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GAUCHISME
GAUCHISME

Le terme de gauchisme appartient, au sens strict, au vocabulaire marxiste puisqu’il a été popularisé par Lénine dans une brochure publiée en 1920 et intitulée Le Gauchisme, la maladie infantile du communisme . Depuis lors, le mot a souvent été utilisé, en particulier par les communistes, pour discréditer les tendances les plus extrémistes du mouvement ouvrier. Il a surtout été appliqué aux militants qui se sont inquiétés de l’option faite par les partis communistes en faveur de l’action légale.

Toutefois, la vogue du terme date des années 1965-1968, lorsque les États-Unis puis l’Europe occidentale furent tour à tour touchés par des mouvements de contestation nés en milieu universitaire et qui ont mobilisé rapidement de larges secteurs de la jeunesse.

La complexité du phénomène, le fait que les marxistes «orthodoxes» appelaient déjà «gauchiste» cette nouvelle génération de révolutionnaires ont amené les médias à reprendre le mot en élargissant considérablement sa signification. Gauchisme est devenu synonyme de contestation et on qualifia indifféremment de gauchistes des militants révolutionnaires appartenant à des familles politiques pourtant très précisément typées. On classe sous cette étiquette des mouvements qui remettent en cause les sociétés actuelles, leur organisation comme leur fonctionnement, les relations entre les sexes comme les modes de production et la protection de l’environnement.

Au-delà du socialisme scientifique

L’origine

Lorsque Lénine publie Le Gauchisme, la maladie infantile du communisme , c’est pour combattre une tendance qui se manifeste au sein de la IIIe Internationale et qui est particulièrement sensible dans les sections de Grande-Bretagne et d’Allemagne. À la veille du IIe congrès de l’Internationale communiste, exaltés par le succès de la révolution bolchevique en Russie, un certain nombre de communistes se montrent partisans de l’usage des seuls moyens illégaux et critiquent la notion de parti car ils pensent que le peuple peut conduire, de sa propre initiative, une révolution à la victoire. Ces «puristes» se déclarent favorables à l’action révolutionnaire immédiate. Au sens strict du terme, le gauchisme appartient donc au langage politique marxiste et désigne les révolutionnaires trop pressés.

Les précurseurs

Les idées de ces derniers sont à rattacher à la tradition du socialisme utopique que les marxistes ont toujours cherché à discréditer en lui opposant leur méthode d’analyse qu’ils jugent scientifique.

Sans rejeter l’apport de Marx et d’Engels, les gauchistes s’efforcent de réhabiliter un autre courant du mouvement ouvrier: la tradition libertaire illustrée par Proudhon, Bakounine et Kropotkine. Pendant des années en effet, en particulier durant toute la période du stalinisme, la multiplicité des voies de passage au socialisme n’était pas admise et les recherches dans ce domaine étaient bloquées par l’absence même de débat. Il a fallu qu’intervienne, dans un premier temps, la critique de l’expérience soviétique pour que petit à petit se développe une nouvelle analyse révolutionnaire.

En ce sens, des philosophes comme Karl Korsch et György Lukács ouvrent la route. Dans un remarquable essai sur Les Origines du gauchisme , Richard Gombin note à ce propos: «En séparant l’être et la conscience, non seulement Lénine nie tout rapport dialectique entre la théorie et la praxis, mais, en outre, il fait du matériel, de l’être un absolu, une catégorie idéelle. On le voit, la querelle philosophique débouchait sur l’appréciation du mouvement révolutionnaire en tant qu’agent autonome ou non de la dialectique de l’histoire, et c’est toute la primauté du parti qui est visée puisque c’est le prolétariat en tant que classe qui saisit et dépasse les réalités historiques et d’abord sa propre aliénation.»

La critique du régime soviétique, présenté comme donnant naissance à une «bureaucratie», a amené toute une partie de la gauche à remettre en cause non seulement la politique de construction du socialisme appliquée en U.R.S.S., mais également la méthode bolchevique elle-même, c’est-à-dire la stratégie léniniste de passage au socialisme.

