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MERCURIALE
MERCURIALE

MERCURIALE

Terme qui désigna, dans l’histoire de l’ancienne France, tout d’abord l’assemblée générale des chambres d’un Parlement convoquée tous les quinze jours le mercredi (jour de Mercure). Le premier avocat général et le procureur général y faisaient à tour de rôle un discours sur les réformes et la discipline du Parlement et dénonçaient les fautes commises par des magistrats. Le terme en vint ainsi à désigner ces discours. Des mercuriales avaient lieu également au Grand Conseil, ainsi que dans les autres cours souveraines et dans les présidiaux. Cette pratique avait été prescrite par Charles VIII en 1493, puis par Louis XII en 1498. L’ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 (art. 130) décida que ces réunions n’auraient plus lieu qu’une fois par mois. Au cours du XVIe siècle, les mercuriales furent réduites à une par trimestre, puis, finalement, à une par semestre (ordonnance de Blois de 1579, art. 144). Le discours qu’y faisait le procureur général ou l’avocat général portait sur les devoirs des magistrats. La réunion avait lieu à huis clos. Parfois sévère à l’égard des magistrats, le discours prenait, dans certains cas, l’allure de réprimande. Ainsi s’explique la nouvelle extension du mot «mercuriale», employé pour désigner des remontrances privées. Les dix-neuf discours prononcés par d’Aguesseau en qualité d’avocat, puis de procureur général au Parlement de Paris entre 1698 et 1715 au titre des Mercuriales sont demeurés célèbres. Il y traite, dans un style un peu grandiloquent, des devoirs et des qualités des magistrats, de leur science et de leur sens de l’humain. Ces pages ont pris valeur de code du bon magistrat.

1. mercuriale [ mɛrkyrjal ] n. f.
XIIIe; lat. mercurialis (herba) « (herbe) de Mercure »
Plante herbacée (euphorbiacées) à fleurs dioïques verdâtres, mauvaise herbe des jardins. mercuriale 2. mercuriale [ mɛrkyrjal ] n. f.
• 1535; lat. mercurialis, pris comme adj. de mercredi
1Anciennt Assemblée semestrielle des cours de justice, qui se tenait un mercredi, où le président devait faire la critique de la justice et des juges; le discours du président. (1810) Mod. Discours inaugural prononcé par un membre du parquet à la rentrée des tribunaux.
2(1672) Fig. et littér. Remontrance, réprimande. Prononcer, écrire une sévère mercuriale contre qqn.
mercuriale 3. mercuriale [ mɛrkyrjal ] n. f.
• 1793; h. 1701; du lat. mercurialis « membre du collège des marchands », Mercure étant le dieu du commerce
Comm. Tableau officiel hebdomadaire portant les prix courants des denrées vendues sur un marché public; le cours officiel de ces denrées. « ses prix [du marché] servaient de mercuriale à l'arrondissement » (Balzac).

mercuriale nom féminin (latin mercurialis, d'après Mercurii dies, mercredi, jour de Mercure) À partir de 1493, assemblée des différentes chambres du parlement, sans périodicité fixe, mais qui se tenait le mercredi. (Un discours, appelé aussi mercuriale, et rédigé par les magistrats, y dénonçait les abus commis dans l'administration de la justice. Les mercuriales du chancelier d'Aguesseau sont restées célèbres [1698-1715].) Littéraire. Remontrance, admonestation d'une certaine vivacité. ● mercuriale (synonymes) nom féminin (latin mercurialis, d'après Mercurii dies, mercredi, jour de Mercure) Littéraire. Remontrance, admonestation d'une certaine vivacité.
Synonymes :
- admonestation
- savon (familier)
- semonce
mercuriale nom féminin (latin mercurialis, de Mercure, dieu des Commerçants) Bulletin reproduisant les cours officiels des denrées vendues sur un marché public ; ces cours eux-mêmes. ● mercuriale nom féminin (latin mercurialis, herbe de Mercure) Herbe (euphorbiacée) dioïque dressée, annuelle ou vivace, toxique, parfois employée à faible dose comme purgatif. (La mercuriale annuelle ou foirolle est une mauvaise herbe des cultures.)

mercuriale
n. f. Liste des prix des denrées ou des fournitures sur un marché public; cours officiel de ces denrées.

