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FULCANELLI
FULCANELLI

FULCANELLI

On ne sait rien de l’auteur qui signait «Fulcanelli», mais Le Mystère des cathédrales (Paris, 1926) et Les Demeures philosophales et le symbolisme hermétique dans ses rapports avec l’art sacré et l’ésotérisme du grand œuvre (Paris, 1930), parus entre les deux guerres mondiales, s’imposèrent d’emblée à l’attention des curieux d’alchimie ainsi que des historiens de l’art. Son nom hermétique, qui semble une combinaison de «Vulcain» et d’«Élie», ne permet pas de l’identifier. Le secret est resté bien gardé. Dans Le Matin des magiciens , Jacques Bergier prétend l’avoir connu — il aurait été ingénieur à la Compagnie du gaz. On l’identifie souvent à Jean Julien Champagne, mort en 1939 et illustrateur de l’édition originale; parfois à Rosny aîné ou encore au libraire Dujols. D’autres identifications plus fantaisistes, et redonnant corps au mythe de Nicolas Flamel, regardent Fulcanelli comme un adepte immortel et plusieurs fois centenaire. Son principal disciple actuel, Eugène Canseliet, alchimiste connu du grand public et auteur de plusieurs ouvrages, affirme avoir fréquenté longtemps Fulcanelli, qui aurait trouvé la pierre philosophale et l’immortalité, mais il se refuse à toute information précise. Tous deux se réclament d’une mystérieuse société secrète, la Fraternité d’Héliopolis, dont les origines remonteraient à l’Égypte du début de l’ère chrétienne. Autre grand hermétiste français, Claude d’Ygé (1912-1964) fut disciple de Canseliet et, partant, de Fulcanelli.

Les affirmations de ce mystérieux personnage sont intéressantes. Il a voulu montrer d’abord que les chefs-d’œuvre de l’art gothique doivent être interprétés essentiellement comme l’expression d’une pensée alchimique, et que des adeptes supervisèrent directement ces travaux. S’il semble difficile d’admettre toutes les propositions de l’auteur, celui-ci a eu au moins le mérite d’attirer l’attention de nos contemporains sur un aspect trop négligé de l’art médiéval.

Encyclopédie Universelle. 2012.