est incisée en diagonale sur toute la surface du pâton en partant de la droite vers la gauche, puis de la même façon, mais en coupant cette fois de la gauche vers la droite (J.-M. VIARD, Le Compagnon Boulanger, 1982, p. 241).
3. CARR. Outil de tailleur de pierre formé d'un marteau à deux têtes dont l'une est à biseau simple et l'autre à biseau dentelé (d'apr. CHABAT t. 2 1876). Pour les pierres tendres, les marteaux à grain d'orge, le rustique, la polka serviront successivement au dégrossissage et à la finition (LAMBERTIE, Industr. pierre et marbre, 1962, p. 65).
Prononc. et Orth. :[]. Att. ds Ac. dep. 1878. Plur. des polkas. Adj. : pain polka, plur. des pains polkas (ROB.). Étymol. et Hist. 1. 1844 danse (BALZAC, Gaudissart II, p. 284); v. aussi V. ROZIER, Les Bals publics à Paris, 1856, 3e éd., p. 49 : L'apparition de la polka, en 1842, donne l'idée aux maîtres de danse de créer, tour-à-tour, la Mazurka, la Redowa, la Schottisch, la Victoria; 2. 1876 « pioche » (CHABAT); 3. 1881 (RIGAUD, Dict. arg. mod., s.v. pain : Pain polka. Pain long, dans le jargon des boulangers); 4. 1907 (Nouv. Lar. ill. Suppl. : Polka. Petite brouette servant aux transports de terre dans les carrières où l'on cultive le champignon de couche). Orig. incertaine; cette danse, originaire de Bohême, étant connue dès 1835 à Prague, 1839 à Vienne, 1840 à Paris et printemps 1842 à Londres (cf. Mém. d'Anna M. W. Pickering — 1903 — XVI d'apr. NED), le fr. est prob. un empr. par l'intermédiaire de l'all. au tch. polka « id. », où ce mot est soit une déformation de pulka « demi-pas », en raison des pas courts qui caractérisent cette danse (v. KLUGE20), soit le subst. Polka « Polonaise », par sympathie pour les Polonais opprimés (FEW t. 20, p. 43b; v. aussi DUDEN Etymol.). Bbg. KLEIN Vie paris. 1976, pp. 49-50.

polka [pɔlka] n. f.
ÉTYM. 1842; mot polonais.
1 Danse, d'origine polonaise ou tchèque, à l'allure vive et très rythmée.Air sur lequel on exécute cette danse. || Un air de polka. || Jouer une polka. || Des polkas (→ Java, cit. 1; orgue, cit. 4).Polka piquée, jouée en notes piquées et dansée d'une façon sautillante.
1 (…) une polka emportait des couples, dans un balancement qui mettait un sillage au milieu des hommes restés debout.
Zola, Nana, XII.
2 Rien ne fut omis dans la formation que ma mère entendait me donner pour faire de moi un homme du monde. Elle me prodigua elle-même des leçons de polka et de valse, les seules danses qu'elle connaissait.
Après le départ des clientes, le salon était gaiement éclairé, le tapis roulé, un gramophone placé sur la table et ma mère s'asseyait dans un des fauteuils Louis XVI récemment acquis. Je m'approchais d'elle, je m'inclinais, je la prenais par la main et une-deux-trois ! une-deux-trois ! nous nous élancions sur le parquet, sous le regard désapprobateur d'Aniela.
R. Gary, la Promesse de l'aube, p. 68.
2 (1881). Appos. || Pain polka : pain marqué de bandes qui se recoupent en formant des carrés ou des losanges. || Des pains (cit. 1) polkas.
3 (Déb. XXe; in Larousse, 1907). Techn. a Petite brouette pour les transports de terre, dans les champignonnières.
b (V. 1900). Instrument pour la taille des pierres tendres, à taillants orthogonaux.
DÉR. (Du sens 1) Polker, polkiste.

Encyclopédie Universelle. 2012.