tumeur [ tymɶr ] n. f.
• 1398; lat. tumor, de tumere « enfler »
1 ♦ (Vx en méd.) Tout gonflement pathologique (⇒ tuméfaction) formant une saillie anormale (cf. -cèle). Tumeur inflammatoire. Tumeur furonculeuse.
♢ (1818) Tumeur blanche : arthrite tuberculeuse chronique, accompagnée d'un gonflement des tissus.
2 ♦ Spécialt Production pathologique non inflammatoire constituée par un tissu de formation nouvelle (néoplasme). Tumeur au cerveau, au poumon. Tumeur bénigne, bien circonscrite, formée de cellules normales de divers types. ⇒ adénome, fibrome, lipome, molluscum, papillome, polype, verrue. Tumeur maligne (cancéreuse), à cellules monstrueuses, envahissant les tissus voisins, se disséminant à distance (⇒ métastase) et ayant tendance à récidiver. ⇒ carcinome, épithélioma, sarcome, squirre. Tumeurs congénitales. ⇒ angiome, nævus. Qui provoque la formation de tumeurs (TUMORIGÈNE adj. ).
● tumeur nom féminin (latin tumor) Processus pathologique où la prolifération exagérée des cellules aboutit à une surproduction tissulaire qui persiste et a tendance à s'accroître. ● tumeur (expressions) nom féminin (latin tumor) Tumeur d'Abrikossoff, tumeur bénigne rare siégeant sous la peau ou les muqueuses, notamment sur la langue. Tumeur bénigne du sein, formation nodulaire bénigne dans le tissu du sein. Tumeur blanche, dénomination conservée par l'usage à certaines affections articulaires d'origine tuberculeuse. Tumeur des bronches, tumeur bénigne ou maligne située dans les voies aériennes au-dessous de la glotte (c'est-à-dire dans les bronches, mais aussi, par extension, dans la trachée et les poumons). Tumeur glomique, petite tumeur cutanée bénigne, développée aux dépens d'un glomus (structure neurovasculaire assurant une communication directe entre une artériole et une veinule). Tumeur de Köenen, tumeur cutanée bénigne. Tumeur de Krukenberg, tumeur maligne de l'ovaire qui correspond à une métastase d'un cancer de l'estomac. Tumeur de Wilms, tumeur maligne du rein développée aux dépens du tissu rénal embryonnaire. ● tumeur (synonymes) nom féminin (latin tumor) Processus pathologique où la prolifération exagérée des cellules aboutit à...
Synonymes :
- néoplasie
- néoplasme
tumeur
n. f. MED Prolifération tissulaire pathologique résultant d'une activité anormale des cellules et ayant tendance à persister ou à augmenter de volume.
— Tumeur bénigne: tumeur localisée, circonscrite, ne se généralisant pas et ne présentant aucune monstruosité cellulaire (verrue, adénome, lipome, fibrome, etc.).
— Tumeur maligne: V. cancer.
|| BOT Tumeur végétale: prolifération tissulaire désordonnée, provoquée par une entaille ou un agent bactérien. (V. galle.)
⇒TUMEUR, subst. fém.
A. — 1. PATHOL., vieilli. Gonflement circonscrit, augmentation de volume, tuméfaction. Tumeur dure, enkystée, furonculeuse, indurée, inflammatoire, molle, pulsatile, purulente, scrofuleuse; tumeur formée par un épanchement, par une infiltration de liquide, par une inflammation; tumeur externe, interne; suppuration d'une tumeur; ouvrir, exciser, résoudre une tumeur. Sa barbe le défigurait. Ses lèvres craquées formaient deux tumeurs horribles à voir (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 96).
♦ P. métaph. [Ces anciens politiques] ne voient pas que cet agrandissement [de l'État] n'est qu'une enflure, une tumeur pleine de corruption (BENDA, Trahis. clercs, 1927, p. 130).
— MÉD. VÉTÉR. Tumeur des articulations, des régions articulaires, chez le cheval, chez le chien (ROB.).