Gauchisme et extrême gauche

Cette interrogation sur le léninisme détermine d’ailleurs le clivage le plus important au sein de ce qui constitue la nouvelle extrême gauche révolutionnaire et qui se voit généralement qualifiée de gauchiste.

On doit en effet distinguer l’extrême gauche qui se situe dans la tradition marxiste et prend totalement en compte la révolution de 1917, du gauchisme ou «ultra-gauche». Cette extrême gauche est composée de communistes extrémistes qui se rattachent soit au trotskisme, soit au maoïsme. Si, lors de leurs actions, ils se trouvent généralement au coude à coude avec les gauchistes, si nombre de leurs thèmes de mobilisation recoupent ceux de l’ultra-gauche, leurs bases politiques en général et leurs analyses stratégiques en particulier restent très différenciées.

Le spontanéisme

Les gauchistes, pour leur part, en remettant en cause le schéma léniniste, ont été amenés à redécouvrir les débats du début du siècle sur le rôle du parti et sur l’organisation du mouvement révolutionnaire.

C’est la figure de Rosa Luxemburg qui émerge le plus nettement dans cette recherche des précurseurs. De nombreux militants ont été sensibles à son analyse selon laquelle le mouvement révolutionnaire trouve dans la lutte ses propres formes d’organisation. La révolution, dans cette optique, est largement spontanée: il n’est plus question de déclencher le conflit décisif à un moment déterminé par l’état-major du parti révolutionnaire.

Cette théorie spontanéiste débouche naturellement sur la critique des organisations ouvrières traditionnelles et emprunte de nombreux éléments à l’anarchisme et à la théorie du communisme des conseils ouvriers élaborée en particulier par le Hollandais Anton Pannekoek.

Changer la vie

À ce premier héritage il convient également d’adjoindre la critique de la vie quotidienne qui est devenue l’une des sources principales de l’activité gauchiste. Ici, les nouveaux révolutionnaires se montrent notamment les continuateurs du philosophe français Henri Lefebvre. Il s’agit pour eux de dépasser les notions purement économistes de la division de la société en classes. Leur prolétariat ne correspond plus à la notion marxiste traditionnelle mais se confond avec la notion d’aliénation. Or cette aliénation ne découle pas seulement de l’organisation capitaliste du travail, mais se retrouve dans toutes les structures de la société, l’école par exemple, et dans toutes les dimensions de la vie, la sexualité en particulier.

En outre, les formes de la production contemporaine et de la consommation sont remises en cause au nom de l’écologie. Si les fondements de cette science des relations entre les êtres vivants remontent au XIXe siècle, l’expression politique de ce courant d’idées n’a émergé que durant les décennies soixante et soixante-dix, parallèlement au développement du gauchisme.

Une révolte antiautoritaire

Les positions théoriques vécues par les militants sont plus schématiques. Pour les partis de gauche traditionnels, socialistes et communistes, l’homme est asservi par le système économique qui fait de lui un producteur salarié travaillant pour le plus grand profit des possesseurs de capitaux. En renversant ce système économique, on doit donc libérer l’individu. Les gauchistes, constatant la situation des citoyens dans les sociétés où le capitalisme a été renversé, ont poussé plus loin le raisonnement. Tout en admettant la réalité de cet asservissement d’origine économique et en souhaitant y mettre un terme, ils expliquent que l’individu est victime de bien d’autres contraintes dans sa vie quotidienne. La famille, par exemple, se fait oppressive dans la mesure où elle est construite sur un schéma hiérarchique classique. L’autorité vient d’en haut et ne peut être discutée. Déjà habitué à obéir dans le cadre familial, l’enfant continue d’être formé dans la même optique par l’école. Quand il devient un producteur, dans son usine ou dans son bureau, les réflexes acquis continuent à jouer et il subit toujours une autorité imposée. Sur le plan moral, il en va de même. Entre une double barrière d’interdictions de toute nature, l’individu ne se voit offrir comme seule perspective que la possibilité de se marier pour faire quelques enfants. Mais comme tout est prévu, il pourra néanmoins, en sacrifiant le fruit d’un certain nombre d’heures de salaire, s’offrir l’illusion de la liberté – y compris de la liberté sexuelle – au cinéma ou devant son écran de télévision. Au terme de cette analyse, le gauchisme s’en prend donc à tous les éléments de la vie et de la société, et pas uniquement à l’organisation du travail et de l’économie.

