AMIENS
AMIENS
Au recensement de 1990, Amiens, chef-lieu du département de la Somme et de la région de Picardie, formait une agglomération de 156 120 habitants, dont 84 p. 100 en ville même. La ville regroupe 24 p. 100 de la population départementale.
Gardant le passage de la Somme et située à 70 kilomètres de la mer, la ville a eu depuis longtemps une double fonction: défensive (grâce à l’obstacle de la vallée marécageuse) et commerciale (grâce au croisement de la voie d’eau par les routes terrestres). Elle reste un gros carrefour ferroviaire (triage de Longueau) entre Paris, Lille et Calais, secondairement entre Reims et Rouen, plus que routier, fluvial ou aérien: autoroute et canal au Nord passent à plus de 40 kilomètres à l’est et Amiens est située entre les aéroports de Paris, de Lille, du Touquet et de Beauvais.
Selon le recensement de 1990, la population active représente 43,3 p. 100 de la population communale. Dans l’ensemble des cantons d’Amiens, l’industrie emploie 25 p. 100 des actifs. Ceux-ci se répartissent entre les branches d’activité suivantes (par ordre d’importance): métallurgie, chimie, bâtiment et travaux publics, agroalimentaire, habillement, textile. Ce dernier, hérité de la laine médiévale, puis du coton plus récent (velours), a perdu la première place et, plus que vers la filature et le tissage, s’est orienté vers la confection en petits ateliers épars dans l’agglomération. Amiens est devenue un des centres de la construction mécanique et électromécanique et de l’industrie chimique. Naguère orientée vers le textile, elle l’est actuellement vers l’équipement automobile: pneumatiques (Goodyear et Dunlop) et composants divers (compteurs, tableaux de bord, pièces en plastiques). La création, dans les années 1970, de la région économique développe en outre une fonction tertiaire qui emploie 75 p. 100 des actifs, répartis également entre les secteurs public et privé. La majorité des salariés du tertiaire privé travaillent dans le commerce (25 p. 100), les banques et les assurances, les transports, la santé, les services économiques et sociaux. Dans l’industrie comme dans le tertiaire privé, les entreprises de moins de cinquante salariés sont de loin les plus nombreuses (96 p. 100).
La lente promotion au rôle de capitale régionale s’explique par les destructions de la Seconde Guerre mondiale affectant les deux tiers d’Amiens et par l’afflux après guerre de nombreux ruraux en quête d’emploi. La ville a dû reconstruire rapidement un centre qui se révèle trop étroit et édifier ensuite de grands ensembles à la périphérie, tout en cherchant un aménagement rationnel des liaisons intra-muros et extra-muros. Ces difficultés sont accrues par une progression démographique continue de l’agglomération après la Seconde Guerre mondiale (2 p. 100 par an, dont plus de moitié par immigration), après une quasi-stagnation dans la première moitié de ce siècle, témoin la population de la ville proprement dite (1901: 90 760 hab., 1936: 93 773 hab., 1946: 84 774 hab., 1982: 131 300 hab.). Entre 1982 et 1990, la population s’est accrue de 0,4 p. 100 pour la ville même, de 4,7 p. 100 pour la banlieue, de 1,05 p. 100 pour l’agglomération.
Aussi la ville est-elle en pleine mutation, remodelant le centre et sa traversée (percée est-ouest), développant à la périphérie de nouvelles zones résidentielles (sud et ouest) et industrielles (est) pour y attirer de nouvelles entreprises, créant les équipements indispensables à son rôle régional (centres administratif et hospitalier) et interrégional (liaisons autoroutières entre Paris et la Grande-Bretagne d’une part, entre l’Europe rhénane et les estuaires atlantiques d’autre part).
Amiens
v. de France, ch.-l. du dép. de la Somme et de la Rég. Picardie, sur la Somme; 136 234 hab.
— Université. La cath. d'Amiens, goth. (XIIIe s.), est la plus vaste égl. de France.
— La paix d'Amiens (1802), entre la France et la G.-B., mit fin à la deuxième coalition.
— Le congrès d'Amiens (1906) et sa Charte ont consacré l'essor du syndicalisme français.
Encyclopédie Universelle. 2012.