GOÉLETTE
GOÉLETTE
Un voilier rapide, peu élevé sur l’eau, que les Américains appellent schooner (goéland), deviendra la goélette, ainsi désignée pour la première fois, en 1781, dans un glossaire nautique (dictionnaire de Saverien). Son gréement en voiles auriques à deux ou trois mâts, déterminé par les vents de la côte atlantique des États-Unis, confirme une origine américaine. Bateau de guerre ou de commerce, la goélette deviendra, par ailleurs, un excellent morutier. Elle subsiste encore sous la forme d’un bateau de plaisance.
goélette [ gɔelɛt ] n. f.
• 1740; de goéland
♦ Bâtiment léger à deux mâts et à voiles auriques ou triangulaires. Goélette de pêche. ⇒ schooner. « la silhouette fine et élancée des goélettes » (Le Clézio).
● goélette nom féminin (de goéland) Navire à voiles auriques ou marconi à deux mâts, jaugeant de 50 à 200 tonneaux. ● goélette (difficultés) nom féminin (de goéland) Orthographe Avec un e accent aigu. ● goélette (synonymes) nom féminin (de goéland) Navire à voiles auriques ou marconi à deux mâts, jaugeant...
Synonymes :
- schooner
goélette
n. f. Navire à deux mâts (mât de misaine et grand mât).
|| (Polynésie fr.) Petit cargo assurant le trafic maritime entre les îles.
⇒GOÉLETTE, subst. fém.
A. — Hirondelle de mer. Nous fûmes environnés d'une innombrable quantité de goëlettes, qui nous faisaient soupçonner que nous passions auprès de quelque île ou rocher; (...) ces oiseaux nous suivirent jusqu'à quatre-vingts lieues de la nouvelle Hollande (Voy. La Pérouse, 1797, p. 263). Les goëlettes blanches, semblables à des pigeons (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 154).
B. — Navire léger à deux mâts et à voiles auriques. Goëlette anglaise, américaine; goëlette de pêche. Pour la campagne d'Islande on utilisait des goélettes d'une centaine de tonneaux armées par 20 à 25 hommes (BOYER, Pêches mar., 1967, p. 63) :
• ... la carcasse du navire, qui devait être gréé en goélette, se dressait sur le chantier de construction. La membrure était presque entièrement terminée, et tous ces couples ayant été maintenus par un cintre provisoire, on pouvait déjà apprécier les formes de l'embarcation. Cette goélette, fine de l'avant, très-dégagée dans ses façons d'arrière, serait évidemment propre à une assez longue traversée...
VERNE, Île myst., 1874, p. 551.
— P. méton. [Gén. en appos. ou comme 1er élém. de mot comp.] Voile aurique d'une goélette ou de tout autre bâtiment. Le Duncan avait deux mâts : un mât de misaine avec misaine, goélette-misaine, (...) un grand mât portant brigantine et flèche (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p. 38). Le type de la goélette franche ou goélette latine a deux mâts portant chacun une voile goélette (GALOPIN, Lang. mar., 1925, p. 83).
Prononc. et Orth. : [] ou, d'apr. LITTRÉ, []. Prononc. plus conformes à l'orig. du mot, en 2 syll. : [gwe-, -, ] ds PASSY 1914, BARBEAU-RODHE 1930, DUPRÉ 1972. ,,On a respecté l'orthographe adoptée, à tort ou à raison, pour (...) go-élette (autrefois goualette)`` (MART. Comment prononce 1913, p. 200). Ds Ac. dep. 1835, goëlette (1835), puis goélette. Goé- auparavant ds LAND. 1834, NOD. 1844. Étymol. et Hist. 1. 1740 mar. (MARGRY, Rel. 338 ds KEMNA, p. 242 : J'ai fait (...) bâtir une goëlette de 80 tonneaux); 2. 1767 ornith. goislette (SALERNE, Hist. nat. éclaircie..., p. 392-93 ds R. Ling. rom. t. 40, p. 235); 1781 goëlette (BUFFON, Hist. nat. des oiseaux, t. 8, p. 326, note a). Prob. dér. de goéland avec changement de suff. (FEW t. 20, p. 10a). Fréq. abs. littér. : 129. Bbg. HASSELROT 20e s. 1972, p. 71. - LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 35, 111, 119, 284.
goélette [gɔelɛt] n. f.
ÉTYM. 1740; goualette, 1752; probablt formé sur goéland, avec changement de suff.
REM. L'orthographe goëlette, admise par l'Académie en 1835 et rectifiée en 1878, se trouve encore dans Littré.
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1 (1767, goislette). Régional. Hirondelle de mer. ⇒ Sterne.
2 Bâtiment léger à deux mâts (mât de misaine et grand mât) et voiles triangulaires ou auriques (→ 2. Ris, cit. 1). ⇒ Schooner (anglic.). || Goélettes de pêche paimpolaises. || Gréer un yacht en goélette.
1 Au milieu du courant, où l'eau est la plus profonde, stationnent les bricks et les goëlettes du commerce, à la mâture élancée, aux cordages aériens, dont les traits se dessinent si nettement en noir sur le fond clair du ciel.
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 247.
2 C'était une goëlette longue et basse, avec une mâture très inclinée sur l'arrière (…)
Baudelaire, Trad. E. Poe, les Aventures d'A. Gordon Pym, XIII.
3 La Jane Guy était une goëlette de belle apparence, de la contenance de cent quatre-vingts tonneaux.
Baudelaire, Trad. E. Poe, les Aventures d'A. Gordon Pym, XIV.
4 C'était une charmante petite goélette de vingt tonneaux que la Tankadère, bien pincée de l'avant, très dégagée dans ses façons, très allongée dans ses lignes d'eau. On eût dit un yacht de course.
J. Verne, le Tour du monde en 80 jours, p. 168.
♦ Par appos. || Navire « gréé en trois-mâts goélette » (J. Verne, le Tour du monde en 80 jours, p. 207).
3 Vx. Voile aurique (d'une goélette ou de tout autre bâtiment). — Appos. || Misaine goélette. ⇒ Fortune. || Corne de grand-voile goélette.
Encyclopédie Universelle. 2012.