voyer [ vwaje ] n. m.
• 1270; veier « officier de justice » 1080; lat. vicarius « remplaçant », avec changement de sens sous l'infl. de voie
♦ Vx Officier chargé des voies publiques.
♢ (1836) Mod. Agent voyer : agent des Ponts et Chaussées chargé de surveiller l'état des voies de communication des villes. — Architecte-voyer.
● voyer nom masculin (latin vicarius, de vice, à la place de) Agent qui était préposé à l'entretien des chemins et des rues. ● voyer (expressions) nom masculin (latin vicarius, de vice, à la place de) Grand voyer de France, officier d'administration des voies publiques, dont la fonction fut créée par Henri IV pour Sully (1599). [Cet office disparut en 1626.]
⇒VOYER, subst. masc.
PONTS ET CH.
A. — Officier chargé, autrefois, de la police des chemins et des rues. Les agents de l'autorité royale qui ont la charge de la justice et des impôts ont un rôle ingrat, qu'ils rendent encore plus ingrat par leur brutalité et par leurs excès. Les forestiers et les voyers sont la terreur du paysan (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 92).
— [De 1599 à 1626] Grand voyer. Officier chargé de l'administration générale des voies publiques. Remettre ce réseau [routier] en état fut une des tâches que s'assigna Henri IV quand il eut décidé de rétablir l'ordre dans le royaume. À la tête de cette entreprise il plaça Sully, qu'il nomma grand voyer de France (1599) (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p. 154).
B. — En appos. ou en compos., mod.
1. Spécialiste responsable de la voirie sur le plan local ou national. Architecte, commissaire, ingénieur voyer. D'ailleurs cette administration n'a-t-elle pas ses inspecteurs voyers qui peuvent, s'ils sont capables, signaler les défauts de construction et apposer leur veto ? (VIOLLET-LE-DUC, Archit., 1872, p. 320).
2. Agent(-)voyer. Fonctionnaire chargé de veiller à l'entretien et/ou à l'aménagement des voies de communication, de la voirie d'une ville, d'un département. La délibération du conseil municipal qui donne son avis sur une demande de déclassement est transmise par les bureaux de la mairie aux bureaux de la préfecture, avec l'avis du sous-préfet et des agents-voyers (BARADAT, Organ. préfect., 1907, p. 264).
Prononc. et Orth.:[vwaje]. LITTRÉ: ,,vo-ié; quelques-uns disent voi-ié``. V. aboyer. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 veier « officier de justice chargé de la basse et moyenne justice » (Roland, éd. J. Bédier, 3952) — 1307, v. GDF.; 2. a) 1260 voier « seigneur chargé de la justice sur les chemins » (ETIENNE BOILEAU, Métiers, éd. G.-B. Depping, p. 39); b) 1835 adj. commissaire voyer (Ac.); c) 1836 agent voyer « agent des ponts et chaussées chargé de surveiller l'état de la voirie » (B. des lois, t. 12, p. 196). Du lat. vicarius « remplaçant, représentant » (v. vicaire) dont les accept. se sont étendues dans la terminol. admin. dès l'époque impériale (v. FEW t. 14, p. 406; cf. lat. médiév. att. dep. le VIe s. au sens de « fonctionnaire royal, délégué du comte (dans le royaume franc) », v. NIERM. et DU CANGE, et au XIe s. au sens de « agent seigneurial exerçant la justice et percevant les droits et coutumes », ibid.), pour désigner ensuite dans le nord de la France un officier de justice dont les attributions étaient proches de celles du prévôt (v. ce mot), en partic. celles de la police des voies (ce qui rapprochait, aussi bien sémantiquement que phonétiquement voyer des représentants de via « route »), v. S. SCOONES, Les N. de qq. officiers féodaux des orig. à la fin du XIIe s., pp. 46-57, v. aussi viguier. Fréq. abs. littér.:38.
voyer [vwaje] n. m.
ÉTYM. 1270; veier « officier de justice », 1080; du lat. vicarius « remplaçant », avec changement de sens sous l'infl. de voie.
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♦ Vx. Officier chargé des voies publiques. — (1836). Appos. Mod. || Agent voyer : « agent des Ponts et Chaussées chargé de surveiller l'état des voies de communication, de la voirie des villes » (Capitant).
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HOM. Formes du v. voir.
Encyclopédie Universelle. 2012.