La constante de ce combat est la lutte antiautoritaire. Nombreux sont d’ailleurs les gauchistes qui ne manquent pas de rappeler que les partis, dans leur forme courante, reproduisent en leur sein le schéma hiérarchique fondé sur la notion d’autorité.

Le refus de la productivité

Cette contestation porte également sur le caractère productiviste des sociétés industrielles, qu’elles soient de type capitaliste ou de type socialiste. Une réévaluation de la notion de travail est donc proposée, la finalité même de la production industrielle étant remise en cause. Cette attitude se manifeste notamment à travers le courant écologiste dont des pans entiers sont assimilables au phénomène gauchiste. À plusieurs reprises, des convergences sont apparues entre des groupes de l’ultra-gauche prônant parfois la violence et des mouvements d’écologistes dont la philosophie est généralement proche de la non-violence.

Tel a été, en particulier, le cas, lors de manifestations contre le développement des centrales nucléaires.

À cette occasion, en effet, ont convergé le courant écologiste et celui des «autonomes». La violence de ces derniers – qui entendaient répondre à la violence de l’État – n’a pas été comprise par les défenseurs, volontiers légalistes, du «pouvoir vert».

La spécialisation

Comme il est difficile d’offrir des réponses à tous les sujets ainsi soulevés, les gauchistes ont eu tendance à se spécialiser. Certains se sont penchés plutôt sur la vie de l’individu, d’autres sur l’organisation de la société.

Cette situation explique que souvent le phénomène de l’underground soit assimilé à celui, à l’origine strictement politique, du gauchisme. Le mouvement de révolte devant la société a amené des ouvriers à quitter leur usine, des lycéens et des étudiants à rejoindre ceux qui vivaient en marge et tentaient de construire une contre-société. Cette «société souterraine» (underground), qui s’est développée de manière importante aux États-Unis, en Scandinavie et en Allemagne fédérale, a possédé sa presse, son cinéma, sa musique, ses zones réservées, ses organismes d’entraide.

Les courants gauchistes

L’underground européen

La théorie gauchiste, ou plus exactement l’ébauche de théorie, se limite dans la pratique à une revendication d’autogestion. Ou bien cette mise en place de l’autogestion est recherchée sur le plan de la société tout entière, ce qui est le cas des groupes gauchistes politiques (avec toujours la divergence de stratégie entre l’extrême gauche léniniste et l’ultra-gauche), ou bien on tente de la faire vivre dès maintenant à travers des expériences limitées comme les communes ou les communautés.

L’itinéraire des groupes politiques est directement lié au contexte national de chaque pays. L’underground européen s’insère pour sa part dans un mouvement plus large. Le phénomène hippy, qui a connu son âge d’or aux États-Unis en 1966-1967, a touché en Europe les pays dont le type de civilisation est le plus proche du modèle américain. Le phénomène des communautés s’est répandu dans les pays scandinaves sous le nom de familles, puis, de là, il a peu à peu conquis la jeunesse anglo-saxonne, laissant l’Europe latine à l’écart. Les groupes gauchistes français et italiens se sont toujours montrés plus politisés et plus enclins aux débats idéologiques.

Happening et situationnisme

En France, les thèmes ont d’abord été véhiculés par quelques rares personnalités du monde intellectuel parisien, comme Jean-Jacques Lebel, organisateur de happenings, et le groupe Mandala qui se référait à l’Inde et au psychédélisme. Cette mode apparaissait alors beaucoup plus comme un sous-produit du surréalisme que comme le signe annonciateur du débarquement en Europe de la culture hippie.