— En partic. Tumeur blanche. ,,Arthrite tuberculeuse chronique qui se présente sous l'aspect d'une tuméfaction blanche, non inflammatoire`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Dans les tumeurs blanches, le cartilage est toujours atteint, mais secondairement. Il peut être infiltré de tubercules, décollé et macéré ou finalement détruit (CALMETTE, Infection bacill. et tubercul., 1920, p. 206).
2. P. anal.
a) PHYTOPATHOL. Gonflement d'un tissu végétal. Tumeur parasitaire; tumeur du collet des arbres fruitiers. Les tumeurs qui se trouvent sur l'écorce lisse de la tige du sapin contiennent une térébenthine très claire que l'on obtient par l'amputation de ces tumeurs (BAUDRILLART, Nouv. manuel forest., t. 1, 1808, p. 415). De petites mouches déposent leurs œufs dans les bourgeons ou dans les feuilles, et (...) la galle n'est pas autre chose qu'une tumeur formée autour de l'œuf par les tissus de la plante (J. ROSTAND, Genèse vie, 1943, p. 26).
b) P. anal. Excroissance, protubérance. Sous les rafales australes, de vraies tumeurs maladives boursouflent l'océan, et la mer devient si horrible que les sauvages s'enfuient dans les cavernes pour ne point la voir (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 254). On a coupé les ormes: le boulevard est nu. Il est là, maintenant, jaune et sale, tout bubelonné d'une tumeur d'usine qui suinte des vapeurs et des eaux lourdes (GIONO, Solit. pitié, 1932, p. 179).
B. — PATHOL. Production tissulaire pathologique non inflammatoire, qui peut être formée de cellules normales et rester strictement localisée (tumeur bénigne), ou formée de cellules atypiques, monstrueuses, envahissant progressivement les tissus voisins ou se disséminant à distance par des métastases (tumeur maligne) (d'apr. Méd. Biol. t. 3 1972). La littérature médicale (...) demeure encore erronément encombrée, sous le même terme générique, de tumeurs « malignes » et « bénignes », — alors que celles-ci, pour la plupart d'entre elles, ne sont pas tumeurs, ni du point de vue de leur genèse, ni non plus de leur comportement (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946 [1943], p. 142). Certaines tumeurs cutanées ont leur point de départ dans le tissu conjonctif, véritable tissu de soutien, très répandu au niveau de la peau: ce sont les fibromes cutanés et les chéloïdes (QUILLET Méd. 1965, p. 311).
SYNT. Tumeur cancéreuse; tumeur primitive, congénitale; tumeur inopérable; ablation, radiothérapie d'une tumeur; dépister, enlever, énucléer, extirper une tumeur; être opéré d'une tumeur au cerveau.
REM. Tumorectomie, subst. fém. ,,Intervention chirurgicale comportant l'ablation d'une tumeur, et seulement elle`` (SOURNIA Lang. Méd. 1979).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1398 « grosseur morbide dans une partie de l'organisme » (Somme Me Gautier, B.N. 1288, f° 92a ds GDF. Compl.: tumour ou enflour); b) 1814 tumeur blanche (NYSTEN); 2. 1762 bot. (Ch. BONNET, Consid. sur les corps organ., p. 230). Empr. au lat. tumor « enflure, gonflement, bouffissure », dér. de tumere « être gonflé, enflé ». Fréq. abs. littér.:115.
DÉR. Tumoral, -ale, -aux, adj. Qui concerne une tumeur, les tumeurs; qui est spécifique de la tumeur. Nodule, tissu tumoral; lésion, prolifération tumorale; affection, cause tumorale; cellules tumorales; mettre en évidence des images tumorales; régression des masses tumorales. Bichat (...) distingue le parenchyme tumoral proprement dit du tissu de soutien ou stroma (ROUSSY ds Nouv. Traité Méd. fasc. 5, 2 1929, p. 15). [Le cancer du sein] peut se voir à tout âge. (...) Mais pour plus de sécurité on doit le suspecter devant toute anomalie du sein d'aspect tumoral (QUILLET Méd. 1965, p. 503). — [], plur. masc. [-o]. — 1re attest. 1929 (ROUSSY, loc. cit.); dér. sav. de tumeur, suff. -al.
BBG. — QUEM. DDL t. 8, 31 (s.v. tumeur blanche).
tumeur [tymœʀ] n. f.
