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divise

divis, divise adjectif (latin divisus) Divisé, partagé. (Seulement par opposition à indivis.) ● divis, divise (expressions) adjectif (latin divisus) Copropriété divise, copropriété par lots ou par appartements. ● divis, divise (synonymes) adjectif (latin divisus) Copropriété divise
Synonymes :
- indivision forcée

⇒DIVISÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de diviser.
II.— Emploi adj.
A.— Qui est séparé en deux ou plusieurs parties.
1. Emploi abs.
a) Qui comporte une séparation, deux parties. Les cheveux abondants et bien divisés, menton rond, pommettes rondes (RENARD, Journal, 1895, p. 276).
b) Qui comporte plusieurs séparations, plusieurs parties. Le logis lui-même est à peine divisé, et tout le monde y vit en commun parmi les objets de mobilier et les ustensiles les plus divers (FARAL, Vie temps St Louis, 1942, p. 160).
BOT. [En parlant d'un organe] Qui, bien que formé en apparence d'une seule pièce, se partage profondément en plusieurs parties qui vont jusqu'à sa base (cf. LITTRÉ-ROBIN 1865). À la manière de nos lentilles d'eau, elle [la plante flottante] n'a qu'une feuille : triangulaire et divisée comme une feuille de fougère (GIDE, Voy. Congo, 1927, p. 839).
Domaine pol., écon. Communisme de Verton : le fermage infiniment divisé (MICHELET, Journal, 1853, p. 213).
Rem. Avec un compl. prép. Dans la ruche, la vie n'est pas envisagée comme une série d'heures plus ou moins agréables (...) mais comme un grand devoir commun et sévèrement divisé envers un avenir qui recule sans cesse depuis le commencement du monde (MAETERL., Vie abeilles, 1901, p. 83).
Travail divisé (cf. division I 2). La petite industrie, où le travail est moins divisé (DURKHEIM, Divis. trav., 1893, p. 346).
1. Chacun dépend d'autant plus étroitement de la société que le travail est plus divisé, et, d'autre part, l'activité de chacun est d'autant plus personnelle qu'elle est plus spécialisée.
DURKHEIM, Divis. trav., 1893 p. 101.
Rem. Avec un compl. introduit par entre :
2. L'instrument est d'ailleurs destiné à un travail, et ce travail est d'autant plus efficace qu'il est plus spécialisé, plus divisé par conséquent entre travailleurs diversement qualifiés qui se complètent réciproquement.
BERGSON, Les Deux sources de la mor. et de la relig., 1932, p. 22.
[Avec une idée de partage, de répartition] Les héritages perpétuellement divisés obligent chacun à penser à soi dès l'âge de vingt ans (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 394). Depuis la Révolution, il y eut toujours, par génération, un oncle célibataire, dont la part revenait aux neveux, afin que l'héritage, à peine divisé, se reformât (MAURIAC, Journal., 1934, p. 20).
Log., vx. Sens divisé. Sens dans lequel est pris un adjectif ou un substantif, quand on l'applique à un être auquel il a déjà cessé de convenir. Quand Jésus a dit : Les aveugles voient, il a voulu dire : ceux qui étaient aveugles voient; il a donné à ses paroles un sens divisé (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.).
c) Qui est composé de nombreuses parcelles, de fines particules :
3. Quand je crains d'être blessé, c'est-à-dire divisé, je crains pour ma vie, car sa division c'est sa fin, c'est-à-dire sa dégradation au plan des choses mortes, et comme telles divisibles et divisées; ma mort même m'est annoncée comme le retour à la chose divisée par excellence : la poussière.
RICŒUR, Philos. de la volonté, 1949, p. 387.
Domaine techn.
GÉOL. Sol divisé, terre divisée. Sol, terre dont ,,les particules élémentaires ou les agrégats sont séparés, mobiles les uns par rapport aux autres`` (PLAIS.-CAILL. 1958). Synon. léger, meuble, poreux (ibid.) Le sol trop divisé se cultive en céréales, en petits végétaux (BALZAC, L. Lambert, 1832, p. 130).
