tribunat [ tribyna ] n. m.
• 1500; lat. tribunatus
1 ♦ Didact. Charge de tribun dans la Rome antique; son exercice; la durée de son exercice.
♢ Institution politique (ou militaire) par laquelle les tribuns exerçaient leur pouvoir. Le tribunat de la plèbe.
2 ♦ (fin XVIIIe; assemblée proposée par Sieyès pour servir de « tribune de proposition ») Hist. Le Tribunat : assemblée instituée par la constitution de l'An VIII, chargée de discuter les projets de loi devant le Corps législatif (qui ne faisait que voter).
● tribunat nom masculin (latin tribunatus, de tribunus, tribun) Charge de tribun de la plèbe, à Rome ; exercice de cette charge.
Tribunat
l'une des trois assemblées délibérantes du Consulat (1799-1804), créée en 1800. Il disparut en 1807.
⇒TRIBUNAT, subst. masc.
A. — HIST. ROMAINE
1. Charge de tribun; exercice de cette charge. Après avoir soulevé tant de haines, il était perdu s'il n'obtenait un second tribunat, qui lui permît d'exécuter sa loi (MICHELET, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 131).
— P. méton. Période durant laquelle cette charge s'exerçait. Tribunat des Gracches, 133-121 [av. J.-C.] (MICHELET, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 127).
2. Institution, pouvoir des tribuns. Sylla s'annonça comme le vengeur des lois, comme le restaurateur de l'ancienne république. (...) Le tribunat ne subsista que de nom; tout tribun fut déclaré incapable d'aucune autre charge (MICHELET, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 183). Il remplaça le consulat par le tribunat militaire (FUSTEL DE COUL., Cité antique, 1864, p. 395).
B. — HIST. MOD. [Gén. avec maj.] Assemblée législative instituée par la Constitution de l'An VIII, dont le rôle consistait à discuter les projets de loi votés ensuite par le corps législatif. Dans cette constitution, le Tribunat, composé de cent personnes, devait parler, et le corps législatif, composé de deux cent cinquante, devait se taire (STAËL, Consid. Révol. fr., t. 2, 1817, p. 20). Un corps, nommé Tribunat (...) discutait la loi mais ne la votait point (STENDHAL, Napoléon, t. 1, 1842, p. 60).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 2e moit. XIIIe s. « à Rome, charge de tribun » (Vie S. Mart., B.N. 818, f° 287 v° ds GDF. Compl.); d'où 1694 « temps de l'exercice de cette charge » (Ac.); 2. p. anal. a) 1762 (J.-J. ROUSSEAU, Du Contrat social, p. 345); b) 1793 (ROBESP., Discours, Constit., t. 9, p. 499: C'est par la même raison que je ne suis plus partisan de l'institution du Tribunat); c) 1800 « assemblée instituée par la Constitution de l'an VIII » (Ds BRUNOT t. 9, p. 796). Empr. au lat. tribunatus « dignité de tribun (de la plèbe, des soldats) », dér. de tribunus (v. tribun). Fréq. abs. littér.:62.
tribunat [tʀibyna] n. m.
ÉTYM. 1500; du lat. tribunatus, de tribunus. → Tribun.
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1 Didact. Charge de tribun dans l'antiquité romaine; son exercice; la durée de son exercice. — Institution politique (ou militaire) par laquelle les tribuns exerçaient leur pouvoir. || Le tribunat de la plèbe acquit toute son importance à la fin de la République romaine. — Par analogie :
0 Ce corps, que j'appellerai tribunat, est le conservateur des lois et du pouvoir législatif. Il sert quelquefois à protéger le souverain contre le gouvernement, comme faisaient à Rome les tribuns du peuple; quelquefois à soutenir le gouvernement contre le peuple, comme fait maintenant à Venise le conseil des Dix; et quelquefois à maintenir l'équilibre de part et d'autre, comme faisaient les éphores à Sparte.
Rousseau, Du contrat social, IV, V.
2 (1800). Hist. Assemblée proposée par Sieyès pour servir de « tribune de proposition » : le mot procède plutôt de tribune que de tribun (Brunot, Hist. de la langue franç., t. IX, p. 766 et 796). || Assemblée instituée par la constitution de l'an VIII, chargée de discuter les projets de loi devant le Corps législatif (qui ne faisait que voter). || Les pouvoirs du Tribunat furent restreints par le Premier consul; il fut supprimé en 1807.
Encyclopédie Universelle. 2012.