La transition entre l’extrémisme politique et ces recherches a plutôt été assurée par un groupe comme l’Internationale situationniste qui traitait dans sa revue les problèmes formant le fonds idéologique de l’underground. En mai 1968, l’extrême gauche française n’était pas encore à même de comprendre ce langage qui, en Allemagne, commençait juste à toucher des couches plus larges du mouvement étudiant. «La révolution, expliquait l’Internationale situationniste, cesse dès l’instant où il faut se sacrifier pour elle. Ceux qui parlent de révolution et de lutte de classes sans se référer explicitement à la vie quotidienne, sans comprendre ce qu’il y a de subversif dans l’amour et de positif dans le refus des contraintes, ceux-là ont dans la bouche un cadavre.» Ce cadavre, pour les adeptes de l’Internationale situationniste, est celui du marxisme.

La contestation

À la diversité du gauchisme quant à ses origines et à ses axes stratégiques s’oppose l’unité de sa méthode d’action: la contestation. Il s’agit fondamentalement d’une technique révolutionnaire dont le but est de révéler aux gens toutes les entraves que la société met à leur épanouissement personnel, qu’il s’agisse de la morale, de l’éducation ou, d’une façon plus générale, de l’univers gris et triste des sociétés techniciennes: d’où, par exemple, la réhabilitation de la fête.

La contestation peut toutefois prendre des formes diverses et les techniques révolutionnaires varient considérablement selon les courants. Aux révolutionnaires clandestins, militairement organisés, du Front de libération du Québec, des Tupamaros d’Uruguay ou de l’Armée rouge japonaise s’opposaient des propagandistes plus pacifiques en Europe occidentale où les thèses du théoricien brésilien de la guérilla urbaine, Carlos Marighela, n’ont pas été mises en application.

Les autonomes

Encore convient-il de relever l’apparition des «autonomes». Fonctionnant tantôt sous forme d’assemblées générales dans des locaux universitaires, tantôt par le biais de commandos plus ou moins violents, ils se veulent un mouvement à la fois spontanéiste et informel. Intellectuellement ce courant puise ses bases dans le phénomène allemand de la bande à Baader et dans l’exemple italien des Brigades rouges. Il a trouvé une tribune en septembre 1977 à Bologne lors d’un «colloque sur la répression». En Allemagne fédérale, les autonomes ont notamment organisé, en janvier 1978 à Berlin-Ouest, le rassemblement «Tunix» (Tue nichts : ne fais rien). En France, le phénomène est, là encore, demeuré d’une ampleur limitée, se bornant à des heurts avec les forces de l’ordre en marge de manifestations politiques et syndicales ou à quelques opérations de vandalisme. Les autonomes se sont exprimés à travers quelques revues comme Camarades (autodissoute en 1978), Marge ou Matin d’un blues . Ce courant autonome a servi de refuge à de jeunes marginaux. Il attira aussi des adeptes de groupes de défense de prisonniers, de groupes féministes ou homosexuels. Ce recrutement très typé n’a pas tardé à submerger les éléments de l’extrême gauche marxiste présents à l’origine.

L’idéologie véhiculée par le courant autonome est fondée sur le refus de toutes les structures d’encadrement de quelque nature qu’elles soient. Elle n’est pas sans évoquer les thèses libertaires, voire un certain nihilisme. Cette position conduit au refus du salariat comme du militantisme. Indépendamment du recours à la violence, présentée comme une forme d’autodéfense mais aussi comme un témoignage, les autonomes usent volontiers de la dérision (valorisation de l’absentéisme par exemple). Ils accordent enfin une grande importance à la notion de désir. Parmi les actions auxquelles ils se sont trouvés associés, on peut relever le développement des mouvements de squatters et des radios pirates.

