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ARLEQUIN
ARLEQUIN

ARLEQUI

Personnage de la comédie italienne, très populaire en France. Arlequin, valet bouffon, habituellement superstitieux et pleutre, propre aux Bergamasques, garda, en passant en France au XVIIe siècle, son costume traditionnel: le masque noir aux paupières étroites, le chapeau de feutre gris, l’habit bariolé et, à la ceinture, la batte blanche qui lui sert d’arme, de sceptre ou de louche. Mais le personnage perdit son côté grossier et glouton, pour incarner un mélange plus spirituel, et sans doute mieux adapté au goût français, de malice, de crédulité et de grâce. Par son aspect furtif et souple, le rôle d’Arlequin requérait plus d’agilité que les autres rôles; l’acteur Tomaso Vicentini au XVIIIe siècle parvenait ainsi à faire une pirouette à l’envers sans renverser une seule goutte du verre d’eau qu’il tenait à la main. Au milieu du XVIIIe siècle, le caractère d’Arlequin fut intégré à des pantomimes inspirées de la commedia dell’arte, qui prirent le nom d’arlequinades.

arlequin, ine [ arləkɛ̃, in ] n. m. et f.
harlequin 1585; de l'a. fr. hellequin, nom d'un diable, avec infl. de l'it. arlecchino
1 N. m. Personnage bouffon de la commedia dell'arte, qui porte un costume fait de pièces triangulaires de toutes couleurs, un masque noir, et un sabre de bois. Des arlequins.
Loc. Un habit d'arlequin : un tout formé de parties disparates.
Manteau d'arlequin : encadrement de la scène d'un théâtre, figurant des rideaux relevés.
2 N. f. ARLEQUINE : femme déguisée en arlequin.
3Par appos. À losanges de couleur. Des bas arlequin.

arlequin nom masculin (de Arlequin, nom propre) Personnage, masque reproduisant le type et le costume d'Arlequin. Vieux. Homme sans principes arrêtés, qui change souvent d'opinion. Chasse Bateau utilisé autrefois pour chasser le gibier d'eau en rivière. Cuisine Assortiment constitué par les restes provenant de la desserte des tables et qui, au XIXe s., étaient revendus par les plongeurs à des consommateurs peu fortunés. ● arlequin (expressions) nom masculin (de Arlequin, nom propre) Littéraire. Habit d'arlequin, ensemble composé de pièces disparates. Manteau d'Arlequin, ensemble de panneaux ou de draperies qui encadrent l'ouverture de scène, en arrière du rideau d'avant-scène. Arlequin de Cayenne, nom usuel de l'acrocine. ● arlequin (synonymes) nom masculin (de Arlequin, nom propre) Homme sans principes arrêtés, qui change souvent d'opinion.
Synonymes :
- fantoche
- girouette
- guignol
- marionnette
- pantin
- polichinelle
- toton
- toupie

arlequin, ine
n.
d1./d n. m. (Avec une majuscule.) Personnage bouffon de la comédie italienne (commedia dell'arte) au costume fait de pièces rapportées multicolores, au masque noir et au sabre de bois. (Arlequin devient un personnage charmant chez Marivaux.)
Habit d'arlequin, confectionné avec des pièces disparates.
|| Fig. Homme peu fiable.
d2./d n. f. Femme portant un habit d'arlequin.
d3./d n. m. ENTOM Arlequin de Cayenne: coléoptère longicorne de grande taille, à longues pattes antérieures et au corps bariolé, qui vit dans la forêt guyanaise.

⇒ARLEQUIN, INE, subst.
A.— Personnage comique de la scène italienne, célèbre par son costume fait de pièces triangulaires de toutes couleurs, son masque noir et son sabre de bois; p. méton. personne reproduisant le type et/ou le costume de ce personnage. Jouer les arlequins; être vêtu, déguisé en arlequin (Ac. 1835-1932) :
1. La métamorphose galante
la foule masquée des hommes et des femmes se promène, va et vient en chantant. Il y a surtout loups et faütes à la vénitienne, dominos, mais aussi un matamore, un capitan, une arlequine, une colombine, pierrots, pierrettes, apothicaires, médecins, etc., tout cela grouille et s'agite en chantant. Il faut que ce soit très animé. Le charlatan appelle la foule ou arrache des dents...
