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1. GÉOGRAPHIE

a) Milieu tellurique. Le milieu tellurique, ou milieu souterrain, ou milieu hypogé, comprend un certain nombre d'éléments dont le principal est le sol, qui prédomine à la fois par sa grande étendue et par sa continuité; il s'y ajoute des constituants de moindre surface comme les cavernes et les réseaux de fentes en milieu karstique, les eaux souterraines, les terriers de mammifères, les nids de termites et de fourmis (Encyclop. univ. t. 15 1973, p. 899).

b) Pollution tellurique. ,,Pollution provenant des continents, essentiellement véhiculée et introduite dans le milieu marin par les fleuves et par certaines industries côtières`` (BARBIER Pétrole 1980).

2. GÉOPHYSIQUE

a) Radioactivité tellurique. Radioactivité naturelle, provenant du sol. Ces thèses sur l'influx nerveux, les ondes cosmiques, les radiations telluriques, ces nouveaux modes de traitement où le médecin proprement dit semble le céder au physicien (BERNANOS, Joie, 1929, p. 578). Les interactions des gènes avec les agents extérieurs nous permettent de les considérer comme des macromolécules; et les mécanismes d'interaction qui se présentent alors pour l'explication cherchée sont l'agitation thermique des macromolécules, l'effet de la radioactivité tellurique et celui des radiations cosmiques (Gds cour. pensée math., 1948, p. 337).

b) Courants telluriques. Courants électriques circulant dans le sol. J'envoie Kim se coucher dans le verger en lui recommandant (...) de se recouvrir de terre meuble (...), et de ne pas se retourner ni de s'agiter, mais de bien s'orienter pour bien laisser agir les courants magnétiques et telluriques qui vous compénètrent avec amour de la nuque aux talons pour reformer un être et lui redonner le jour comme si l'on était revenu s'abriter et reprendre des forces dans le ventre de sa mère (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 93). Les variations du champ magnétique terrestre induisent dans le sol un champ électrique et, ce sol étant légèrement conducteur, il en résulte des courants électriques, dits telluriques, de très faible intensité (Encyclop. univ. t. 7 1970, p. 632).

— [P. méton.] Anomalies, mesures telluriques. Si les éléments du champ magnétique au Scoresby-Sund présentent même les jours calmes et en dehors des « perturbations » des variations de plus ou moins grande amplitude, mais de faible durée, ce caractère se retrouve naturellement sur les courbes telluriques: les oscillations sont nombreuses; le courant augmente, diminue et, parfois même, change de sens très rapidement (ROTHÉ, Géophys., 1943, p. 397).

♦ Prospection tellurique. ,,Méthode de prospection géophysique basée sur l'interprétation des anomalies des courants électriques naturels dont l'écorce terrestre est le siège`` (Pétrol. 1964).

♦ Orientation tellurique. Orientation des oiseaux, grâce au champ magnétique terrestre, à des forces électromagnétiques. V. orientation A 2 b ex. de Céline.

3. PHYS. Raie tellurique. V. raie¹ C.

4. ASTRON. Planète tellurique. Planète du type de la terre. Les différences de température dans la nébuleuse primitive sont à l'origine des différences entre les planètes telluriques (faites de roches) et les grosses planètes (faites de gaz) (SCHATZMAN, Astrophys., 1963, p. 146). V. planète B 1 ex. de Astron. et du Courrier du C.N.R.S.

5. MÉDECINE

a) [En parlant d'un micro-organisme pathogène] Qui vit dans le sol. Germe, microbe tellurique. [Les recherches] qui concernent un anaérobie tellurique découvert par Achalme en 1890 et dénommé Bacillus perfringens par Veillon et Zuber sont d'un intérêt particulier. Ce bacille, agent le plus fréquent de la gangrène gazeuse, provoque aussi, avec une certaine fréquence, de redoutables septicémies accompagnées d'ictère (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946 [1943], p. 25).

b) Affection, infection, maladie (d'origine) tellurique. Maladie dont l'agent vit dans le sol ou était supposé provenir de la terre. L'origine tellurique de la suette est (...) une conception erronée (RENAULT ds Nouv. Traité Méd. fasc. 2 1928, p. 429). Le choléra, le paludisme et la grippe étaient, pour certains médecins avant l'époque pasteurienne, des maladies telluriques (Méd. Biol. t. 2 1971, s.v. maladie tellurique).

♦ Vx. Fièvre tellurique. Paludisme. (Ds Lar. encyclop.). Voir VINCENT, RIEUX ds Nouv. Traité Méd. fasc. 5, 1 1924, p. 205.

REM. Tellurien, -ienne, adj., synon. Mouvements telluriens; émanations telluriennes. Une poussée tellurienne a fait craquer les continents et lancé les eaux vers l'intérieur, aux points de rupture (MORAND, Routes Indes, 1936, p. 4). Que n'ai-je pu, cette nuit-là, envoyer à ceux que j'aime quelques parcelles de mon exaltation, de ma dilatation tellurienne (...) en ce soir de Toussaint passé sur les glèbes? (LA VARENDE, Normandie en fl., 1950, p. 224).

Prononc.:[], [-]. Étymol. et Hist. 1872 « relatif à la terre » (GAUTIER, loc. cit.). Dér. sav. du lat. tellus, -uris « terre »; suff. -ique; cf. l'angl. telluric « id. » dep. 1836 ds NED. Fréq. abs. littér.:35.

⇒TELLURIQUE², adj.

A. — Acide tellurique. Acide de formule H₂TeO₄, se présentant en prismes hexagonaux. L'ac[ide] tellurique tend à donner, plus que H2SO4 ou H2SeO4, des ac[ides] et sels complexes (GRAND. 1962).

B. — Anhydride tellurique. Oxyde de formule TeO₃, se présentant en masse jaune, cristallisée (d'apr. GRAND. 1962).

C. — Qui est combiné au tellure. Un fer nickelé tellurique (...) a été récemment rencontré, en grains finement disséminés, dans une serpentine de la Nouvelle-Zélande (LAPPARENT, Minér., 1899, p. 558).

Prononc. et Orth. :[], [-]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1823 chim. acide tellurique (Dict. des termes de méd.,..., Paris, p. 536, s.v. telluré). Dér. de tellure; suff. -ique; cf. l'angl. telluric « id. » dep. 1800 ds NED. Bbg. QUEM. DDL t. 20.