trille [ trij ] n. m.
• 1753; it. trillo, onomat.
♦ Battement rapide et ininterrompu sur deux notes voisines, exécuté par la voix ou par un instrument. Trilles et roulades. Trilles de flûte, d'un sifflet. « le trille rauque [...] que jette, dès février, un gosier d'oiseau » (Colette).
● trille nom masculin (italien trillo, tremblement) Ornement vocal ou instrumental qui consiste à répéter rapidement et alternativement deux notes conjointes. (Il est indiqué par le signe tr suivi ou non d'une ligne ondulée.) Littéraire. Chant, émission sonore faits d'un battement continu et très rapide sur deux tons très voisins : Les trilles d'un oiseau.
trille
n. m. MUS Ornement consistant à produire une alternance rapide entre deux notes voisines.
|| Son analogue à cet ornement musical. Trilles d'un rossignol.
⇒TRILLE, subst. masc.
A. — MUS. Ornement musical réalisé par la répétition, rapide et alternative, d'une note principale avec une note auxiliaire supérieure d'un ton ou d'un demi-ton, produite par un instrument de musique ou par la voix. Synon. vieillis tremblement, trémolo. Pousser l'ut au-dessus de la portée, le bercer sur le trille pendant trois minutes (SUARÈS, Voy. Condottière, t. 3, 1932, p. 142). Dans la « Valse » [à la partie de flûte] Maurice Ravel emploie pour la première fois une articulation rapide (trille dental ou labial) qui porte simplement l'indication de tremolo. C'est une sorte de roulement serré qui donne une sensation de frémissement léger (E. GUIRAUD, BUSSER, Instrument., 1933, p. 37).
B. — Tout bruit ou son évoquant cette exécution musicale. Aucune lueur ne révélait que ce fût l'aube, mais seulement ce trille interrompu de merle, une roulade encore endormie (MAURIAC, Trois récits, 1929, p. 39). Et dans cet enfer de pierre, de brique et de métal, où pas une feuille d'arbre ne vient rafraîchir la vue, tous les matins, un oiseau chante; pas longtemps: quatre ou cinq notes seulement, c'est tout, mais il y a dans ce trille unique tout un monde de solitude (GREEN, Journal, 1943, p. 17).
Rem. Certains aut. font de trille un mot fém.: Allons! maistre en herbe, n'étudiez plus la trille et la cadence avec votre gosier (SAND, Consuelo, t. 2, 1842-43, p. 300).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1835. LITTRÉ [] (p. anal. avec l'ital. []): ,,On écrit aussi tril ou trill``. Étymol. et Hist. 1753 trille (J.-J. ROUSSEAU, Lettre sur la mus. fr. ds Œuvres, éd. Hachette, t. 10, p. 194 ds BRUNOT t. 6, p. 1237, note 7; trille est souligné et commenté par Rousseau: ,,Je suis contraint de franciser ce mot``); 1768 trill (ROUSSEAU), forme att. au XVIIIe s.; 1811 à nouv. trille (JOUY, Hermite, t. 1, p. 301). Empr. à l'ital. trillo, att. comme terme de mus. dep. 1618 (BUONARROTI il GIOVANE ds TOMM.-BELL.), d'abord « bruit produit par un corps sonore » (dep. 1re moit. XVe s., BURCHIELLO, ibid.), d'orig. onomat. (cf. lat. trittilare « gazouiller »). Voir DEI et FEW t. 13, 2, p. 274. Fréq. abs. littér.:109.
DÉR. Triller, verbe. a) Empl. trans. Exécuter un trille. Triller des points d'orgue. Le trille se désigne [en musique] par deux lettres tr qu'on place au dessus de la note qu'il faut triller (KASTNER, Gramm. mus., 1837, p. 103). b) Empl. intrans. Faire un, des trilles. [Reuter] remarqua (...) qu'il [le jeune Haydn] ne trillait pas, et lui en demanda la cause en riant. Celui-ci répondit avec vivacité: « Comment voulez-vous que je sache triller, si mon cousin lui-même l'ignore? » (STENDHAL, Haydn, Mozart et Métastase, 1817, p. 27). Ils regardaient au ciel (...) une alouette suspendue au-dessus de la lande, point noir immobile et vibrant. Elle trillait dans un frisson d'ailes, se taisait brusquement, tombait à pic, sa chanson cassée comme un fil (GENEVOIX, Mains vides, 1928, p. 37). — [], (il) trille []. LITTRÉ: []. — 1re attest. 1817 (STENDHAL, loc. cit.); de trille, dés. -er.
BBG. — HOPE 1971, p. 366.
trille [tʀij] n. m.
ÉTYM. 1753, Rousseau; ital. trillo, d'orig. supposée onomatopéique.
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1 Battement rapide et ininterrompu sur deux notes voisines, effectué par un instrument de musique ou par la voix. — Mus. || Le trille s'effectue pendant toute la durée de la note, entre cette note et celle qui est immédiatement au-dessus (d'après l'armature de la clé). || Trille commencé par une appogiature, terminé par un ornement. || Cadence ornée d'un trille.
1 La mélodie se terminait à chaque stance par ces trilles chevrotants que font valoir si bien les voix jeunes, quand elles imitent par un frisson modulé la voix tremblante des aïeules.
Nerval, les Filles du feu, « Sylvie », II.
1.1 (…) les gammes chromatiques partaient comme des fusées, et les trilles, fabuleusement rapides, se prolongeaient à l'infini.
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 302.
2 Elle eut un doux rire brutal
Qui s'égrenait en claires trilles,
Un joli rire de cristal.
Rimbaud, Poésies, « Première soirée ».
REM. La faute qui fait de trille un fém. est fréquente.
3 Et six années m'ont appris à reconnaître, dans le trille rauque, dans la courte gamme chromatique descendante que jette, dès février, un gosier d'oiseau, la voix du grand chanteur, un rossignol d'Auteuil fidèle à son bosquet (…)
Colette, la Maison de Claudine, « Bellaude ».
4 Au trille de sonnette timide et entrecoupé, elle rit : « Quelle exactitude ! » et arrangea avant d'aller ouvrir une botte de bluets (…)
Colette, Julie de Carneilhan, p. 182.
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DÉR. Triller.
Encyclopédie Universelle. 2012.