Akademik

larguer

larguer [ large ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1678; de largue
1Lâcher ou détacher (un cordage). Larguer les amarres, les ris. Larguer une voile. déferler.
2Lâcher, laisser tomber d'un avion. Larguer des parachutistes, des bombes; des insecticides, de l'eau...
3Fig. et fam. Se débarrasser de (qqch., qqn). Larguer ses collaborateurs. renvoyer. Elle a largué son fiancé. abandonner; 2. droper, plaquer (cf. Laisser tomber). « Peur de se faire larguer. Peur d'être seule » (Izzo).
4Sport Distancer. Larguer ses adversaires. 1. lâcher, semer. Fig. Passif Être largué : ne pas parvenir à suivre, ne plus comprendre. Dès le troisième cours, j'ai été largué.

larguer verbe transitif (provençal largá, lâcher) Détacher un cordage, une amarre du point où il était retenu et l'abandonner complètement. Lâcher d'un aéronef des parachutistes ou des charges diverses : Larguer un commando. Familier. Abandonner quelqu'un, quelque chose, s'en débarrasser : Larguer ses amis. Familier. Laisser quelqu'un loin derrière soi : Larguer le peloton.larguer (expressions) verbe transitif (provençal largá, lâcher) Larguer les voiles, rendre la toile libre prête à être établie.

larguer
v. tr.
d1./d MAR Lâcher; désamarrer et laisser aller. Larguer une amarre, une écoute.
d2./d AVIAT Lâcher en cours de vol. Larguer des bombes, des parachutistes.
d3./d Fam. Mettre à la porte, congédier. Elle a largué son petit ami.

⇒LARGUER, verbe trans.
A. — MAR. [Le compl. d'obj. désigne une manœuvre, un cordage] Larguer qqc. Le rendre largue, le laisser aller, le lâcher, le détacher. Larguer un cordage, les amarres; larguer l'écoute de foc, les ris. Nous fîmes tout larguer, dans un grand enthousiasme, et nous nous élevâmes doucement, mais sans interruption, par une jolie brise du Nord, qui nous porta dans la direction du canal de la Manche (BAUDEL., Hist. extr., 1856, p. 134). Nous sommes remontés dans la barque comme la lune se levait; un peu de vent soufflait; larguant les voiles, nous poussions des bordées (GIDE, Voy. Urien, 1893, p. 20) :
1. ... la mer atteignit son plus haut point. Elle était étale, c'est-à-dire à ce court instant où l'eau ne monte plus et ne descend pas encore. Il fallait opérer sans retard. La grand' voile et le grand hunier furent largués et coiffèrent le mât sous l'effort du vent.
VERNE, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 54.
B. — P. anal.
1. Larguer qqn, qqc. Lâcher, laisser ou faire tomber. Larguer un parachutiste, des bombes. Nous, les gosses, nous courions les champs pour ramasser les tracts que larguaient les avions anglais et américains (DEBATISSE, Révol. silenc., 1963, p. 114). Les recherches françaises ont porté sur un système de parachute, largué à l'altitude maximale atteinte par la fusée, et supportant les appareils de mesure dont les indications sont transmises pendant le retour au sol (Météor. fr., 1963, p. 23) :
2. L'arme sur laquelle on comptait en 1939, comme en 1918, pour détruire les sous-marins était toujours la grenade larguée par l'arrière ou projetée latéralement au moyen de mortiers...
LE MASSON, Mar., 1951, p. 10.
Emploi pronom. La bombe! crie Gardet. Si elle ne se larguait pas cette fois, tous sautaient (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 823).
2. Pop. Larguer qqn ou qqc.
a) Abandonner, se défaire de. Synon. fam. laisser tomber. Larguer une fille. Je sais plus du tout où le larguer [le cadavre que nous avons dans la voiture]! — On le met à la baille? (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 194) :
3. Mais je pense que tu seras heureuse, tous les deux, et que tu lui lâcheras assez de pognon pour qu'il ne te largue pas.
CARCO, Jésus-la-Caille, 1914, p. 121.
b) Libérer. Ayant pas de preuves contre Gégène, les perdreaux avaient dû le larguer après deux jours de causette (Pt Simonin ill., 1957, p. 178). Après la rafle, les condés avaient largué tout le monde, sauf Gégène, qui circulait sous des tocs (LE BRETON Argot 1975).
REM. Largage, larguage, subst. masc. Action de larguer, de faire tomber, notamment à partir d'un avion. Largage de bombes, de parachutistes; système de largage automatique. La poignée de largage du réservoir (CHAMBE, Enlevez cales, 1935, p. 59). Dans l'épreuve de précision d'atterrissage, le concurrent doit, après avoir indiqué au pilote son point de larguage, sauter, évoluer en chute libre pendant quelques secondes pour choisir son point d'ouverture (Jeux et sports, 1967, p. 1632).
Prononc. et Orth. : [], (il) largue []. Att. ds Ac. dep. 1762. Fréq. abs. littér. : A. 1616 « s'éloigner » (D'AUBIGNÉ, Hist. univ., I, p. 306 ds LITTRÉ), attest. isolée. B. 1. 1678 mar. (GUILLET : Larguer ou filer les Ecoutes; larguer ou filer les manœuvres. C'est les laisser aller, ou les lâcher quand elles sont halées); d'où 2. 1886 arg. « se débarrasser (d'une pers.) » (RICHEPIN, Mer, p. 198); 1901 id. domaine amoureux « abandonner » (BRUANT, p. 19 : largue ta marque avec son salé); 3. 1908 « lâcher » (un objet quelconque) » (MILLE, Barnavaux, p. 59). A dér. de largue (dans faire largue); dés. -er. B empr. à l'esp. ou au port. largar « lâcher » en gén., respectivement attestés au sens mar. dep. 1525 en esp. (d'apr. COR.) et 1541 en port. (ds JAL) : le mot est en effet vivant dans les dial. de la côte ouest (v. FEW t. 5, p. 187 b), et le sens mar. n'est attesté anciennement ni en prov. ni en italien. Fréq. abs. littér. : 77. Bbg. JUNEAU (M.). R. Ling. rom. 1973, t. 37, p. 481. - LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 64, 160, 208.