APOLLINAIRE, Casanova, 1918, II, p. 988.
SYNT. Habit, manteau, masque d'arlequin.
,,Danse de caractère propre au personnage que l'on nomme Arlequin`` (Ac. Compl. 1842). ,,Air sur lequel on exécute cette danse.`` (BESCH. 1845).
B.— Au fig.
1. Fam. [En parlant d'une pers.] Bouffon; homme changeant fréquemment d'attitude, d'opinion (surtout en politique) :
2. — « Voyez-vous, cette niaise, conclut-il [Cadignan] tout haut, la voyez-vous qui croit sur parole un jean-foutre de renégat, un marchand de phrases, la pire espèce d'arlequin! Il en fera de toi comme de ses électeurs, ma fille! Bonne amie d'un député, fichtre! »
— Riez toujours, dit Mouchette, on a vu pis.
BERNANOS, Sous le soleil de Satan, 1926, p. 90.
2. [En parlant d'un animal] Oiseau aux couleurs variées :
3. ... en surnommant cet arlequin le sept-couleurs les indigènes entendent signifier que cet oiseau est un arc-en-ciel, un être qui vit de la lumière, une rosée, un esprit, un souffle, une palpitation porte-bonheur...
CENDRARS, Le Lotissement du ciel, 1949, p. 17.
3. [En parlant d'un inanimé] Tout ensemble formé d'éléments de couleurs variées, d'éléments triangulaires, d'éléments disparates. Habit d'arlequin. ,,Ouvrage fait de morceaux pris de différents auteurs.`` (Ac. 1835-1932) ou simplement arlequin, fam.
Spéc., emploi en appos. ,,Qui est bigarré ou fait de différents morceaux, comme l'habit d'arlequin. Courte-pointe arlequin`` (Lar. 19e). Habit arlequin (Nouv. Lar. ill.). ,,À losanges de couleur. Bas arlequin`` (Pt ROB.) :
4. ... une réunion de toutes les bigarrures noires, grises et blanches, de toutes les communautés et de toutes les variétés possibles; ce qu'on pourrait appeler, si un pareil accouplement de mots était permis, une sorte de couvent-arlequin.
HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 595.
Rem. Mot inv. s'il est employé adj., selon Lar. 19e, GUÉRIN 1892 (qui donnent le syntagme édifices arlequin attesté chez Hugo) et Nouv. Lar. ill., variable lorsqu'il fonctionne subst. (cf. HUGO, Le Rhin, 1842, p. 91 : édifices-arlequins).
4. Argot
a) Forçat à casaque mi-rouge, mi-brune, aux manches mi-jaunes, mi-vertes (cf. M. ALHOY, Les Bagnes, Rochefort, 1830, p. 80).
b) Joueur de football, à maillot multicolore (cf. ESN. 1966).
c) ,,Reliefs des grands restaurants, mis en vente au rabais.`` (SANDRY-CARR. 1963) :
5. C'est une bijoutière ou marchande d'arlequins. (...) ces plats sont composés de pièces et de morceaux assemblés au hasard, absolument comme l'habit du citoyen de Bergame.
PRIVAT D'ANGLEMONT (Mont. 1967).
Rem. Terme passé dans la lang. pop. et pouvant s'employer aussi, par plaisant., dans un cont. de nature pol. (cf. Lar. 19e).
C.— Emplois techn.
1. CHASSE. ,,Canot léger, monoplace, à fond plat, pour la chasse au gibier d'eau.`` (BURN. 1970) :
6. Ils s'adressèrent au sieur Charles Thiéry, possesseur d'un petit batelet, le priant de le mettre à leur disposition pour traverser la rivière [...] Il les fit bien installer dans l'arlequin, leur recommandant par-dessus tout de ne faire aucun mouvement.