ÉTYM. V. 1560; tumor, v. 1398; lat. tumor « enflure, gonflement », de tumere « enfler ».
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1 (Au sens large; vx en méd. depuis la fin du XIXe). Gonflement pathologique (⇒ Tuméfaction) formant une « éminence circonscrite » (Littré), une saillie anormale. ⇒ Ampoule, bosse, bouton, enflure, excroissance, granulation, grosseur, intumescence, tubercule, tubérosité; et aussi -cèle, -ome. || Tumeur fluctuante, indurée (⇒ Induration), protubérante, rénitente. || Tumeur enkystée. ⇒ Kyste; athérome, loupe, tanne. || Poche d'une tumeur. || Tumeur formée par une inflammation, tumeur purulente. ⇒ Abcès, anthrax, apostume (vx), bubon, furoncle, orgelet, phlegmon (cit.), pustule. || Tumeur furonculeuse, scrofuleuse. ⇒ Écrouelles, scrofule (vx). || Tumeur formée par une concrétion, un dépôt, un épanchement, une infiltration de liquide. ⇒ Anévrisme (diffus), hématocèle, hématome, œdème. || Tumeur gazeuse du cou. ⇒ Trachéocèle. || Petite tumeur inflammatoire des paupières. ⇒ Chalaze. || Tumeur inflammatoire de la plante des pieds. ⇒ Botryomycome. || Tumeurs externes des chairs; tumeur interne. || Tumeur adénoïde. — Apparition, disparition (⇒ Délitescence, résolution) d'une tumeur. || Tumeur qui aboutit, vient à suppuration. || Ouvrir, opérer, exciser une tumeur. — (1876, in P. Larousse). || Tumeur blanche : arthrite tuberculeuse chronique, accompagnée d'un gonflement des tissus — Tumeurs des articulations, des régions articulaires, chez le cheval (⇒ Capelet, éparvin, éponge, forme [V., B., 4.], jarde, javart, osselet, suros, vessigon), chez le chien (⇒ Buture).
♦ (1764, Bonnet). Par ext. Élevure, gonflement du tissu (d'un végétal). || Tumeur du collet des arbres fruitiers. || Tumeur parasitaire.
♦ Fig. Nodosité (cit. Hugo). ⇒ Bosse, verrue.
2 Production pathologique constituée par un tissu de formation nouvelle (⇒ Néo-formation, néoplasie, néoplasme) et distincte d'un processus inflammatoire. || Les cellules des tumeurs peuvent provenir des divers tissus : épithélial (⇒ Adénome, carcinome, épithélioma, kyste, papillome, squirrhe), conjonctif (⇒ Fibrome, lipome [ou tumeur graisseuse], molluscum, sarcome; polype…), osseux (⇒ Exostose), musculaire, nerveux (tumeurs au cerveau, etc.). || Tumeur bénigne, bien circonscrite, formée de cellules normales de divers types. ⇒ Adénome, fibrome, lipome, molluscum, papillome, polype, verrue. || Tumeur maligne (cancéreuse), à cellules pathologiques, envahissant les tissus voisins, se disséminant à distance (⇒ Métastase) et ayant tendance à récidiver. ⇒ Carcinome, épithélioma, sarcome, squirrhe. || Tumeur primitive (première tumeur d'un cancer), secondaire. || Tumeurs congénitales. ⇒ Angiome, nævus. — Ablation d'une tumeur (⇒ Tumorectomie). || Radiothérapie, chimiothérapie d'une tumeur.
1 C'était une tumeur dans l'estomac, toujours croissante, qui l'empêchait de manger, sans que durant très longtemps on en trouvât la cause, et qui finit, après plusieurs années de souffrances, par le faire mourir de faim.
Rousseau, les Confessions, VIII.
2 De même, le cancer ne rencontre aucune opposition de la part de l'organisme. Bénignes ou malignes, les tumeurs sont si semblables aux tissus normaux que le corps ne paraît pas s'apercevoir de leur présence.
Alexis Carrel, l'Homme, cet inconnu, VI, VII.
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DÉR. Tumoral.
COMP. V. Tumorectomie, tumorigène.
Encyclopédie Universelle. 2012.