présager [ prezaʒe ] v. tr. <conjug. : 3>
• presagier 1539; de présage
♦ Littér.
1 ♦ Indiquer (une chose à venir); être le présage de. ⇒ annoncer. « Que présage, Mathan, ce prodige incroyable ? » (Racine).
♢ Cour. Faire présumer, supposer. ⇒ augurer. Cela ne présage rien de bon.
2 ♦ Prévoir. « Jamais on n'aurait pu présager qu'il se laisserait brûler si fort à la chandelle » (Sand). Maladie qui laisse présager une issue fatale.
● présager verbe transitif Littéraire. Annoncer quelque chose, en être le signe : Cet horizon rouge présage un vent très violent. Prévoir quelque chose : Je n'aurais jamais pu présager qu'il en arriverait à cette extrémité. ● présager (difficultés) verbe transitif Conjugaison Le g devient -ge- devant a et o : je présage, nous présageons ; il présagea. Construction 1. Présager qqch = annoncer. Des grondements lointains présageaient l'orage. 2. Présager de = tirer (telle conjecture, telle supposition) de. Nous présagions cette éventualité des nouvelles qui nous sont parvenues. 3. Présager que (+ indicatif) = supposer, présumer. Je présage que vous voudrez partir de bonne heure. Registre Soutenu. ● présager (expressions) verbe transitif Ne présager rien de bon, ne dire rien qui vaille, n'annoncer rien de bon, augurer des suites fâcheuses. ● présager (synonymes) verbe transitif Littéraire. Annoncer quelque chose, en être le signe
Synonymes :
- annoncer
- augurer
- prédire
- préparer
présager
v. tr.
d1./d Indiquer, annoncer une chose à venir. Ceci ne présage rien de bon. Syn. augurer.
d2./d Conjecturer ce qui doit arriver dans l'avenir. Syn. prévoir.
⇒PRÉSAGER, verbe trans.
A. —1. Qqc. présage qqc.
a) Être le présage de quelque chose (v. présage A). Synon. annoncer, prédire. Afranius: (...) Les augures sont pris (...). Malheureux! Claudius: Je n'en suis pas surpris, ils présagent ma mort (DUMAS père, Caligula, 1837, prol. 8, p.20).
b) P. ext. Être le signe annonciateur de quelque chose. Synon. annoncer, indiquer. Les blés ont été ruinés par la chaleur, les pommes de terre manquent, tout présage un hiver calamiteux pour les pauvres (E. DE GUÉRIN, Lettres, 1839, p.328). Un ciel bourré de nues ardoisées, qui présageaient une tempête de flocons plus épais (COLETTE, Sido, 1929, p.23). Des prisonniers (...) racontaient que la prise de Douaumont avait été annoncée dans les lignes allemandes comme une victoire de première grandeur qui présageait la fin de la guerre (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p.96). V.endurcissement B 1 ex. de Baudelaire.
— Loc. Ne présager rien de bon. Synon. de être de mauvais augure (v. ce mot A p.ext.). Un ton bref qui ne présageait rien de bon (SANDEAU, Sacs, 1851, p.18). Ces préparatifs ne présagent rien de bon (COCTEAU, Parents, 1938, I, 4, p.205).
2. Qqc. présage qqc. à qqn. Faire présumer quelque chose à quelqu'un. Tout présage aux esprits attentifs une ère de rapprochement (LACORD., Conf. N.-D., 1848, p.216).
B. —1. Qqn présage qqc. Considérer comme probable, imaginer comme possible quelque chose. Synon. augurer (v. ce mot B 2), envisager, prévoir. Il serait bien possible, comme tu le présages dans ta lettre d'avant-hier, que cette bonne Mme Foucaud, si elle a besoin d'argent, m'en demande (FLAUB., Corresp., 1846, p.358). Il inclinait à présager le pire (VALÉRY, Variété IV, 1938, p.84).
2. Qqn présage qqc. à qqn. Annoncer à quelqu'un la venue de quelque chose. Synon. annoncer, prédire. La voilà donc arrivée, cette horrible catastrophe que je vous ai présagée depuis si longtemps (MARAT, Pamphlets, Affreux Réveil, 1790, p.243). Reconnais aussi, Lucius, qu'ils ont trop beau jeu à nous présager des malheurs (A. FRANCE, Pierre bl., 1905, p.1).
3. Qqn présage qqc. de qqc. Tirer (une conjecture) de quelque chose. Synon. augurer (v. ce mot B 4). Quoi que vous ayez ou deviné ou présagé de mes sentiments pour vous, ne connaissez-vous pas ma situation? (STAËL, Lettres div., 1793, p.516). Que présagez-vous de la disposition du peuple? (LEMERCIER, Pinto, 1800, I, 9, p.30).
C. —Qqn présage qqn. Avoir tous les caractères d'(une personne à venir). Synon. annoncer, préfigurer. Achille et Hector présagent nos stratèges (THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p.225).
Prononc. et Orth.:[], (il) présage [-]. Ac. 1694, 1718: pre-; dep. 1740: pré-. Conjug. Prend e devant a et o: je présageais, nous présageons. Étymol. et Hist.1. 1539 [éd.] presagier «conjecturer ce qui doit arriver» (P. VERNEY, Presaiges d'Hippocras, I ds GDF. Compl.) —1660, OUDIN; 1569 [éd.] presager (MART. DU BELLAY, Mém., 7 ds DG); 2. 1539 «(d'une chose) fournir, constituer un signe qui permet de prévoir» (EST.). Dér. de présage; dés. -er. Fréq. abs. littér.:211. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 491, b) 228; XXes.: a) 190, b) 237.
présager [pʀezaʒe] v. tr. [CONJUG. bouger.]
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1 Littér. (Sujet n. de chose). Indiquer (une chose à venir); être le présage de. ⇒ Annoncer. || Une vieille superstition veut que les cris lugubres (cit. 3) des oiseaux de nuit présagent le malheur. || Troubles de l'estomac (cit. 7) qui semblent présager quelque affection cancéreuse. || Visite officielle présageant quelque événement extraordinaire (cit. 4).
1 C'était, c'était le ciel, dont la sourde menace
Présageait à mon cœur cette horrible disgrâce.
Molière, Dom Garcie, IV, 7.
2 Mais de ce souvenir mon âme possédée
A deux fois en dormant revu la même idée (…)
Que présage, Mathan, ce prodige incroyable ?
Racine, Athalie, II, 5.
3 (…) cela jetait une mélancolie imprévue (…) sur les moindres indices de la saison prochaine, sur l'éclosion de certaines plantes, sur l'épanouissement de certaines espèces de fleurs, sur tout ce qui présageait l'arrivée et la marche si rapide de leur dernier été.
Loti, Ramuntcho, I, XXII.
♦ Faire présumer, supposer. || Cela ne me présage rien de bon (cit. 108). Cf. Cela ne me dit rien de bon, rien qui vaille.
2 (Sujet n. de personne). Prévoir. || Je ne pouvais, on ne pouvait présager que les choses en viendraient là. || Maladie qui laisse présager une issue fatale (⇒ Menacer, spécialt). — Voilà qui me fait mal présager du dénouement. ⇒ Augurer.
4 Et justement Landry était un caractère patient plus que d'autres, jamais on n'aurait pu présager qu'il se laisserait brûler si fort à la chandelle (…)
G. Sand, la Petite Fadette, XXV.
5 Un vieux faune de terre cuite
Rit au centre des boulingrins,
Présageant sans doute une suite
Mauvaise à ces instants sereins.
Verlaine, Fêtes galantes, « La Faune ».
Encyclopédie Universelle. 2012.