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TOSCANE

TOSCANE

Région d’Italie centrale (22 990 km², 3 561 000 hab. en 1990), la Toscane fait partie, avec l’Ombrie et les Marches, de l’aire de la coltura promiscua et du métayage, aujourd’hui sortie d’une longue immobilité.

Aux marges nord de la Toscane, l’Apennin dresse jusqu’à plus de 2 000 mètres ses lourds massifs gréso-schisteux aux pentes plus souvent pelées et ravinées que forestières, et oppose une barrière aux froids septentrionaux; des bassins intérieurs (Mugello, Casentino) y rassemblent les hommes. Au nord-ouest, les Alpes Apuanes (1 945 m), d’où est extrait le marbre de Carrare, dominent abruptement le riche littoral agricole et balnéaire de la Versilia. Mais les deux tiers de la région se composent de collines, de champs complantés et de villages perchés, le paysage harmonieux des peintres de la Renaissance, plus âpre cependant du côté de Sienne. La plaine du bas Arno et celle de la Maremme, aujourd’hui prospères, autrefois malariennes et marécageuses, montrent le résultat d’une lutte difficile pour la maîtrise des eaux.

Le Trecento fut, pour les villes toscanes, l’âge d’or de l’industrie textile et du grand commerce international. Leur mainmise sur les terres et la généralisation du régime de la mezzadria (métayage) leur ont assujetti, pour des siècles, une paysannerie démunie et leur ont assuré des revenus stables au temps de l’effacement économique (1500-1750). Dépeint comme un modèle d’équilibre, ce système a sclérosé l’agriculture. Bien que celle-ci soit en recul constant, elle employait encore, en 1990, 6 p. 100 des actifs et occupe surtout les zones intérieures. On cultive les céréales, la pomme de terre, l’olive et la vigne (vins de Chianti). Les plaines marécageuses de la Maremme produisent des légumes, du riz, du tabac, de la betterave à sucre et du tournesol.

Les ressources minières toscanes sont plus variées qu’abondantes (mercure, zinc, cuivre, lignite, pyrites de fer). Elles ont cependant permis, dès le XIX^e siècle, l’apparition de la sidérurgie à Piombino. L’énergie géothermique est exploitée à Larderello. En plus des industries extractives directement liées aux ressources du sous-sol et de la métallurgie lourde regroupées sur la bande côtière (Livourne), il faut mentionner les industries du papier (Lucques), du textile (Prato), du verre et de la céramique, du cuir et de la chaussure (sud-ouest de la province de Florence), le travail du bois pour la production de meubles. Le secteur secondaire employait, en 1990, 35 p. 100 des actifs et se caractérise, tant dans l’industrie que dans l’artisanat, par la présence nombreuse de petites et moyennes entreprises. Mais, depuis les années 1970, période où le nombre d’emplois dans le tertiaire a dépassé celui de l’industrie, on peut considérer que la Toscane est une région tertiaire (66 p. 100 des actifs) et touristique. Presque toutes les villes de Toscane ont un patrimoine culturel important. Le flux permanent de touristes a entraîné la mise en place d’activités de services et d’activités commerciales. Prato (166 100 hab.) vit de l’industrie textile; Pise (100 000 hab.) de son université, de son appareil commercial et de ses industries variées; Livourne (166 400 hab.) est le port régional (trafic de 18,5 Mt en 1993); Florence (397 400 hab.), ville tertiaire plus qu’industrielle, est une capitale qui n’a pas les moyens d’être une métropole régionale.

rég. d'Italie péninsulaire et de la C.E., sur la mer Tyrrhénienne, formée des prov. d'Arezzo, Florence, Grosseto, Livourne, Lucques, Massa-et-Carrare, Pise, Pistoia et Sienne; 22 992 km²; 3 569 900 hab.; ch.-l. Florence.

— La diversité du relief (Apennin toscan, collines, plaine côtière) a donné des paysages très variés. Le climat est chaud et assez humide. L'Arno est le princ. cours d'eau. Polyculture intensive (sauf dans le Chianti, rég. viticole); élevage. Industries traditionnelles (textiles, maroquinerie florentine) et modernes. Le tourisme est très important.

— Formée sur le territoire de l'anc. étrurie (V. étrusques), la Toscane fut occupée par les Lombards v. 570, prise par les Francs en 774, érigée en marche au IXe s. par les Carolingiens. En 1115, la comtesse Mathilde la légua au pape, à qui les empereurs germaniques la disputèrent. Jouant de ces dissensions, les villes s'émancipèrent. à partir du XVe s., les Médicis, seigneurs de Florence, étendirent leur autorité sur la Toscane. Le déclin s'amorça à la fin du XVIe s.