CHIM., TECHNOL. L'asphalte (...) est un mélange naturel ou artificiel de bitume et de matière minérale plus ou moins finement divisée (Arts et litt., 1935, p. 2011). Faire cheminer (...) un corps donné à travers une colonne constituée par une poudre très finement divisée (P. MORAND, Confins vie, 1955, p. 84).
Métaux divisés. Métaux en poudre très fine obtenus par précipitation. Platine finement divisé :
4. Sabatier montra que le nickel finement divisé est un catalyseur particulièrement efficace pour l'hydrogénation de composés non-saturés à des températures élevées et sous de hautes pressions.
Hist. gén. des sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 431.
2. [Se dit d'une chose, d'une pers., ou d'un ensemble (cf. diviser A 1, 3)] Divisé en. Qui est partagé, séparé en...
a) [En parlant d'un obj. concr.] Séparé en parties. Un lambris de chêne noir très bien divisé en panneaux, losanges et caissons (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 94). La maison était vaste et divisée en de nombreux appartements dont plusieurs petits, bas et sombres (FRANCE, Pt Pierre, 1918, p. 109). La caisse est souvent divisée en plusieurs compartiments (BAILLEUL, Not. matér. roulant ch. de fer, 1951, p. 113).
[En parlant d'éléments du corps humain] Le coecum est court et divisé en branches. Le cerveau de l'abeille est petit et divisé en quatre lobes (CUVIER, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 350) :
5. Les lignes fermes du front divisé en deux lobes bombés se perdaient dans une chevelure blonde et aérienne, d'un tissu si délié que le vent en y jouant en déplissait et allongeait les boucles sèches et divisées...
GRACQ, Au château d'Argol, 1938, p. 17.
b) [La séparation a un caractère de classification, souvent log., sc., didact.] Usant de disciplines méditatives bien déterminées et divisées en dix étapes (...) le Shingon (...) illustre les traditions tantriques du bouddhisme (Philos., Relig., 1957, p. 5411).
[En parlant de pers.] Je ne puis m'empêcher de concevoir quelque humeur contre notre société si profondément divisée en hommes cultivés et en barbares (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 322). La nation française, actuellement divisée en deux camps bien tranchés : d'un côté, les incrédules; de l'autre, les croyants (MARTIN DU G., J. Barois, 1913, p. 305) :
6. Dans un monde brutalement divisé en maîtres et en serviteurs, il faut enfin avouer publiquement une alliance longtemps cachée avec les maîtres, ou proclamer le ralliement au parti des serviteurs. Aucune place n'est laissée à l'impartialité des clercs.
NIZAN, Les Chiens de garde, 1932, p. 239.
B.— Qui est séparé d'autre chose.
1. Qui est séparé d'une autre chose, d'une autre personne ou de plusieurs autres.
a) Au sing. Divisé de. L'individu (...) n'est individuel, c'est-à-dire indivis en soi et divisé du reste, que parce qu'il est une substance concrète prise comme un tout (GILSON, Espr. philos. médiév., 1931, p. 206).
b) Abs., au plur. Séparés l'un de l'autre. Sous le Consulat, et plus tard sous l'Empire, les institutions des trois pouvoirs demeurèrent distinctes et divisées, mais leur contrôle était concentré en une seule main (LIDDERDALE, Parlement fr., 1954, p. 37) :
7. Aucun être, même le plus aimé, et qui nous le rende le mieux, n'est jamais en notre possession. Sur la terre cruelle où les amants meurent parfois séparés, naissent toujours divisés, la possession totale d'un être, la communion absolue dans le temps entier de la vie est une impossible exigence.
CAMUS, L'Homme révolté, 1951, p. 323.
2. Qui est désuni, en désaccord.
a) Au plur. Qui est d'avis différent. Il se peut que sur l'affaire Dreyfus nous soyons irrémédiablement divisés (BARRÈS, Cahiers, t. 6, 1907-08, p. 284). Les sentinelles nous comptaient et nous recomptaient pendant vingt bonnes minutes, incertaines et divisées selon leur habitude (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 61) :
8. J'eus avec Pradelle une discussion aigre-douce. Sur certains points, nous avions toujours été divisés. Il professait qu'il n'y a guère de distance entre le bonheur et le malheur, (...). Je pensais fanatiquement le contraire.
BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 329.
Rem. On trouve aussi être divisé entre. Tous ces princes, malgré leur parenté, étaient trop divisés entre eux pour faire bloc contre un péril extérieur (GROUSSET, Croisades, 1945, p. 7).
b) Au sing.
[Le subst. désigne un sentiment, une opinion, propre à un groupe de plusieurs pers.] Opinion divisée. Opinion, avis résultant de jugements, de positions variés et manquant ainsi d'unité. L'opinion des biologistes est encore profondément divisée touchant l'importance du rayonnement cellulaire (J. ROSTAND, La Vie et ses probl., 1939, p. 83). Ce chef (...) en face d'une opinion profondément divisée, n'allait-il pas se heurter à des difficultés telles qu'il se trouverait impuissant? (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 43).
[L'adj. qualifie une seule et même pers., ou ce qui se rapporte à une pers.]
♦ Partagé entre des sentiments contradictoires. Je montrai ce diagnostic (de graphologie) à Octave qui en fut surpris. Il ne se jugeait pas si divisé et se voyait d'une seule pièce un peu molle (CHARDONNE, Romanesques, 1937, p. 19). Son œuvre de poète lyrique [Brentano] exprime (...) ses tourments d'homme faible et divisé, attiré par la vie et aspirant à s'en éloigner (BÉGUIN, Âme romant., 1939, p. 279). Le héros claudélien (...) placé entre les deux amours, déchiré, affreusement divisé, reconnaît la grandeur d'une passion à laquelle il lui est ordonné de s'arracher (MAURIAC, Journal occupation, 1944, p. 358).
Avoir l'esprit inquiet et divisé. Une volonté imparfaite et divisée (BLONDEL, Action, 1893, p. 158). Ma pensée reste si flottante, si incertaine, ou, pour mieux dire : si divisée, qu'elle ne pourra s'exprimer bien, je le sens, qu'en dialogues (GIDE, Journal, 1939, p. 61).
[Souvent dans un cont. pol., écon.]
♦ [En parlant d'un pays, d'un peuple] Le royaume de France tellement affaibli et divisé (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 3, 1824, p. 382). La France (...) Hélas! Je doute qu'il y ait en elle de quoi remonter la sinistre pente. En sa jeunesse, peut-être; mais elle est par trop divisée (GIDE, Journal, 1941, p. 76). Ce peuple, sous les témoignages émouvants qu'il me prodigue mais qui expriment sa détresse autant que son sentiment, n'est-il pas las, désabusé, divisé? (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 241).
♦ [En parlant d'un groupe d'hommes plus ou moins important] Une civilisation religieusement et philosophiquement divisée (MARITAIN, Human. intégr., 1936, p. 189). L'amour unanime et sans réserves de ce public, par ailleurs si divisé, si fluctuant (...) pour les chefs-d'œuvre consacrés (SARRAUTE, Ère soupçon, 1956, p. 127).
Divisé contre soi-même. La société n'est pas un milieu homogène, mais disjoint et divisé contre lui-même (RICŒUR, Philos. volonté, 1949, p. 141).
[Dans le domaine pol., milit.] État-major profondément divisé. On assembla les centeniers et les connétables dans la tente de la ville de Gand, où se tenaient toujours les conseils. La requête du duc fut proposée (...) le conseil restait incertain et divisé (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 3, 1824, p. 230). Ce parti incomplet et divisé a fait une résistance héroïque (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 76). Politiquement très divisé, il [le parlement] est constamment exposé au risque de surenchère (MEYNAUD, Groupes pression Fr., 1958, p. 320) :
9. Le Président se tenait scrupuleusement à son rôle constitutionnel et il était d'autant moins désireux de paraître prendre parti, qu'il savait le Parlement très houleux et très divisé...
JOFFRE, Mémoires, t. 2, 1931, p. 420.
Fréq. abs. littér. :1 484. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 3 652, b) 1 413; XXe s. : a) 1 547, b) 1 506.

Encyclopédie Universelle. 2012.