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GAVOTTE
GAVOTTE

GAVOTTE

Basse-danse (glissée, non sautée) française d’origine populaire (en provençal, gavoto évoque les Gavots, habitants de la région de Gap), de rythme binaire (deux pas et un pas assemblé) et de tempo ordinairement modéré. La gavotte commence habituellement par une anacrouse de deux ou trois noires, suivies respectivement d’une blanche ou d’une blanche pointée. Elle est tenue, au XVIe siècle, pour un rejeton du branle. Au XVIIe, dans le ballet et la suite, elle connaît une grande vogue à Versailles et dans toute l’Europe. Elle est généralement précédée d’une sarabande. Sa structure varie et obéit à des schèmes tels que: 2 + 2, 4 + 4, 4 +8 + 4, 4 + 12 mesures à 2/2. Bach en a composé dans ses Suites françaises . Rameau a écrit aussi bien des gavottes lentes (Les Paladins , Castor et Pollux ) que des gavottes vives (Zoroastre , Les Fêtes d’Hébé ).

gavotte [ gavɔt ] n. f.
• 1588; provenç. gavoto « danse des gavots »
Ancienne danse à rythme binaire; air sur lequel on la dansait. ⊗ HOM. Gavote (gavot).

gavotte nom féminin (provençal gavoto, danse des gavots) Danse à deux temps d'origine paysanne, qui évolua du XVIe s. à la fin du XIXe s. ; air sur lequel on la danse.

⇒GAVOTTE, subst. fém.
A. — Danse française, à deux temps, d'origine populaire, très en vogue aux dix-septième et dix-huitième siècles. Danser une gavotte; un pas de gavotte. Plus de gavotte, plus de bolero, plus de contredanse même; mais au lieu de cela un branle immense (JOUY, Hermite, t. 2, 1812, p. 67). Des époques lointaines où les rois ne dédaignaient pas de danser la gavotte avec bergères tissées au petit point et jeunes joueurs de clarinette fort débraillés sur la mousse (COCTEAU, Appogiatures, 1953, p. 46) :
On dansait le menuet ou la gavotte, portés à leur perfection par Vestris, sur de la musique exquise et allègre, ou tendre et lente, ou simple et grave, écrite par Haydn, Mozart ou Beethoven, ces inspirés. (...) l'on s'y abordait avec mesure, élégance et courtoisie, saluts et révérences...
PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p. 128.
P. méton. Air de cette danse. Jouer une gavotte (Ac. 1835-1932). Sur des airs dansants de gavotte (LORRAIN, Griseries, 1887, p. 33). Les attributions de la Musique de la Chambre étaient (...) surtout de faire entendre des airs, des menuets, des gavottes, des rigodons, etc., dans la grande antichambre pendant le dîner du roi (GRILLET, Ancêtres violon, t. 2, 1901, p. 46). Jeuselou joue sur sa vielle un dernier petit air de gavotte (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 183).
B. — Loc. fig., fam., par antiphrase. Danser la/une gavotte. Être brutalisé, molesté. Synon. passer un mauvais quart d'heure. Gare à ceux d'entre vous qui fausseraient le vote! Nous leur ferions danser une telle gavotte (...) Qu'ils en seraient encor pâles dix ans après! (HUGO, Année terr., 1872, p. 177). Le martyr [la victime d'une rixe], sur le point de danser sa dernière gavotte, (...) fut enlevé de la voie publique comme une paille (CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 43).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1588 « danse » (THOINOT ARBEAU, Orchésographie, f° 93 ds GAY); 2. 1674 « musique sur laquelle on danse » (LA FONTAINE, Daphné, I, 2). Empr. du prov. gavoto, proprement « danse des gavots » (BL.-W., cf. Mistral) dér. de Gavot « habitant de la partie montagneuse de la Provence » (1398 ds PANSIER t. 5; cf. aussi la forme latinisée gavotus, 1268 ds DU CANGE) dér. du pré-roman gaba, gava qui désignait primitivement la gorge, puis « goitre, gésier » (v. gavache); les gavots étant les goitreux des montagnes sans iode (FEW t. 4, p. 9b). Fréq. abs. littér. : 28. Bbg. (B.). Linguistics. La Haye, 1973, p. 112. - TOURNIER (M.). Hyp. de reconstitution des orig. In : [Mél. Guilbert (L.)]. Paris, 1979, p. 211.

gavotte [gavɔt] n. f.
ÉTYM. 1588; provençal gavoto « danse des gavots (ou montagnards) ». → Gavache, 2. gave.
Musique.
1 Danse ancienne à rythme binaire; air sur lequel on la dansait. || Gavotte de cour. || Jouer, danser une gavotte (→ Boléro, cit.). || Dans la suite instrumentale, la gavotte vient souvent après la sarabande.
0 Clymène chante cette gavotte que toute la troupe danse (…)
La Fontaine, Daphné, I, 2 (jeu de scène).
Loc. fig. Vx et fam. Danser la gavotte : être brutalisé.
2 Régional (Bretagne).REM. Le mot franç. a été appliqué à une danse plus ancienne. Danse collective en chaîne à pas réglé (branle), dont l'unité rythmique est une phrase musicale à huit temps. || La gavotte varie selon les régions : elle se danse en ronde (Cornouaille), en chaîne ouverte, en cortège de couples (pays bigouden).
HOM. Fém. de 1. gavot.

Encyclopédie Universelle. 2012.