Gazette des tribunaux, 23 juill. 1874, p. 701, 3e col. (LITTRÉ).
2. MINÉR. ,,Opale remarquable par la vivacité et la variété de ses couleurs.`` (Nouv. Lar. ill.).
3. THÉÂTRE. Draperie, manteau d'arlequin, ou simplement manteau. ,,Ce sont les deux panneaux qui, lorsque le rideau est levé, servent de cadre au décor, à droite et à gauche, tout à fait à l'avant-scène, et dont la peinture, généralement, imite une draperie rouge relevée sur les côtés.`` (H. GENIN, Le Lang. des planches, 1911, p. 47).
4. ZOOL. ,,Le nom d'Arlequin a été donné à plusieurs animaux remarquables par la bigarrure de leurs couleurs.`` (BOUILLET 1859).
a) Subst. fém. ,,Mollusque du genre cypræa ou porcelaine.`` (Nouv. Lar. ill.).
b) ENTOMOL. (Grand) arlequin de Cayenne :
7. L'arlequin de la Guyane, faucheur gigantesque, armé d'antennes démesurées et de prodigieuses jambes, pour courir par les obstacles innombrables d'herbes hautes, l'arlequin est marqueté sur fond jaune de virgules noires, d'inexplicables hiéroglyphes, être doublement étrange, doublement énigmatique.
J. MICHELET, L'Insecte, 1857, p. 160.
c) ICHTYOL. ,,Vairon ou véron... appelé aussi Arlequin ... Des bandelettes noirâtres descendent de la région dorsale vers les flancs.`` (H. COUPIN, Animaux de nos pays, 1909, p. 210).
d) ORNITHOLOGIE
,,Espèce de colibri, petit oiseau destructeur de mouches, qui a dans son plumage du bleu, du cendré, du brun et du jaune.`` (Lar. 19e).
,,Oiseau aquatique de la famille des Chevaliers.`` (BURN. 1970).
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. a) 1160-85 mesniee Hellequin « suite, escorte de Hellequin » nom donné à un cortège fantastique de cavaliers maudits, condamnés à une chevauchée nocturne sans fin, la chevauchée sauvage » (CHR. DE TROYES, Philomena, 192, éd. C. de Boer ds T.-L. s.v. maisniee : Avuec c'iert [Philomena] si-tres-bone ovriere D'ovrer une porpre vermoille Qu'an tot le mont n'ot sa paroille, Un dïaspre ou un baudequin Nes la mesniee Hellequin Seüst ele an un drap portreire); 1262 la maisnïe Hellekin attestée au théâtre (A. DE LA HALLE, Jeu de la Feuillée, éd. E. Langlois ds T.-L.); le syntagme maisnie Hellequin est encore attesté en 1495 (Romant de Richart filz de Robert le Diable d'apr. FLASDIECK, Harlekin, germanischer Mythos in romanischer Wandlung ds Anglia t. 61 [59], 1937, p. 243); Hellequin figure encore ds Encyclop. t. 8; b) début XIIIe s. p. ext. subst. masc. halequin « génie malfaisant » (Chevalier au cygne, 6247, Reiff. ds GDF., s.v. hellequin : Et ly roys des Taffurs, o lui sy halequin) — XVe-XVIe s., Songe doré de la Pucelle, ibid.; 2. 1585 Harlequin désigne un personnage de théâtre (Histoire plaisante des Faicts et Gestes de Harlequin Commedien Italien Contenant ses songes et visions, sa descente aux enfers pour en tirer la mère Cardine..., À Paris, par Didier Millot, 1585 d'apr. DRIESEN, Der Ursprung des Harlekin, 1904, p. 249 et 252 : Harlequin s'en allant lui fait mille gambades Mille saults, mille bons et mille bonnetades); 1680 p. réf. à l'habit de ce personnage habit d'Arlequin se dit de qqc. qui est composé de pièces disparates (Mme DE SÉVIGNÉ, Lettres à Mme de Grignan ds Dict. hist. Ac. fr.); 1762 un arlequin « un opportuniste » (J.-J. ROUSSEAU, Émile, II ds LITTRÉ).