Les écologistes

Le seul courant héritier, au moins en partie, du gauchisme qui ait su se développer de manière significative dans les opinions occidentales demeure l’écologie. Relayés par un consumérisme qui s’est également développé à partir de la fin des années soixante, les écologistes ont recruté au sein de l’ultra-gauche. En France, par exemple, Pierre Fournier dans Hara-Kiri hebdo , puis en lançant La Gueule ouverte , développe un discours catastrophiste, une prophétie de fin du monde tout en tenant la chronique de la vie communautaire. Rassemblés par le refus de l’énergie nucléaire et une non-violence conduisant à des formes d’antimilitarisme, gauchisme et écologie ont mêlé leurs thèmes et leurs troupes aussi bien dans la contestation du surgénérateur Superphénix à Malville (juill. 1977) que face à la confiscation des terres des paysans du Larzac au profit d’un terrain militaire (août 1973). La prééminence des écologistes se traduit, vingt ans plus tard, par l’affirmation d’une réalité électorale que l’extrême gauche n’est jamais parvenue à asseoir. C’est ainsi que, en 1991, Pierre Juquin, ancien membre du bureau politique du Parti communiste français, après avoir échoué dans son projet de rassemblement du gauchisme et des écologistes, a dû solliciter le droit d’adhérer chez les Verts.

Répression et récupération

Face à l’extension de la contestation gauchiste dans les pays occidentaux développés, un double phénomène de répression et de récupération s’est engagé. D’une part, les divers gouvernements se sont efforcés d’adapter leurs systèmes de sécurité et leur législation aux formes nouvelles d’activité politique et parfois de délinquance qui apparaissaient. D’autre part, un certain nombre de thèmes mis en avant par les gauchistes – environnement, situation des travailleurs immigrés, transports, etc. – ont été repris en compte par les forces politiques traditionnelles.

gauchisme [ goʃism ] n. m.
• 1838 « opinion de gauche »; de gauche
Courant politique d'extrême gauche. ⊗ CONTR. Droitisme.

gauchisme nom masculin Théorie politique de ceux qui privilégient l'action révolutionnaire par rapport au rôle des partis ou des syndicats de la gauche traditionnelle. Courant d'extrême gauche à l'intérieur d'un parti ou d'un syndicat de gauche.

gauchisme
n. m. Attitude des partisans des solutions extrêmes, dans un parti de gauche.

⇒GAUCHISME, subst. masc.
Courant politique d'extrême gauche, d'obédience trotskiste, anarchiste ou maoïste notamment, prônant la révolution, préconisant l'action directe, et rejeté comme déviationniste par le communisme orthodoxe; adhésion à ce courant. Au bon moment Lachaume intervenait; généralement il reprochait à Vincent son gauchisme et à Lambert ses préjugés petit bourgeois (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 63). Mai 1968 devait d'ailleurs poser à la gauche italienne le même type de problèmes qu'à son homologue française. Un vif débat eut lieu au sein du parti communiste, en particulier sur la véritable nature du gauchisme (Monde, 3 mai 1978, p. 26, col. 6).
Rem. À noter le sens vieilli « fait d'être gaucher ». ,,La Gazette des hôpitaux mentionne un grand nombre de transpositions d'organes, et notamment de dexiocardie (cœur à droite). Il paraîtrait que la gaucherie ou plutôt le gauchisme, serait physiologiquement déterminé par ce déplacement du cœur`` (N. CIRIER, Fables nouv., 1858, p. 216 ds QUEM. DDL. t. 12).
Prononc. : []. Étymol. et Hist. 1838 « opinions, opposition de gauche » (Le Charivari, 21 déc. p. 2). Dér. de gauche1 subst.; suff. -isme. La révolte étudiante, la grève ouvrière de mai-juin 1968 ont popularisé ce terme dans le vocab. pol. français. Bbg. MAULNIER (Th.). Le Sens des mots. Paris, 1976, pp. 99-100.

gauchisme [goʃism] n. m.
ÉTYM. 1838, in T. L. F.; « gaucherie », méd., 1858; de gauche (III.).
Attitude des gauchistes.
0 Pagniez n'aimait pas que ses certitudes bourgeoises et protestantes fussent contestées par le gauchisme de Sartre. De son côté, il présentait à Sartre l'image de l'humaniste cultivé que celui-ci ne voulait pas être et dont il ne réussissait pas à se distinguer.
S. de Beauvoir, la Force de l'âge, p. 121.

Encyclopédie Universelle. 2012.