larguer [laʀge] v. tr.
ÉTYM. 1678; de largue.
A
1 Mar., cour. Lâcher ou détacher (un cordage, une manœuvre). Filer (I., A., 2.), lâcher. || Larguer les amarres ( Démarrer), l'écoute de foc, les ris. || Largue ! larguez !, commandement pour larguer. Par ext. || Larguer une voile. 1. Détacher; déferler.
1 On les interrompait pour les envoyer sur les vergues faire quelque manœuvre du matin, larguer le ris de chasse ou rectifier la voilure (…)
Loti, Mon frère Yves, XCII.
2 On débarque le pilote. Sous le feu de la lampe électrique, de son canot qui danse, il salue de la main notre navire affranchi; on largue l'échelle, nous partons.
Claudel, Connaissance de l'Est, p. 220.
2 (1908; de l'esp. ou du port. largar « lâcher »). Lâcher, laisser tomber (d'un avion). || Larguer des parachutistes. Au p. p. || Parachutistes largués en territoire ennemi. || Larguer des bombes.
3 (1899, Esnault). Fig. et fam. Se débarrasser de (qqch., qqn). || Il a largué ses collaborateurs. Renvoyer, vider (fam.). || Il a largué toutes ses relations. || Elle a largué son fiancé. Abandonner, droper (fam.), jeter. || Il s'est fait larguer en douceur. || Il a été largué.
3 (…) tu lui lâcheras assez de pognon pour qu'il ne te largue pas.
Carco, Jésus-la-Caille, p. 121.
(1970, in Petiot). Sports (autom.). Distancer. || Larguer ses concurrents.
Fig. (surtout au passif et p. p.). || Il est complètement largué : il ne suit pas, il ne comprend plus. → Ne pas être dans le coup (opposé à être branché).N. || « Si malgré ça (un dictionnaire de rock) vous vous faites traiter de largués… » (le Canard enchaîné, 11 avr. 1984, p. 7).
B Intrans. (1694). Mar. Vx. Se désunir, se disjoindre, en parlant de la charpente d'un bâtiment. || Ce bâtiment a largué de l'avant (Littré).
DÉR. Largage, largable, largueur.

Encyclopédie Universelle. 2012.