Harlequin, issu du syntagme maisnie Hellequin, introduit de manière isolée dans la litt. théâtrale par Adam de la Halle, désigne un être malfaisant, le diable (supra 1). Entre 1571 et 1580, un zanni, paysan bouffon de la commedia dell'arte, donne à Paris une nouvelle interprétation de son personnage en empruntant au Hellequin fr. son nom, son comportement, d'où harlequin qui désigne en 1585 ce nouveau type de comédien, résultat de la contamination entre le hellequin « démon » de tradition fr. et le zanni, personnage comique de Venise et de Bergame (supra 2; v. H. FLASDIECK, op. cit., p. 257; O. DRIESEN, op. cit., pp. 194-204; les comptes rendus de ces deux études respectivement par E. Richter ds Z. fr. Spr. Lit., t. 62, pp. 502-05 et par R. Mahrenholtz, ibid., t. 272, pp. 63-65, v. aussi WIND, pp. 50-53 et DAUZAT, Ling. fr., pp. 191-192); ce mot est empr. par l'ital. arlecchino (d'où les formes fr. en ar-) et les autres langues européennes. Hellequin est d'orig. anglo-norm. : en 1127-36 Orderic Vital, moine de St Evroult (Orne) désigne le cortège sauvage par familia Herlechini (FLASDIECK, op. cit., p. 253); en 1175, Pierre de Blois, chancelier de l'archevêque de Canterbury fustige ds Ad Sacellos Aulicos regis Anglorum les courtisans de Henry II (FLASDIECK, op. cit., p. 250), les qualifiant de : martyres saeculi, mundi professores, discipuli curiae, milites Herlewini; de même en 1187-1192-93, Gautier Map, familier du même roi compare, ds De nugis curialium, les courtisans à la suite de Herla rex antiquissimorum Britonum (ibid.). D'après Flasdieck, p. 325 et 329, ce Herla rex représente un vieil anglais Her(e)la cyning (m. angl. Herle king, auquel correspond l'a. h. all. Herilo, nom du roi Herilo) qui remonte à un plus anc. (n) « chef de l'armée » qui serait une appellation du dieu Wodan (v. aussi Brandl ds Arch. St. n. Spr., t. 172, pp. 235-236) et dont il faut rapprocher le nom du peuple germain des Harii cité par TACITE (Germania, 43 ds FORC.). Au contraire, M. Delbouille ds Bull. de la Soc. de lang. et de litt. wallonnes, t. 69, pp. 123-131 suggère que le choix du nom de Herla, peut-être création individuelle et arbitraire, a pu être déterminé par l'existence de la famille de mots à rad. herl- impliquant les notions de « tapage » et de « vagabondage » (a. fr. harele « tumulte », herler « faire du tapage », herle « tumulte, tocsin », mots rangés par FEW t. 16, pp. 148-152, s.v. a. bas frq. hara « par ici »).
Une nouv. hyp. proposée par D. Bugeanu, v. infra bbg., (all. Karl désignant un vieux balourd > tch. Karlik ,,nain`` > ital. Karlekino) paraît encore insuffisamment fondée.
STAT. — Fréq. abs. littér. :100.
