MYRTILLE
MYRTILLE
Récoltée en masse pour la gelée et la liqueur dans les régions où elle abonde (60 000 t certaines années, en Bavière), la myrtille est aussi un fruit médicinal non négligeable. Elle renferme, outre les quatre cinquièmes de son poids d’eau, 5 à 7 p. 100 de sucres, des tanins, des acides (citrique, malique, quinique en particulier), de nombreux sels minéraux, des vitamines A et C, une matière colorante, la myrtilline, etc. Les feuilles contiennent aussi des tanins, de l’acide quinique et des glucosides phénoliques, éricoline et surtout arbutine.
Rarement citée par les anciens médecins (qui, en Europe centrale, ont souvent confondu myrtille, myrte et fragon), l’airelle est longtemps restée au rang des «vulnéraires astringents» les plus modestes. Bien étudiée depuis la fin du siècle dernier, elle est considérée de nos jours d’une part, en pathologie vasculaire, comme facteur d’entretien et d’autre part, en pathologie digestive, comme astringente antiseptique. Les baies sont bactéricides sur diverses entérobactéries. On prescrit utilement leur suc frais, à défaut leur décoction (100 g de baies sèches par litre d’eau; de quatre à six tasses par jour), leur sirop ou leur teinture au cinquième dans la dysenterie, les diarrhées persistantes, l’entérite, la colibacillose, la fièvre typhoïde, les infections intestinales diverses et dans certains états carentiels. Suc et décoction concentrée sont utilisables en application externe sur les dermatoses, en injections dans la blennorragie, la leucorrhée, en lavements dans les hémorroïdes, en gargarismes et bains de bouche dans les angines, le muguet, les aphtes et l’inflammation des gencives. Les feuilles en décoction (30 g par litre) sont antiseptiques des voies urinaires, quelque peu fébrifuges par leur acide quinique, et hypoglycémiantes (cette propriété est contestée).
myrtille [ mirtij ] n. f.
1 ♦ Variété d'airelle qui croît dans les forêts de montagne (éricacées). La myrtille est appelée selon les régions abrêtier , abrêt-noir , brimbelle, moret , raisin des bois, teint-vin . Des buissons de myrtilles.
2 ♦ Cour. Baie bleu noir comestible de la myrtille. ⇒région. bleuet, brimbelle. Peigne à myrtilles : instrument pour récolter ces baies (en peignant les buissons). « ces myrtilles des montagnes que je cueillis un jour de grand froid » (A. Gide). Confiture de myrtilles.
● myrtille nom féminin (de myrte) Nom commun d'une airelle qui pousse en Europe sur les montagnes humides et dont les baies, bleu-noir à maturité, sont consommées fraîches, en confitures ou en sorbet et servent à la fabrication de sirops et d'eaux-de-vie. ● myrtille (synonymes) nom féminin (de myrte) Nom commun d'une airelle qui pousse en Europe sur les...
Synonymes :
myrtille
n. f.
d1./d Variété d'airelle poussant en Europe dans les forêts de montagne, aux baies noires comestibles. Syn. (Belgique) myrtillier.
d2./d Fruit de cet arbrisseau.
⇒MYRTILLE, subst. fém.
A. —BOT. Variété d'airelle. Voir WOLKOWITSCH, Élev., 1966, p.101.
Rem. La docum. atteste l'emploi au masc. (vx): À Saint-Pierre, le myrtille marécageux (vaccinium fuliginosum) est réduit à l'état des traînasses (CHATEAUBR., Mém., t.1, 1848, p.270). V. baie3 ex.1.
B. —Fruit de cet arbrisseau. Synon. région. bleuet ou bluet (Canada), brimbelle (Est), luce (Bretagne). Confiture, eau-de-vie, sirop de myrtilles; tarte aux myrtilles. Je me souviens de ces myrtilles des montagnes que je cueillis un jour de grand froid dans la neige (GIDE, Nourr. terr., 1897, p.196). Le V[accinium] Myrtillus fournit des baies noir bleuâtres, sucrées, dites myrtilles (...) dont on fait des confitures (Bot., 1960, p.1113 [Encyclop. de la Pléiade]). V. luce ex. de Hémon.
Rem. V. airelle, rem.
REM. Myrtillier, subst. masc., synon. rare (supra A). Dans le bois (...) le grand bois murmurant jadis sous des vents parfumés de bruyère, de myrtilliers et de genêts, (...) il y a des becs de gaz (VERLAINE, Œuvres posth., t.1, Souv., 1896, p.301).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. 1878, 1935. LITTRÉ myrtil [-] subst. masc. et myrtille [-tij] subst. fém. LAND. 1834, DG, PASSY 1914, BARBEAU-RODHE 1930 myrtille []. Prononc. encore en 1re var. ds WARN. 1968 mais absente de Pt ROB. et de Lar. Lang. fr. V.bacille. ROB. myr-, mir-. Étymol. et Hist. Ca 1256 mertille (ALDEBRANDIN DE SIENNE, Régime du corps, éd. L. Lanfdouzy et R. Pépin, 55, 25); XIIIe s. mirtilles (PLATEARIUS, Livre des simples médecines, 114); 1565 myrtilles (S. DE VALLAMBERT, Cinq livres de la manière de nourrir et gouverner les enfans..., 268). Empr. au lat. médiév. myrtillus «myrtille» (1250 ds LATHAM). Fréq. abs. littér.: 21.
myrtille [miʀtij] n. f.
ÉTYM. 1565; mertille, 1256; lat. myrtillus, de myrtus « myrte ».
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1 Bot. et cour. Variété (Vaccinium Myrtillus) d'airelle. || La myrtille est appelée selon les régions abrétier, abrêt-noir, brimbelle, moret, raisin des bois, teint-vin. || Des buissons de myrtilles. — Myrtilles d'Amérique. ⇒ Bleuet. — REM. On a écrit myrtil (1597); mirtille (→ Cueillir, cit. 14). — Cour. (mais abusif au regard de la terminologie botanique). Toute airelle (Vaccinium).
➪ tableau Noms d'arbres, arbustes et arbrisseaux.
2 Baie noir bleuâtre, comestible, de l'airelle myrtille (Vaccinium Myrtillus), et, par ext., de toute airelle. ⇒ Airelle. || Confiture de myrtilles. || Manger des myrtilles. || Peigne à myrtilles, en bois, pour cueillir ces fruits.
0 (…) Je me souviens de ces myrtilles des montagnes que je cueillis un jour de grand froid dans la neige.
Gide, les Nourritures terrestres, IV.
➪ tableau Noms de fruits.
Encyclopédie Universelle. 2012.