zakouski [ zakuski ] n. m.
• 1881; mot russe
♦ Hors-d'œuvre à la russe. Des zakouskis ou des zakouski.
● zakouski nom masculin pluriel (russe zakouska) Petits mets variés, chauds et froids, servis en assortiment avant le repas. (Cuisine russe.)
ART CULIN. Hors-d'œuvre russes et polonais, d'une grande variété, généralement servis dans une autre pièce que celle où a lieu le repas. On mangeait toutes sortes de zakouski, tandis que se succédaient ces plaines désespérées, traversées jadis par les guerriers tartares (MORAND, 1900, 1931, p. 123).
— P. ext. Amuse-gueules variés. On ne saurait prétendre énumérer tous les zakouskis (...). À côté de hors-d'œuvre froids: (...) poissons fumés et salés, caviar, poitrine d'oie fumée, charcuteries variées, etc., y figurent bouchées, croustades, canapés, etc. (Ac. Gastr. 1962).
Prononc.:[zakuski]. Étymol. et Hist. 1881 zakousski (CHTCHÉDRINE, L'Amie de l'ancien gouverneur, nouvelle, p. 3 ds QUEM. DDL t. 26). Mot russe plur. de zakúska « collation », cf. la forme zacusca en 1843 (Marquis de CUSTINE, La Russie en 1839, let. 31e, suite, t. VII, pp. 30-31 ds QUEM. DDL t. 16), dér. de zakusít « manger un morceau », de kusát « mordre », de kus « morceau ». Fréq. abs. littér.:19. Bbg. ARVEILLER (R.). R. Ling. rom. 1980, t. 44, p. 231. — COLIN Mots exot. 1986, p. 158. — QUEM. DDL t. 15.
zakouski [zakuski] n. m. pl.
ÉTYM. 1887, N. Hardouin, De Paris à Moscou; zakousski, 1881, in D. D. L.; mot russe, plur. de zakouska « collation », de zakouçit « manger un morceau », du préfixe za « à, pour », et kouçit « goûter », de kous « morceau ».
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1 Moravagine se signa longuement devant les icônes. Puis, il s'empara d'une assiettée de zakouskis et but une grande tasse d'alcool, retourna devant les icônes (…)
B. Cendrars, Moravagine, 1926, in Œ. compl., t. IV, p. 165.
REM. On relève les variantes anciennes zacusca et zakouska, n. f. :
2 Il est d'usage dans le Nord de faire précéder le repas principal par un petit repas qui se sert dans le salon, un quart d'heure avant qu'on se mette à table; ce préliminaire, espèce de déjeuner qui touche au dîner, est destiné à aiguiser l'appétit, et s'appelle en russe, si mon oreille ne m'a pas trompé : zacusca. Des domestiques apportent sur des plateaux de petites assiettes couvertes de caviar frais et tel qu'on n'en mange qu'en ce pays, de poisson fumé, de fromage, de viande salée, de biscuits de mer et d'autres pâtisseries, sucrées et non sucrées; on sert aussi des liqueurs amères, du vermout, de l'eau de vie de France, du porter de Londres, du vin de Hongrie et de l'or portable (sic) de Dantzick, et l'on mange et l'on boit tout cela debout en se promenant.
Marquis de Custine, la Russie en 1839, lettre 31e, 1843, t. VII, p. 30-31, in D. D. L., II, 16.
Encyclopédie Universelle. 2012.