⇒ALPHONSE, subst. masc.
Arg. Homme entretenu par sa maîtresse; souteneur :
• 1. « L'an dernier, elle avait un Alphonse pour lequel elle travaillait du matin au soir et souvent du soir au matin. L'Alphonse est parti. » (Petits Mystères du quartier latin, 1860).
L. RIGAUD, Dict. de l'argot moderne, 1881, p. 9.
• 2. En ce moment, les alphonses doivent pulluler. Je vois cela aux chemises masculines exposées dans les magasins et qui sont des chemises d'hommes de la prostitution. Voici entre autres le pajamas ou costume pour dormir. « Costume pour dormir », ça dit-il des choses! et il faut voir le costume, c'est une chemise de soie, ornée de brandebourgs, comme une veste de hussard, et qui coûte 45 francs.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, sept. 1882, p. 188.
• 3. Alphonse : (...) Ce surnom vient d'une pièce qu'Alexandre Dumas fit représenter au Gymnase sous le titre : Monsieur Alphonse, et dont le héros était précisément de la catégorie de ceux que le XVIIIe siècle appelait Greluchons. On dit aussi Arthur, mais il y a une différence; l'Alphonse est celui qui est payé, l'Arthur se contente de ne rien donner. On les appelle aussi dos, dauphin, barbeau, chevalier de la guiche, marlou, maquereau, mac, poisson, etc.
FRANCE 1907.
Rem. 1. Empl. comme nom commun, il est cependant écrit parfois avec une majuscule. 2. Attesté ds Nouv. Lar. ill.-Lar. Lang. fr. (qui le disent arg. et vx) et QUILLET 1965 (qui le dit pop.)
Prononc. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[]. 2. Dér. et composés : alphonsines (cf. Lar. encyclop.), alphonsisme, alphonsiste. — Rem. GUÉRIN 1892, s.v. alphonse précise que ,,le ph n'existant ni en espagnol, ni en portugais, ni en italien, il serait plus logique d'écrire alfonse``. Lar. 19e, s.v. alfonse renvoie à alphonse.
Étymol. ET HIST. — 1860, supra ex. 1.
Emploi subst. du nom propre. Orig. inc., l'ex. donné par L. RIGAUD, Dict. de l'arg. mod., 1881, atteste l'emploi du mot av. la pièce de Dumas (1874), mais celle-ci a prob. contribué à en répandre l'usage (cf. LARCH. 1880).
BBG. — LARCH. 1880. — LA RUE 1954.
alphonse [alfɔ̃s] n. m.
ÉTYM. 1860; d'après la pièce de A. Dumas, Monsieur Alphonse, prénom masc. usuel dans les classes sociales concernées, au XIXe.
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REM. Un dérivé alphonsisme [alfɔ̃sism] n. m., « proxénétisme », est attesté à la fin du XIXe s. (1882).
Encyclopédie Universelle. 2012.