BBG. — Ac.-Gastr. 1962. — BARB. Misc. 15 1936-38, pp. 211-217. — BOUILLET 1859. — BUGEANU (D.). Étymol. fr. R. roum. de ling. 1971, t. 16, pp. 53-62. [Cr. TUAILLON (G.). R. Ling. rom. 1972, t. 36, n° 143/144, pp. 412-413]. — CHARRENCEY (Comte de). [Ét. de diverses étymol. de mots fr.]. Mém. de la Soc. des Antiquaires de Fr. 1911, t. 10, pp. 205-206. — DAUZAT Ling. fr. 1946, pp. 191-193. — DLF 17e. — DUVAL 1959. — ÉD. 1967. — FLASDIECK (H. M.). Harlekin. Germanischer Mythos in rom. Wandlung. Anglia. 1937, t. 61, pp. 225-340. — FLASDIECK (H. M.). Harlekin. Sprachkunde. 1938, n° 3, pp. 2-5. — GÜNTHER (V.), WARTBURG (W. von). Das Angelsächsische Element im fr. Wortschatz. In : [Mél. Flasdieck (H. M.)]. Heidelberg, 1960, p. 125. — KEMNA 1901, pp. 104-105. — LARCH. 1880. — LELOIR 1961. — MICHEL 1856. — MONT. 1967. — PRIVAT-FOC. 1870. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 225. — SAR. 1920, pp. 10-11. — SPITZER (L.). A New Spanish etymological dictionary. Mod. Lang. Notes. 1956, t. 71, p. 279 (s.v. arlote). — WEXLER (P. J.). Pour l'ét. du vocab. des vaudevilles. In : [Mél. Cohen (M.)]. The Hague-Paris, 1970, p. 209. — WIND 1928, p. 38, 50, 123.

arlequin, ine [aʀləkɛ̃, in] n.
ÉTYM. 1160-1185, Hellequin; 1585, Harlequin, nom d'un personnage de théâtre; Harlequin encore dans Furetière, 1690; paraît provenir de l'anc. franç. hellequin, nom d'un diable, ces noms pouvant dériver de harler, hareler « harasser » et hacquer « mettre en pièces » (Guiraud); la forme Arlequin vient de l'ital. arlecchino.
1 Personnage bouffon de la comédie italienne, qui porte un costume fait de pièces triangulaires de toutes couleurs, un masque noir et un sabre de bois (batte, latte d'Arlequin).
1 Après l'air que la Musicienne a chanté, deux Scaramouches, deux Trivelins, et un Arlequin représentent une nuit à la manière des comédiens italiens, en cadence.
Molière, le Bourgeois gentilhomme, Ballet des nations, 4e entrée.
2 Arlequin n'eût exécuté
Tant de différents personnages.
La Fontaine, Fables, XII, 18.
2.1 Sur les tréteaux l'arlequin blême
Salue d'abord les spectateurs
Des sorciers venus de Bohême
Quelques fées et les enchanteurs.
Apollinaire, Alcools, Pl., p. 64.
Fam., vx. || C'est un arlequin, un homme qui change d'opinion à tout moment.
3 (…) nos arlequins de toute espèce imitent le beau pour le dégrader, pour le rendre ridicule; ils cherchent dans le sentiment de leur bassesse à s'égaler ce qui vaut mieux qu'eux; ou, s'ils s'efforcent d'imiter ce qu'ils admirent, on voit dans le choix des objets le faux goût des imitateurs (…)
Rousseau, Émile, II.
Manteau d'arlequin : panneaux servant de cadre à la scène de théâtre.
Un habit d'arlequin : un tout formé de parties disparates.
4 (…) toutes les royales araignées découpèrent l'Europe, et de la pourpre de César se firent un habit d'arlequin.
A. de Musset, la Confession d'un enfant du siècle, I, 1.
5 C'est se méprendre étrangement sur le rôle de l'imagination poétique que de croire qu'elle compose ses héros avec des morceaux empruntés à droite et à gauche autour d'elle, comme pour coudre un habit d'arlequin.
H. Bergson, le Rire, III, 128.
N. f. || Une arlequine : une femme déguisée en arlequin.
6 Frôlée par les ombres des morts
Sur l'herbe où le jour s'exténue
L'arlequine s'est mise nue
Et dans l'étang mire son corps.
Apollinaire, Alcools, Pl., p. 64.
2 Par appos. À losanges de couleur. || Un habit arlequin. || Bas arlequin.
3 Vieilli. Plat composé de divers restes.
7 Angélique s'approcha et se présenta elle-même en parlant de la lettre anonyme, pendant que le garçon posait devant Velbar l'arlequin demandé, sorte d'assemblage multicolore de viandes et de légumes disparates empilés sur la même assiette.
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 273.
DÉR. Arlequinade, arlequiner.

Encyclopédie Universelle. 2012.