Mazarin
(Jules) (en ital. Giulio Mazarini) (1602 - 1661) prélat et homme d'état français d'origine italienne. Richelieu le remarqua (1630) et le fit nommer cardinal (1641). Il succéda à ce dernier comme ministre (1643). Au nom de la régente, Anne d'Autriche (que peut-être il épousa secrètement), il fit triompher l'absolutisme en écrasant la Fronde (1648-1653), dirigée contre lui, et en luttant contre les jansénistes. Il abaissa l'Autriche, assit la prépondérance française (traités de Westphalie, 1648; traité des Pyrénées, 1659), accrut son territoire (Alsace et Roussillon, notam.). Mais, à sa mort, le trésor royal était vide. Il accumula une énorme fortune et fut un actif mécène: V. Mazarin (palais).
————————
Mazarin
(palais) nom donné au palais de l'Institut, primitivement collège des Quatre-Nations à Paris.
I.
⇒MAZARIN1, -INE, subst. et adj.
I. — Substantif
A. — Au masc., HIST., parfois péj. Partisan de Mazarin. C'est un mazarin. À bas les mazarins (Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845). Je voudrais avoir ne fût-ce que Pont-de-Cé ou le Hâvre comme M. de Pongerville pour me moquer des mazarins ou de ceux des halles (SAINTE-BEUVE, Corresp., t.2, 1837, p.300).
B. — Au fém., ORFÈVR. ,,On appela assiettes à la mazarine ou simplement mazarines les premières assiettes creuses, dans lesquelles on mangea le potage, que jusque-là on avait servi dans des écuelles`` (HAVARD t.3 1889).
C. — Au masc. ou au fém., PÂTISS. Gâteau fait de pâte à génoise, de fruits confits en petits morceaux, d'amandes et de marmelade. (Dict. XIXe et XXe s.).
II. — Adj. Qui a été créé, fondé par Mazarin, qui est apparu à l'époque de Mazarin. Galerie Mazarine. La bibliothèque Mazarine, avec ses fonds de manuscrits, d'ouvrages de théologie, de jurisprudence et de philosophie, sa collection unique de «mazarinades» (MASSON, SALVAN, Bibl., 1961, p.79). P. ell. L'Angélique à Rome, la Mazarine à Paris, l'Ambrosienne à Milan, la bibliothèque des ducs de Brunswick à Wolfenbüttel ont été les premières en Europe à permettre libéralement au public de consulter leurs catalogues et de prendre communication de leurs livres à des jours et heures fixés (Civilis. écr., 1939, p.46-5).
— En partic. [En parlant d'une pièce de mobilier, d'un style] Bureau mazarin, chaise mazarine. Des chaises plus petites, de la forme dite aujourd'hui mazarine, en ébène, et revêtues de lampas (TH. GAUTIER, Nouv., 1837, 11 ds QUEM. DDL t.13).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-in]. Pâtiss.: ROB., mazarin (subst. masc.) ou mazarine (subst. fém.); Lar. Lang. fr., mazarin. Étymol. et Hist. 1. 1649 hist. subst. «partisan de Mazarin» (Bibliographie des Mazarinades, éd. C. Moreau, n° 1485); 1651 adj. (SCARRON, La Berne mazarine [titre]); 2. 1680 assiette à la mazarine (Invent. de Henri de Béthune, archevêque de Bordeaux ds HAVARD, s.v. Mazarin, Mazarine); 1735 subst. fém. mazarine (Invent. de Mme Martiny, ibid.); 3. 1750 subst. fém. «pâtisserie» (Dict. des aliments, II, 328 ds QUEM. DDL t.1). Du nom du cardinal Mazarin [1602-61], prélat et homme d'État français.
DÉR. Mazarinade, subst. fém. [Pendant la Fronde] Satire contre Mazarin. Les mazarinades sont de vrais mémoires de la Fronde, qui ont sur les autres l'avantage de nous rendre, pour ainsi dire, contemporains de cette époque d'intrigues, en nous transportant au milieu des personnages qui y jouaient les principaux rôles (JOUY, Hermite, t.4, 1813, p.259). P. ext. et en emploi adj. J'avais vu encore en avril un graffito sur une affiche, très «mazarinade» (LARBAUD, Journal, 1934, p.301). — []. Ds Ac. 1878. — 1re attest. 1651 ([SCARRON], La Mazarinade [titre]); du nom du cardinal Mazarin, suff. -ade.
BBG. — BAR (F.). Les Néol. chez les Burlesques du 17e s. Cah. de l'Assoc. internat. des ét. fr. 1973, n°25 (s.v. mazarinade). — MIGL. Nome propr. 1968 [1927], p.176 (s.v. mazarinade).
II.
⇒MAZARIN2, subst. masc.
Gobelet de verre de qualité ordinaire. (Dict. XIXe et XXe s.).
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1791 (Encyclop. méthod. Mécan. t.8, p.547 d'apr. FEW t.16, p.538a). Altération de l'a. fr. mazerin «coupe, vase à boire en bois madré» (ca 1140 GEFFREI GAIMAR, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 3803: mazelin), prob. issu d'un mot germ. en -in de la même famille que l'a. b. frq. maser, v. madre, cf. l'adj. m. néerl. maserijn «en bois d'érable» (VERDAM) et le b. lat. maserinus (VIe s. chez Venance Fortunat, d'apr. FEW t.16, p.539b, que nous n'avons cependant pas trouvé dans les oeuvres de cet auteur).
❖
♦ Entremets sucré fait de pâte à génoise, de fruits confits, d'amandes et de marmelade.
Encyclopédie Universelle. 2012.