FÈS
FÈS
Chef-lieu de province du Maroc, située au nord-ouest du pays sur le plateau du Saïs entre les chaînons prérifains et le causse du Moyen Atlas, Fès (Fas en arabe) occupe une position remarquable: à la croisée des routes allant de Rabat à Oujda et de Tanger au Tafilalt à travers le Moyen Atlas. Le site est non moins remarquable: la ville est installée dans la petite vallée de l’oued Fès, affluent de l’oued Sebou, qui lui procure une eau abondante.
La naissance de Fès remonte au règne d’Idriss Ier qui cherchait en 789 un emplacement pour sa capitale; mais c’est Idriss II, son successeur, qui donna, à partir de 808, ses véritables dimensions à la ville. Du IXe au XIIIe siècle, la cité demeure cantonnée sur les deux versants de la vallée, aménageant et étendant les deux noyaux primitifs, celui des Andalous et celui des Kairouanais, où sont regroupés les organes essentiels de la capitale: le palais, la grande mosquée Karaouiine (c’est-à-dire des Kairouanais) et le centre commercial. Des extensions ultérieures font grimper la ville sur le plateau. Les Mérinides au XIIe siècle fondent Fès-Jdid, perchée à l’ouest au-dessus de Fès-el-Bali. À plusieurs reprises capitale du Maroc, Fès a perdu maintes fois ce rôle au profit de Marrakech, de Meknès et, pour finir, de Rabat.
Fès fut donc jusqu’au protectorat français (traité de Fès, 1911) une métropole religieuse et intellectuelle autant qu’une métropole économique. À l’époque coloniale, l’essor de la ville est freiné par la perte de certaines fonctions au profit d’autres villes (Rabat, Casablanca, Meknès) et par la crise de l’artisanat. La croissance plutôt lente pendant près d’un demi-siècle, a nettement repris depuis l’indépendance: 179 000 habitants en 1952, 448 823 en 1992. Actuellement capitale régionale, Fès étend son influence sur le Moyen Atlas, le Saïs et le Rif, par son commerce, ses services; par ses fonctions religieuses et intellectuelles (université coranique et université moderne), elle rayonne bien au-delà de sa région économique. Vieille cité d’artisanat, toujours au premier rang des villes marocaines, elle a vu sa fonction industrielle se développer, en particulier dans le domaine textile. Son passé historique prestigieux contribue à faire d’elle un centre touristique important.
L’agglomération se compose de plusieurs villes distinctes: en aval de l’oued Fès, la vieille cité Fès-el-Bali entourée de ses murailles; plus en amont, la ville des Mérinides est formée de palais, de jardins, de casernes et de quartiers populaires; sur le plateau, la ville dite «européenne» étend ses quartiers administratifs, ses rues commerçantes et ses cantonnements militaires. La croissance récente a fait surgir tout autour de la ville des médinas modernes, des cités et des bidonvilles.
Fès ou vieilli Fez
(Fâs) v. du Maroc, sur l'oued Fès, à l'E. de Rabat; 719 000 hab. (Fassis); ch.-l. de la prov. du m. nom. Cap. religieuse et intellectuelle du Maroc, centre touristique et industr.
— Universités (coranique et moderne).
— Remparts de la vieille ville (Fès al-Bali) pourvus de portes monumentales (Bab Bujlud). Mosquée des Andalous, mosquée Qarawiyyin (IXe-XIIe s.), medersas (al-Attarin, Bu Inaniyyah), quartiers d'artisans (tannerie, teinturerie, dinanderie, etc.).
— Fondée au IXe s., Fès connut son apogée du XIIIe au XVe s. (200 000 hab.), sous les Mérinides, dont elle était la capitale.
— Le 30 mars 1912, la Convention de Fès institua le protectorat de la France sur le Maroc.
Encyclopédie Universelle. 2012.