tout-venant [ tuv(ə)nɑ̃ ] n. m. inv.
1 ♦ Techn. Houille non triée, mêlée de poussier.
2 ♦ (v. 1930) Cour. Tout ce qui se présente (sans triage, sans classement préalable). « il y avait des colonels, des généraux [...] le tout-venant, grenadiers, mousquetaires, gendarmes, gardes, tous avec leurs brevets d'officiers achetés » (Aragon).
● tout-venant nom masculin invariable Matériau extrait d'une mine ou d'une carrière, avant tout traitement. (Pour la mine, on dit aussi minerai brut.) Ensemble de choses ou de personnes banales, courantes : Ces vêtements sont du tout-venant.
tout-venant
n. m. Sing. Ce qui se présente, sans avoir fait l'objet d'un choix; qualité ordinaire.
⇒TOUT(-)VENANT, (TOUT VENANT, TOUT-VENANT), subst. masc. inv.
A. — MINES ET CARR. Charbon, minerai non trié et utilisé tel quel. Il convient de déterminer le vide qui existe dans un volume déterminé non tassé de ce tout-venant afin d'en déduire soit le dosage en ciment à adopter pour faire béton plein, soit la quantité de gravier ou de sable à ajouter au tout venant (BOURDE, Trav. publ., 1928, p. 268).
— En appos. avec valeur d'adj. Houille tout-venant (SER, Phys. industr., t. 1, 1888, p. 380).
B. — P. anal.
1. Marchandise non triée, non sélectionnée. (Dict. XXe s.).
— En appos. avec valeur d'adj. Pommes tout venant (L'Œuvre, 17 janv. 1941, p. 3).
2. Ce qui n'a pas fait l'objet d'une sélection; ensemble de choses ou de personnes sans caractère d'exception. Faute de crédits et de locaux suffisants, on a mêlé ce qui devrait être séparé [dans les bibliothèques]: le « rare » et le « tout-venant », les fonds précieux, qui devraient être réservés aux érudits, et les fonds modernes, qui devraient généreusement s'offrir à tous (Civilis. écr., 1939, p. 46-4). [La grève] sait que la marée reviendra. Ces allées et ces venues, ces hauts et ces bas, c'est le tout-venant de vies comme les nôtres. Et aussi bien, de toute vie (MONTHERL., Malatesta, 1946, III, 3, p. 492). V. presque A 1 b ex. de Reybaud.
Prononc. et Orth.:[tuv()]. LITTRÉ: tout-venant et toutvenant (s.v. tout et s.v. venant); Lar. Lang. fr., ROB. 1985: tout-venant. Prop. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. Mots comp.1981, p. 317: tout venant. Étymol. et Hist. 1. 1382 toute venant loc. adv. « à la minute » (Miracles de N.-D., éd. G. Paris, et U. Robert, XL, 864: Aglais [povre seul]: ,,Sire, j'en vien toute venant``); 2. a) 1837 « houille prise sans triage » (Dict. industr. manufacturière, 6, 374 d'apr. FEW t. 14, p. 242a); 1888 empl. adj. houille tout-venant (SER, loc. cit.); b) 1941 id. en parlant d'une marchandise non triée (L'Œuvre, loc. cit.); 1949 subst. le tout-venant des saphirs (CENDRARS, Lotiss. ciel, p. 268); 3. 1932 subst. en parlant de pers. le tout-venant (ROMAINS, Hommes bonne vol., t. 4, p. 200). Comp. de tout1 et de venant, part. prés. de venir.
tout-venant [tuv(ə)nɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1837; à tous venans « à la minute », XIVe; de venir.
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1 Techn. Houille non triée, mêlée de poussier. — Marchandise non triée.
2 (XXe). Cour. Tout ce qui vient, tout ce qui se présente (sans triage, sans classement préalable). || Le tout-venant primesautier (→ Ficher, cit. 17).
1 Et n'est-ce pas faire tort à Normale, dont le tamis sans pareil extrait de l'élite même une poignée, que de la comparer à Polytechnique, où l'on est bien forcé de croire qu'il se glisse, dans le tas, pas mal de tout-venant ?
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, XVIII, p. 200.
2 (…) il y avait des colonels, des généraux même qui dans la Maison du Roi n'avaient qu'un ou deux galons à leur culotte (…) Mais le tout-venant, grenadiers, mousquetaires, gendarmes, gardes, tous avec leurs brevets d'officiers achetés (…)
Aragon, la Semaine sainte, I.
Encyclopédie Universelle. 2012.