I.
⇒MERCURIALE1, subst. fém.
BOT. Plante annuelle dicotylédone, de la famille des Euphorbiacées, souvent considérée comme une mauvaise herbe dans les champs cultivés, utilisée comme remède laxatif. Mellite, miel de mercuriale. Des lavemens, qu'on rendra laxatifs en employant la décoction de mercuriale (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p. 95). Les fleurs de la mercuriale, en se décomposant, donnent un bleu que l'on n'est point encore parvenu à fixer (Ac. 1835, 1878). Les sucs de la mercuriale, de la chélidoine et du pourpier (HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 127).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. XIIIe s. (Traité de médecine ds Romania t. 32, 1903, p. 84). Empr. au lat. mercurialis (herba) «herbe de Mercure».
II.
⇒MERCURIALE2, subst. fém.
A.HISTOIRE
1. Assemblée des cours de justice qui se tenait le mercredi après les vacances de la Saint-Martin et celles de Pâques (d'apr. LEP. 1948).
2. P. méton. Discours prononcé par le président de cette assemblée, et dans lequel il faisait ses observations sur la manière dont la justice avait été rendue, rappelait les devoirs de chacun, en distribuant blâmes et compliments (d'apr. DANSEL 1979). Le Premier Président fit une belle mercuriale. La mercuriale des Gens du Roi fut applaudie (Ac. 1798-1835).
P. anal. ,,Discours inaugural que prononce un membre du Parquet lors de la rentrée des tribunaux`` (DANSEL 1979).
B.Au fig. Remontrance, réprimande. Recevoir une mercuriale. Je ne pus échapper à une verte réprimande; le chien lui-même (...) s'unissait en aboyant à cette mercuriale bien méritée (NERVAL, Corresp., 1852, p.182). Faites une mercuriale au petit garçon et renvoyez-le chez ses parents. Je ne veux plus entendre parler de pareilles sottises (CHAMPFL., Souffr. profess. Delteil, 1853, p.121). Cartier a eu à subir de la part de la Trémoïlle une véritable mercuriale (PROUST, Prisonn., 1922, p.41). Mais nous sommes trop, qui ne savons pas ce que c'est que l'histoire, évidemment. De temps en temps, des gens qui le savent (à leur avis) nous infligent une mercuriale que nous subissons avec déférence (L. FEBVRE, Combats pour hist., Vers une autre hist., 1949, p.423).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1535 «assemblée des cours de justice où le président prononçait un discours sur la manière dont la justice avait été rendue, les abus qui s'étaient produits, etc.» (Recueil gén. des anc. lois fr., éd. Isambert, t.12, p.438); 2. 1539 «discours prononcé par un des membres du ministère public à la rentrée des tribunaux» (Ord. d'août ds GDF.); 3. 1671 donner une mercuriale à qqn «réprimander, blâmer quelqu'un» (POMEY); 1672 mercuriale «remontrance» (MONTFLEURY, Fille Cap., I, 7 ds BRUNOT t.4, p.403). Empr. au lat. mercurialis «de Mercure», dér. du nom lat. de mercredi, la mercuriale ayant d'abord été une assemblée qui se tenait le premier mercredi après les vacances.
III.
⇒MERCURIALE3, subst. fém.
DR. COMM. Tableau officiel portant les prix courants des denrées vendues sur les marchés; p. méton., les cours, les tarifs officiels de ces denrées. Variations de la mercuriale. Les revendeuses des divers marchés (...) attendent [aux Halles] leur tour pour recevoir leurs denrées d'après la mercuriale fixée (NERVAL, Bohême gal., 1855, p. 158). [Le capitalisme] substitue la firme et la société anonymes à l'association de parents ou d'amis, la vente sur échantillons au marché traditionnel, le prix fixe et la mercuriale au prix débattu (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p. 69).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1793 (Arrêté du Directoire du Département Nord ds BRUNOT t. 9, p. 1175). Empr. au lat. mercurialis «de Mercure», Mercure étant le dieu du commerce.

1. mercuriale [mɛʀkyʀjal] n. f.
ÉTYM. XIIIe; lat. mercurialis (herba) « herbe de Mercure ».
Bot. Plante dicotylédone (Euphorbiacées) des régions tempérées, herbacée, annuelle, vivace ou ligneuse, à fleurs dioïques verdâtres, mauvaise herbe des jardins communément appelée aremberge et (régional, fam.) caquenlit, chie-mou, chou-de-chien, foirade, foirante, foirasse, foirolle, herbe-des-jardins, ortie bâtarde… || Miel de mercuriale utilisé comme laxatif.
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2. mercuriale [mɛʀkyʀjal] n. f.
ÉTYM. 1535; lat. mercurialis, pris comme adj. de mercredi.
1 Anciennt. Assemblée semestrielle des cours de justice, qui se tenait les mercredis suivant les vacances de la Saint-Martin et de Pâques.Par ext. L'allocution prononcée par le président au cours de cette séance pour dénoncer les abus qui avaient pu être commis dans l'administration de la justice.
1 Il arriva au mois d'avril 1559, dans une assemblée qu'on nomme mercuriale, que les plus savants et les plus modérés du parlement proposèrent d'user de moins de cruauté, et de chercher à réformer l'Église.
Voltaire, Histoire du Parlement de Paris, XXI.
(XVIe). Dr. Discours inaugural prononcé par un membre du Parquet à la rentrée des cours et tribunaux.
2 (1672). Fig., littér. Admonestation, remontrance, réprimande. || Une sévère, une verte mercuriale.
2 Comme je ne comprenais pas pourquoi je devais me taire, j'allai toujours mon train malgré la défense, et je bavardai tant, que le lendemain un des administrateurs vint de bon matin m'adresser une mercuriale assez vive, m'accusant de commettre l'honneur d'une maison sainte, et de faire beaucoup de bruit pour peu de mal.
Rousseau, les Confessions, II.
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3. mercuriale [mɛʀkyʀjal] n. f.
ÉTYM. 1793; attestation isolée, 1701; lat. mercurialis « membre du collège des marchands », Mercure étant le dieu du commerce.
Comm. Tableau officiel hebdomadaire portant les prix courants des denrées vendues sur un marché public.Cours, tarif officiel de ces denrées. || « Afficher la mercuriale » (Académie). || Établissement des mercuriales par l'autorité municipale, après la clôture des ventes.
1 Les jugements qui condamneront à une restitution de fruits, ordonneront qu'elle sera faite en nature pour la dernière année; et pour les années précédentes, suivant les mercuriales du marché le plus voisin (…)
Code de procédure civile, art. 129.
2 Le marché des bestiaux, des grains, se tenait à Blangy, sur la place, et ses prix servaient de mercuriale à l'arrondissement.
Balzac, les Paysans, Pl., t. VIII, p. 53.

Encyclopédie Universelle. 2012.